USA/INDE/FRANCE/IRAN : nucléaire de partout

Energybike2_1Le président américain George W. Bush en visite à New Delhi et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont annoncé jeudi que l’Inde et les Etats-Unis avaient conclu un accord « historique » de coopération nucléaire civile. Cet accord est unique en son genre, puisque l’Inde n’a jamais signé le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il scelle le récent rapprochement entre les deux pays en posant la base d’un nouveau partenariat stratégique. S’il est accepté par le Congrès américain, il doit permettre à l’Inde de sortir de l’isolement dans ce domaine et d’obtenir du combustible ainsi que des réacteurs à des fins civiles, des Etats-Unis voire d’autres pays.

Parallèlement, le groupe Bouygues se dit intéressé par des développements dans les secteurs du nucléaire et de l’énergie, le P-DG du groupe, Martin Bouygues, observant toutefois que le gouvernement était « le maître du jeu » en ce domaine. A une question sur l’éventualité d’un rapprochement avec Areva, leader mondial du nucléaire, il a précisé lors de la présentation des résultats annuels du groupe que l’énergie et le nucléaire était un sujet qui intéressait le groupe. Le matin même, le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait indiqué que le secteur nucléaire et ses acteurs, comme EDF et Areva, devaient rester sous le « plein contrôle » de l’Etat.

1 – Inde/USA: accord de coopération nucléaire civile

L’Inde et les Etats-Unis ont conclu un accord « historique » de coopération nucléaire civile, ont annoncé jeudi le président américain et le Premier ministre indien Manmohan Singh. Les derniers détails du document, en négociation depuis des mois, n’ont pas été révélés. Il pose ainsi la base d’un nouveau partenariat stratégique. L’accord conclu prévoit que New Delhi s’engage à dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires et à laisser l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) contrôler ses installations civiles. En contrepartie, G.Bush s’engage à convaincre le Congrès américain de reprendre une coopération nucléaire civile avec l’Inde et à persuader d’autres pays de faire de même. New Delhi a procédé à son premier essai nucléaire en 1974 et s’est déclarée puissance nucléaire en 1998 mais n’a pas ratifié le Traité de non prolifération nucléaire (TNP), ce qui lui interdit tout coopération avec les pays membres du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG).

Le développement de l’énergie nucléaire civile est crucial pour l’Inde qui importe 70% de ses besoins en pétrole et dont les besoins énergétiques devraient croître. Cependant, des scientifiques indiens craignent que cet accord, qui touche aux questions de sécurité nationale, ne restreigne le programme nucléaire militaire indien. Les communistes s’inquiètent du prix à payer et de futures pressions politiques en échange de cette coopération.

2 – Chirac salue l’accord Inde-USA sur le nucléaire

Jacques Chirac a salué jeudi l’accord de coopération nucléaire signé entre les Etats-Unis et l’Inde, qui va placer 14 de ses 22 réacteurs nucléaires sous contrôle international. Il y voit « une avancée pour le régime de non-prolifération » et « pour la lutte contre le réchauffement climatique ».

Selon lui, l’accès de l’Inde aux technologies nucléaires civiles est indispensable pour lui donner les moyens de répondre à ses immenses besoins énergétiques en limitant ses émissions de gaz à effet de serre. Le président français avait signé dix jours auparavant une déclaration marquant la volonté commune de la France et de l’Inde de conclure un accord de coopération nucléaire civile. Selon la déclaration signée entre les deux parties, Paris et New Delhi « ont entamé des pourparlers en vue de conclure un accord bilatéral de coopération pour le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sous réserve de leurs obligations et engagements internationaux respectifs »,

3 – Eventualité d’un rapprochement Bouygues / AREVA

Dominique de Villepin a promis que les deux grands groupes publics d’énergie, EDF et Areva, resteraient bien sous le contrôle de l’Etat français. Parallèlement, Martin Bouygues a déclaré officiellement son intérêt AREVA, leader mondial du nucléaire. Affirmant que les compétences de Bouygues pourraient s’additionner à d’autres compétences françaises, il précise que la structure de capital de son groupe, stabilisé autour d’actionnaires français, assurerait ainsi la pérennité des activités d’Areva en France. Le président du groupe de BTP se dit ainsi «prêt à jouer un rôle» majeur dans ce dossier. Si la construction de centrales nucléaires ne constitue pas son coeur de métier, Bouygues pourrait apporter son savoir-faire dans la gestion des grands projets. Si une prise de contrôle n’est pas envisagée, Bouygues planifie néanmoins d’en devenir le premier actionnaire, autour de 20% du capital.

La présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, dont le mandat doit être renouvelé en juin, ne serait pas hostile sur le principe, mais ses préférences pourraient aller vers une moindre participation. Cependant, l’ouverture du capital de l’entreprise publique ne semble pas être prochaine. En novembre dernier, Dominique de Villepin avait décidé de reporter la privatisation d’Areva au profit de celle d’EDF. Il a réaffirmé hier fermement cette position de principe. Il semble qu’il faille attendre les élections présidentielles du printemps 2007 pour voir évoluer le projet, Bouygues cherchant très certainement à prendre date. Total ou EDF, déjà présents au sein d’Areva, pourraient envisager d’augmenter leur participation. Bouygues, qui a dégagé l’an dernier 832 millions d’euros de bénéfices, a la capacité suffisante pour réaliser une telle opération mais depuis cette annonce, l’action Bouygues est à la baisse, perdant -6.11% depuis 5 jours.

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  1. Nucléaire: « accord total » russo-iranien – VIENNE, 3 mars 2006 (AFP)
    L’Iran et la Russie sont parvenus à un « accord total » sur le dossier nucléaire iranien, a déclaré vendredi un responsable iranien en marge d’entretiens de haut niveau avec les Européens à Vienne.
    « L’Iran et la Russie sont arrivés à un accord total sur une série de mesures qui comprend toutes les demandes de la communauté internationale, de l’Iran et de l’Agence internationale de l’énergie atomique », a déclaré à l’AFP ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

  2. Nucléaire : « Accord Total » russo-iranien (non confirmé par Moscou)
    03.03.2006 – Iran-Resist
    Selon le régime des mollahs, l

  3. VIENNE (AFP) – Allemagne, France et Grande-Bretagne n’ont pas trouvé d’accord vendredi avec l’Iran sur son dossier nucléaire controversé, ce qui risque de conduire à un durcissement des Occidentaux dès lundi à l’AIEA, alors que Téhéran se veut optimiste, parlant même d’un accord séparé, mais non confirmé, avec la Russie.
    Constatant l’échec de discussions de dernière minute à Vienne avec le négociateur en chef iranien Ali Larijani, les ministres français et allemand des Affaires étrangères n’ont pourtant pas fermé la porte à de nouveaux contacts si l’Iran suspendait l’enrichissement de l’uranium.
    Pourtant, a déclaré à l’AFP un responsable iranien, « compte tenu de l’atmosphère des négociations, les discussions vont probablement se poursuivre au plus haut niveau dans le cadre convenu ».
    Il a aussi assuré qu’un « accord total » avait été finalement conclu aux pourparlers à Moscou sur un projet russe de compromis pour l’enrichissement de l’uranium iranien cette semaine.
    « L’Iran et la Russie sont arrivés à un accord total sur un paquet qui comprend toutes les demandes de la communauté internationale, de l’Iran et de l’AIEA », a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat.
    Cette information, qui représenterait une avancée majeure, n’a toutefois pas été confirmée par Moscou. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est contenté de souligner qu’un règlement pacifique du dossier nucléaire iranien était « toujours possible ».
    En fait, les Iraniens – qui ont repris des activités à petite échelle liées à l’enrichissement de l’uranium – ont proposé, sans autres précisions, « une suspension sélective » de l’enrichissement, a indiqué par ailleurs un diplomate proche des entretiens avec l’UE-3.
    Le gouvernement iranien aurait aussi proposé, selon lui, de demander à son parlement de ratifier le protocole additionnel au Traité de non-Prolifération (TNP).

  4. NUCLEAIRE Accord Iran-Russie? Lavrov pas au courant
    Le chef de la diplomatie russe ne dément pas l’annonce de Téhéran sur un « accord total » sur le nucléaire. Il ne le confirme pas non plus.
    Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré vendredi soir 3 mars à Moscou qu’il n’avait « pas entendu parler » d’un accord russo-iranien sur le dossier nucléaire iranien, annoncé par un responsable iranien à Vienne quelques heures plus tôt, a rapporté l’agence Interfax.
    « Je n’en ai pas entendu parler. Je présume que c’est possible, mais je ne veux pas faire des conjectures », a dit M. Lavrov, répondant à une question sur cette percée présumée.
    Un haut responsable iranien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré vendredi à Vienne que « l’Iran et la Russie étaient arrivés à un accord total sur un paquet qui comprend toutes les demandes de la communauté internationale, de l’Iran et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».
    Pas d’accord UE-3/Iran
    Des entretiens vendredi matin à Vienne entre trois pays de l’Union européenne (UE-3) et l’Iran se sont conclus sans aboutir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien.
    Ces conversations « ont été constructives mais n’ont pas permis d’accord », selon les ministres français et allemand des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy et Frank-Walter Steinmeier. Un responsable iranien a pour sa part estimé que « compte tenu de l’atmosphère des négociations », les discussions se poursuivraient « probablement » dans le cadre convenu.
    Le Nouvel Observateur

  5. Russie: Lavrov n’a « pas entendu parler » d’un accord russo-iranien
    MOSCOU, 3 mars 2006 (AFP)
    Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré vendredi soir à Moscou qu’il n’avait « pas entendu parler » d’un accord russo-iranien sur le dossier nucléaire iranien, annoncé par un responsable iranien à Vienne quelques heures plus tôt, a rapporté l’agence Interfax.
    « Je n’en ai pas entendu parler. Je présume que c’est possible, mais je ne veux pas faire des conjectures », a dit M. Lavrov, répondant à une question sur cette percée présumée.
    Un haut responsable iranien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré vendredi à Vienne que « l’Iran et la Russie étaient arrivés à un accord total sur un paquet qui comprend toutes les demandes de la communauté internationale, de l’Iran et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».
    Il a fait cette déclaration après des entretiens à un haut niveau avec les trois pays européens (UE-3) à Vienne.

  6. L’Iran a un scénario d’action au cas où…
    02/03/2006 11:52
    MOSCOU, 2 mars – RIA Novosti.
    L’Iran possède un scénario d’action au cas où le dossier nucléaire serait transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d’Iran, Ali Larijani, au cours d’une conférence de presse donnée à Moscou.
    « Si le dossier nucléaire était de manière injustifiée transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, ce serait une action aventuriste comme toutes les autres actions des Etats-Unis », a-t-il dit.
    La première conséquence négative en serait l’impossibilité de matérialiser la proposition de Moscou de créer une entreprise conjointe d’enrichissement d’uranium en Russie, a indique Ali Larijani en ajoutant que cela aurait aussi pour corollaire « une réduction des inspections de l’AIEA en Iran et une déstabilisation de la situation dans la région ».
    « L’Iran n’acceptera pas le langage de la menace », a souligné Ali Larijani

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