Grippe aviaire : le petit chat est mort …

Adjaniecole04Le chat mort découvert sur l’île allemande de Rügen était affecté par la forme asiatique la plus dangereuse du virus H5N1 de la grippe aviaire, a annoncé jeudi l’institut allemand pour la santé animale. L’Institut spécialisé Friedrich-Loeffler, basé sur l’île de Riems, au nord de l’Allemagne, a précisé que le virus détecté sur le cadavre du chat était identique à celui découvert sur le premier cygne infecté retrouvé dans la même région de la baie de Wittow, sur l’île de Rügen. Il s’agit du premier cas de chat infecté par l’épizootie en Europe.

Mais en dehors des aspects sanitaires, la grippe aviaire continue à avoir de lourdes conséquences économiques, certaines entreprises telles que le groupe Doux devant recourir à du chômage partiel.

Désormais, quarante trois pays ont décidé de restreindre leurs importations de volailles françaises et de produits dérivés, en raison de la crise de la grippe aviaire, a annoncé mardi soir le ministère français du Commerce extérieur. Dans la journée, le ministère avait fait état d’une « trentaine de pays » représentant 12% des exportations avicoles françaises.

1 – Chômage partiel annoncé dans 11 sites du groupe Doux

Le groupe Doux, numéro un européen de la volaille, a annoncé jeudi des mesures de chômage partiel pour la période allant du 13 mars au 30 juin, dans la plupart de ses sites de production en France, touchée par la grippe aviaire. Ces mesures, annoncées lors d’un comité central d’entreprise au siège de Doux dans le Finistère devrait concerner 11 des 13 établissements du groupe. Ses modalités seront définies pour chaque établissement en fonction de sa spécialité et de l’évolution des marchés. Le groupe Doux, qui représente 14.000 salariés et près de 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires a vu, comme ses concurrents, ses ventes chuter de 25 à 30% au cours des derniers jours, après avoir perdu environ 15 à 20% depuis octobre 2005.

Il est difficile de dire à l’heure actuelle combien de personnes seront concernées. Tout dépendra de l’avenir immédiat, de l’évolution des ventes. La mise en oeuvre du chomage partiel pourrait éventuellement se faire par roulement. Selon la représentante syndicale CFDT, si aucune aide n’est prévue au sein de la filière avicole qui a perdu quelque 150 millions d’euros depuis le début de la crise, il y aura des conséquences graves dans les 3 mois qui viennent. La CGT, qui a également voté contre le chômage partiel lors du CCE, a réclamé elle aussi des aides publiques pour une filière dont « les emplois sont menacés y compris chez les agriculteurs qui voient les vides sanitaires s’allonger de semaine en semaine ».

Deux autres grands groupes volaillers français, LDC basé en Sarthe (8.000 salariés et près de 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires) et Gastronome (4.000 emplois et 780 millions d’euros de chiffre d’affaires) ont annoncé vendredi avoir supprimé respectivement 800 et 600 emplois au cours des dernières semaines pour faire face à la crise liée à la grippe aviaire. Pour l’instant, il ne s’agit que de CDD ou d’emplois intérimaires, mais LDC n’a pas caché que la poursuite de la crise au-delà de la fin mars entraînerait des mesures plus drastiques, comme le recours à du chômage partiel.

2 – Les marchés des volailles fortement perturbés

La récente crise de la grippe aviaire a provoqué une forte perturbation sur les marchés des volailles et une baisse aussi bien de la consommation que des prix et des importations, a relevé mardi l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Selon l’agence basée à Rome, il faudra s’attendre à des « chocs » en ce qui concerne la consommation de volailles en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. L’érosion ferait chuter la consommation mondiale en 2006, estimée à 81,8 millions de tonnes, soit près de 3 millions de tonnes de moins que les estimations précédentes pour la même année qui s’établissaient à 84,6 millions de tonnes. L’organisation s’attend à ce que les prix restent à la baisse, limant ainsi les profits des industriels du secteur et menaçant les moyens d’existence des ménages et l’emploi rural dans les pays en développement.

En Europe, les chocs à la consommation ont entraîné une chute des prix de 70% en Italie à la mi-février 2006, de 20% en France et de 10% dans le nord de l’Europe, selon la FAO. En Afrique, les habitants des pays touchés par la grippe aviaire, notamment l’Egypte et le Nigeria, évitent désormais de consommer des volailles et des oeufs, de même que leurs pays voisins, même si ces derniers sont encore épargnés.

En Inde, des rapports font état d’une baisse de la consommation de l’ordre de 25%, qui aurait entraîné une chute des prix de 12-13% et une révision à la baisse des perspectives de production. Le Brésil et les Etats-Unis alimentent environ 70% du commerce mondial des volailles. Avec l’Union européenne, ces deux pays sont les plus grands producteurs et exportateurs de volailles au plan mondial. Aux Etats-Unis, les prix à l’exportation des poulets de chair, qui avaient atteint des niveaux records en octobre dernier, ont chuté de 13% du fait de la baisse des livraisons pour l’Europe orientale et l’Asie centrale en novembre et décembre 2005. Au Brésil, où les exportations représentent environ 30 % de la production totale de volailles, les prix des poussins et les indicateurs de production sont en forte baisse.

La crise a également affecté le secteur de l’alimentation des animaux en Europe dont le chiffre d’affaire est estimé à 42 milliards de dollars et qui a subi des pertes au niveau de la demande allant jusqu’à 40 % dans certains pays. Quelque 200 millions de volailles ont été abattues ou ont été emportées par l’influenza aviaire depuis le début de la crise fin 2003.

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(14 commentaires)

  1. Une circulaire a été lue dans tous les collèges et lycées cette semaine. Toutes les mesures de précaution que l’on entend à longueur d’antenne et de pages y étaient énumérées, mais pas un mot pour rappeler qu’on peut continuer à manger des volailles. Le gouvernement voudrait TUER la filière volaille qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

  2. La FNSEA réagit au sujet des cantines, jsutement:
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    Grippe aviaire: la FNSEA appelle les cantines à rester fidèles à la volaille AP | 03.03.06 | 09:55
    PARIS (AP) — Le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) Jean-Michel Lemétayer a appelé vendredi les cantines à continuer à servir de la volaille, pour ne pas aggraver la baisse de la consommation suscitée par l’apparition de la grippe aviaire en France.
    « Ce serait le comble qu’on abandonne la viande de volaille dans les cantines », a affirmé Jean-Michel Lemétayer, rappelant sur LCI qu’il n’y a pas de risque à manger de la volaille. « J’en appelle à tous les maires pour qu’il y ait de la volaille dans les cantines, et plutôt deux fois qu’une », a-t-il dit, « j’en appelle aussi à tous les acteurs de la restauration collective ».
    Pour le syndicaliste, « l’Etat doit montrer l’exemple » et les hôpitaux comme les forces armées doivent eux aussi rester fidèles aux produits de la filière avicole.
    Jean-Michel Lemétayer a trouvé « désolant » et « choquant » que certains maires aient décidé de retirer la volaille du menu des cantines scolaires. « On n’a pas le droit de dire qu’il y a des doutes sur la viande de volaille », a-t-il insisté.

  3. Mangez du poulet !

    Je n’en ai pas encore parlé .. pourtant tout le monde en parle et bien entendu aussi, voire surtout, en Vendée ! .. comme je n’ai pas de diplômes particuliers en matière d’évaluation des risques sanitaires, mais qu’en revanche mes études d’économie et …

  4. pas naifs les Russes ….
    La grippe aviaire peut devenir une arme biologique
    03/03/2006 20:54 MOSCOU, 3 mars – RIA Novosti.
    Le virus de la grippe aviaire peut être utilisé comme une arme biologique, estime Evgueni Kouznetsov, du Centre de la santé des animaux sauvages. « La grippe figure dans le quatrième groupe d’affections qui peuvent servir d’armes biologiques », a-t-il fait savoir.
    Il est facile de propager le virus de la grippe aviaire: pour cela, de la poudre d’excréments séchés d’oiseaux infectés peut être répandue n’importe où.
    Le virus H5N1 est très vivace: il se conserve longtemps dans l’eau et aux basses températures.
    De l’avis de l’expert, un gramme d’excrément suffit pour contaminer un million de poules.
    Cependant, a ajouté Evgueni Kouznetsov, la propagation du virus dans le monde et sur le territoire de la RUSSIE n’est pas la conséquence de son utilisation en tant qu’arme biologique.
    « Je ne vois aucune intention malveillante dans la propagation du virus car le danger est immense: si une mutation se produit effectivement, nul ne sera épargné, car il est pratiquement impossible de lutter contre une pandémie, a-t-il expliqué.
    D’autre part, selon lui, le virus peut causer un préjudice à l’économie de n’importe quel pays.

  5. très intéressant, c’est vrai !
    pour ton info, des dessins, un peu limite « conspiration »… mais bon, à regarder quand même …
    http://www.bickel.ouvaton.org/article.php3?id_article=23
    quoiqu’il en soit, je te propose, ci-après, une vidéo alternative, que j’ai FAIT MOI MEME, tentant de montrer que tout n’est, peut être, quand meme pas, noire dans ce monde grippé ! … 😉
    http://nouchema.blog.lemonde.fr/nouchema/2006/03/vblog_vido_grip.html
    cordialement
    Nouchema

  6. Eh dites-moi bcp de pb de grippe aviaire, chez l’oncle sam … ???

  7. oui, c’est vrai qu’il ne faut pas tomber ds l’apocalyptique …
    et ce ne sont que des caricatures, à prendre telles quelles
    cordialement
    à bientot s/ ton blog;)
    nouchema

  8. N’hesites surtout pas à revenir !! et à nous éclairer !!
    merci encore
    tjrs contente de discuter avec quelqu’un de lucide

  9. Hello,
    L’arrivée du printemps et le CPE nous détournent du sujet.
    Pour autant l’OMS reste vigilante. Nous sommes toujours en phase 3 de l’alerte, le stade pré-pandémique.
    On aurait tort de prendre à la légère le phénomène d’autant que la période d’incubation peut nous révéler, plus tard, une très désagréable surprise.
    Les vaccins « trouvés » pour l’homme sont complétement bidons car on ne sait pas encore à quoi va ressembler le futur virus.
    L’industrie pharma a pour habitude louable d’étudier de nombreuses années un virus avant d’en faire un vaccin, c’est à dire un virus sans danger.
    Dans le cas présent, nous n’avons aucun recul puisque ce virus mutant n’existe pas encore.
    Un site bien renseigné auprès de l’OMS, de l’AFSSA ainsi que d’autres sources fiables et officielles nous instruit sur les risques de la pandémie de grippe aviaire :
    http://www.grippe-aviaire-infos.com
    Serge

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