Les records s’accélèrent sur le marché des métaux précieux, un marché qui ne se couche – presque – jamais, les places mondiales se passant le relais. Tard dans la soirée, hier, l’once d’or a touché les 589 dollars, selon les données globales compilées par TheBullionDesk, avant de se replier un peu ce matin. Dans la nuit, en Asie, le platine a touché les 1.092 dollars et ce matin, l’once d’argent vient tout juste de toucher en séance un niveau record de 11,90 dollars avant de lâcher un peu de lest.
Pour l’or et l’argent, il s’agit de cours record depuis le début des années 80. Idem pour le platine. Seul le palladium reste en deçà des 1.100 dollars l’once de janvier-février 2001, en touchant ce matin en Asie les 348 dollars l’once.
Et quelles performances ! En prenant pour référence les plus hauts des dernières heures et les derniers cours de Londres le 30 décembre 2005, le platine a gagné depuis lors 13,2%, l’or 14,8%, l’argent 34,8 % et le palladium… 37,5 % ! C’est à se demander s’il reste une classe d’actifs pour rivaliser, même si le métal ne rapporte bien évidemment aucun intérêt ou dividende. A court terme, comment expliquer pareille tendance ?
Boom général des matières premières, notamment des métaux
Dans une interview accordée ce matin à notre consoeur Erika van der Merwe du média sud-africain MoneyWeb, David Shapiro, analyste spécialisée pour la banque locale Sasfin, note que « ce sont tous les métaux de base ont monté, puis est arrivée cette poussée massive que nous connaissons en ce moment – je ne dis pas qu’elle est menée par l’or et le platine, mais il ne fait aucun doute qu’ils y participent. N’oublions pas non plus ce qui se passe du côté du pétrole (…) [le baril de référence du Nymex a touché les 67 dollars ce matin, contre un record vers 70 dollars, NDLR], il y a peut-être un lien des métaux avec l’or noir. De nombreux facteurs explicatifs s’entremêlent, il est difficile de savoir qui mène la danse et qui le suit ».
Puis intervient Paul Walker, CEO de l’organisme de consulting londonien en métaux précieux GFMS, dont nous avons déjà parlé et qui est parfois contesté, complète l’exposé de David Shapiro. Parmi les facteurs haussiers, il ajoute « qu’il existe des craintes quant à la situation économique des Etats-Unis, ainsi que des craintes géopolitiques » qui sont autant de puissants soutiens supplémentaires. « Les fondements de la tendance actuelle sont solides, et depuis bien longtemps ».
Certes, Paul Walker confirme que « la demande de joaillerie a très sérieusement chuté lors du premier trimestre », et indique qu’un prochain rapport que publiera GFMS indique que « la demande des marchés physiques reste très faible ». Bref, la demande de métaux précieux d’investissement reste un des principaux facteurs de la hausse des cours, comme nous le rappelions voilà quelques semaines.
De nouveaux investisseurs fidèles aux métaux précieux ?
Mais cette demande d’investissement ne risque-t-elle pas de partir comme elle est venue ? Paul Walker répond qu’il est très probable qu’il y ait « des éléments spéculatifs parmi ces entrées de capitaux, et que le marché connaîtra probablement une correction depuis ses niveaux actuels ». Mais il ajoute que « notre de travail de rechercher à GFMS a trouvé nombre de preuves indiquant que nombre d’investisseurs de ces marchés y sont entrés pour y rester (‘buy-to-hold investors’), et que l’importance de ces investisseurs de long terme ne cesse d’augmenter ». Paul Walker appuie ce dernier raisonnement sur les annonces récentes de ces fonds de pension qui décident d’investir une partie de leurs encours dans les commodities, ce que nous évoquions dans notre article de mardi.
Paul Walker ne se montre guère inquiet de la remontée des taux d’intérêts, tout spécialement ceux des Etats-Unis, qui augmentent mécaniquement le rendement des obligations en dollars US. Pointant les déséquilibres des comptes courants américains, et revenant sur la dernière hausse des taux cours de la Fed à 4,75%, Paul Walker indique : « je pense que les marchés prennent cela [la hausse des taux, NDLR] comme une indication, eh bien, que les choses ne sont pas si prometteuses aux Etats-Unis. Les déséquilibres massifs que nous constatons (…) suggèrent qu’ils pourraient finalement atteindre un point critique » pesant sur la confiance des investisseurs dans l’économie et la monnaie américaine. Bref, le mouvement de hausse des taux « est un signal négatif de long terme pour le dollar et le devenir de l’économie américaine ». En conséquence, la hausse des rendements obligataires n’a pas la même configuration que d’habitude, et n’est pas si négative qu’elle a pu l’être pour les ‘commodities’.
D’ailleurs nombre d’analystes de grandes banques d’affaires ont révisé en hausse leurs prévisions de l’once d’or. Selon nombre de courtiers intervenants sur les marchés, le seuil des 600 dollars devrait être testé sous peu, comme le pensait Citigroup en février dernier. John Meyer, du bureau d’études britannique Numis Securities, estimait hier que la barre des 650 dollars, prévue pour le second semestre, pourrait être touchée plus tôt que prévu. Interrogés ce matin par Dow Jones, les courtiers d’UBS Investment Bank estimaient ce matin que malgré les records, « nous restons favorables sur l’or, l’argent et le platine« . Selon Reuters, Robin Barr, d’UBS, estimait ce matin que « si les achats de fonds sont assez puissants, nous pourrions toucher notre cible [des 600 dollars, NDLR] bien plus rapidement que prévu« . Enfin, les analystes de Barclays Capital, eux aussi, estiment ce matin que le marché de l’or est bien positionné pour aller encore plus haut.
Les métaux précieux ne se valent pas tous
Bien sûr, comme nous l’avons déjà indiqué, tous les métaux précieux ne se valent pas. Il est probable que la hausse massive et rapide de l’argent, causée par l’anticipation d’un manque de métal lors du lancement de l’ETF américain de Barclays sur le métal blanc, soit aussi l’un des facteurs explicatifs de la hausse de l’or, par entraînement. L’argent a pris plus de 12% depuis que cette ETF est sur toutes les bouches, depuis fin janvier. C’est d’ailleurs l’avis de Matthew Turner, analyste chez Virtual Metals, qui déclarait hier au média sud-africain MiningMX que « cette fébrilité autour du lancement de l’ETF sur argent a tiré tout le secteur à la hausse ».
En outre, parmi les platinoïdes, comme le disait Robin Barr, d’UBS, nous « pensons que le palladium est suracheté et n’est pas soutenu par ses fondamentaux ». Il est question de stocks que la Russie, premier producteur de ce métal, retient actuellement sur son territoire, ce qui fait grimper les prix alors que le métal est bel et bien là physiquement. Attention donc, à l’amalgame : tous les métaux précieux ne sont pas dans la même configuration. UBS se montre d’ailleurs plus positif sur le platine que l’or, compte tenu de ses fondamentaux industriels.
Ces informations témoignent de l’intérêt croissant des investisseurs mondiaux pour les métaux, dont les métaux précieux. Mais comment expliquer la raison profonde pour laquelle l’or monte depuis des années ?
Les autres articles de ce dossier :
- Métaux précieux : mais pourquoi ces records ? (1/3)
- Métaux précieux /or : mais pourquoi ces records ? (2/3)
- Métaux précieux/places de marché : mais pourquoi ces records ? (3/3)
l’explication est simple , car tout le monde sait que la masse monetaire a exploser et qu’il faut garantir un systeme de valeur sure . la valeur monaie inquiete les etats les plus riches . il suffit de se mettre a la place de riches milliardaires en billets de banque . la quantite de dollars ne correspond plus du tout a la quantite d’or . peu a peu le dollar sera indexe sur l’or , car beaucoup d’investisseurs ne font plus confiance a la monaie de singe qui est le dollar. les americains font pression avec leur porte avions au cas ou . le discours est de dire si on coule tout le monde coule avec nous. les usa sont les plus endettes au monde . comment faire confiance a une monaie dont la banque centrale doit des plusieurs centaines de milliards de dettes . certains ont ete ruines pour moins que ca. donc l’or a de beaux jours devant lui .
Bonjour bubure et bonjour emmanuel,
Oui, le risque de l’explosion de la masse monétaire se profile à l’horizon…
« les usa sont les plus endettes au monde . comment faire confiance a une monaie dont la banque centrale doit des plusieurs centaines de milliards de dettes . »
Comme elle est vraie cette phrase.
Bubure, avez-vous un mail perso ? Je crois que je l’ai qqs part, mais depuis ce matin je suis « un peu » occupée par mes lecteurs, alors pardonnez-moi.
Marie
Ton article si pertinent est tombé en plein CPE, c’est un peu comme un commerçant de la place de la bastille, même si ce qu’il fait est génial, il est forcé et contraint de subir « la fermeture »…
Le jour où ton texte suscitera 406 commentairs, peut être la france aura un autre niveau et moins de prolèmes…
Merci pour Emmanuel … 100 % d’accord avec vous 😉
pour ma part, je m’estime satisfaite d’avoir 700 commentaires sur le pétrole et le Sahara Occidental , un bon debut 😉 même si les commentaires sont parfois un « affrontement » entre « partisans » marocains et algeriens sur le sujet .
http://www.leblogfinance.com/2005/10/usa_ptrole_et_s_1.html
vous conseillez d’investir dans quoi pour l’or nom des actions?
c’est faux les usa ne sont pas les plus endettés au monde, si vous calculez un ratio d’endettement par rapport au pib la france est plus endetté que les usa, mais malheureusement sont économie n’est pas aussi vigoureuse.
Bonsoir,
Je ne partage pas tout à fait votre point de vue. Rapidement, et sur deux points :
1. De quelles dettes parle-t-on ? Pour ce qui est des dettes publiques, il est vrai que les données sont +/- comparables entre France et USA.
Attention cependant : aux USA, ne pas oublier de prendre Etat fédérale + Etats fédérés, qui ont des compétences qu’en France l’Etat centralise. Ne pas oublier non plus que les USA, comme nous avec nos entreprises publiques, utilisent aussi des agences fédérales pour éparpiller de la dette. A un autre niveau, regardez un peu l’état des finances des grandes villes américaines. C’est tout sauf brillant.
A noter aussi que les organismes de titrisation hypothécaire US (Fannie Mae, Freddie Mac, Ginnie Mae…) sont para-publics. Donc dans une certaine mesure, leurs bilans engagent l’Etat US.
2. Si on prend en considération les dettes publiques + les dettes des ménages, alors là, les Européens sont nettement distancés par les Américains.
Ce qui n’a rien d’extraordinaire : le soit-disant « dynamisme » de l’économie américaine, qui entre nous soit dit est une nécessité quand on a à ce point besoin de capitaux étrangers, tient en bonne partie par l’explosion des encours de crédit à la consommation, patente sous Greenspan.
Car la consommation des ménages américains représente les 2/3 de la croissance du PIB US. Tout est donc bon pour la stimuler ; tout et n’importe quoi. Voilà où se cache le « dynamisme ».
Crédit à la consommation + cette aberration financière qu’est la « value extraction » (‘extraction de valeur’) : cela consiste à utiliser la hausse virtuelle de la valeur de son bien immo en cours de remboursement pour acheter à crédit des biens de consommation courante. Et cela est permis par une forte hausse des prix de l’immobilier, décoréllée des fondamentaux, à grands coups de mise en orbite de la masse monétaire.
Il n’est objectivement pas possible de considérer autrement ce financement de dépenses de court terme par des ressources de long terme, qui plus est fuyantes, comme une monstruosité absolue. Voire comme une ultime mesure prise sous l’effet de la panique.
Mais il est vrai qu’à court terme, cela soutient une « économie dynamique et en pleine santé » (sic et triple sic), pour reprendre des propos officiels qui me font de plus en plus penser à la novlangue soviétique
« Il n’est objectivement pas possible de considérer autrement ce financement de dépenses de court terme par des ressources de long terme, qui plus est fuyantes, comme une monstruosité absolue. »
Cher Emmanuel,
Merci pour ce brillant éclairage. Les plus grands ténors de l’économie n’arrêtent pas de rappeler cette fuite en avant et les mises en garde se multiplient.
Je vais essayer de retouver qqs liens de la presse américaine, que j’ai archivé dans ma revue de presse consacrée à la « bulle immobilière » aux US.
Et oui, la novlangue est omni-présente dans les discours et relayée par la presse.
Bien à toi, Marie
http://www.leblogfinance.com/immobilier/
Ce n’est pas le meilleur lien, un peu HS, mais je viens de le recevoir à l’instant.
Bonne soirée, Marie
Housing Bubble Trouble : http://www.cbsnews.com/stories/2006/04/03/opinion/main1464727_page2.shtml
encore un lien :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-756920,0.html
« L’été de l’argent pas cher est terminé et les pays endettés vont devoir passer à la caisse, c’est-à-dire payer plus cher leurs remboursements, se serrer la ceinture ailleurs, ralentir leur rythme de croissance. L’Islande est-elle la première d’une longue liste ?
Un deuxième clignotant s’est allumé sur les écrans, plus important donc plus menaçant, la Nouvelle-Zélande. Le dollar de ce pays a décroché de plus de 10 %. La banque centrale de Wellington est poussée à relever ses taux à son tour. Les regards sont maintenant tournés vers d’autres pays, que les marchés, s’ils le décidaient, pourraient entraîner dans la tourmente : la Hongrie, dont le florin est déjà fragilisé par un recul de 5 %, la Turquie, mal sortie d’une crise monétaire précédente, l’Australie et même le Brésil, l’Espagne et le Portugal, deux pays pourtant protégés par l’euro, et, last but not least, les Etats-Unis.
Sommes-nous à la veille d’une nouvelle crise monétaire comme le monde capitaliste globalisé en connaît depuis dix ans ? (..) Que les US soient sur la liste, change tout… »
Combien Coute le kilo D`argent
Combien Coute le kilo D`argent
bonjour monsieur.
nous sommes un groupe d’orpailleur burkinabés résident au benin qui connait la qualité de productions et importe de l’or .actuellement nous avons 550 kg d’ or en granulés et 200 kg en lingots avec nous à cotonou.Donc si vous voulez rentrer en relations d’affaires avec nous ,nous allons discuter et ensemble conclure un marché commun.
Cher monsieur dans l’attente d’une reponse favorable;nous vous envoyons nos sallutations les plus sincères.
mail: adras99@yahoo.fr
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