Le groupe Westbrook, tristement célèbre pour les ventes à la découpe, qui ont mobilisé des centaines de locataires et fait couler beaucoup d’encre, vient d’essuyer son premier échec.
Je remercie le porte-parole du collectif des locataires vendus à la découpe, Marc-Antoine Lorne, de nous avoir transmis le communiqué et d’avoir accepté de partager avec nous ses impressions.
Même s’il n’est pas totalement absurde pour un propriétaire de vendre son appartement et de demander à un locataire de partir au terme de son bail, l’enquête sur les ventes à la découpe, que nous somes en train de finaliser et que vous découvrirez bientôt, nous a permis de comprendre que ce sont surtout les méthodes employées pour faire partir les locataires sur le champ et les problèmes de sécurité, dont certains très inquiétants, qui ont mobilisé, à juste titre, des milliers de locataires découpés.
La justice française a apparemment la même perception de l’affaire, puisque Westbrook a purement et simplement essuyé un échec judiciaire et le congé donné par la société propriétaire à une famille a été annulé.
Marie Phoenix : Marc-Antoine Lorne, après près de deux années de bataille, voici une lueur d’espoir.
Marc-Antoine Lorne : Oui. Le jugement qui vient d’être rendu est très encourageant.
M. Ph. Pourquoi ? Est-ce cette décision de justice pourrait faire jurisprudence ?
M-A. L. C’est la première réponse positive au combat que nous menons au sein de dizaines d’associations d’immeubles suite aux offres de ventes à la découpe,de congés pour ventes ou de menaces d’expulsion qui ont été faites à l’encontre de locataires « découpés ». Beaucoup d’oppositions ont été transmises aux propriétaires par voie d’huissiers démontrant le nullité des offres de vente. Le communiqué que je vous laisse découvrir donne le détail des griefs qui leur ont été faits.
M. Ph. Est-ce que d’autres immeubles découpés ont un espoir de voir leur action aboutir de façon aussi positive ?
M-A. L. Oui, dans la mesure où les mêmes irrégularités sont pointées du doigts dans d’autres procédures et les mêmes arguments évoqués. L’adresse n’est pas la même, mais les pressions et les méthodes des propriétaires sont semblables dans de très nombreux immeubles, en particulier ceux de Westbrook. Cette première décision de la justice française risque d’avoir un effet boule de neige et elle modifie déjà le rapport de force. Le défaut de concertation avec les associations et la mauvaise qualité des diagnostics techniques sont les principaux faits reprochés.
M. Ph. Très clairement, la justice a constaté dans sa décision qu’il y a eu des manquements dans les procédures. Ce premier jugement pourrait être généralisé. Et faciliter la négociation avec les propriétaires.
Pour de nombreux locataires réunis, de manière très solidaire, en association de défense, l’objectif de la resistance est de trouver un terrain d’entente avec les propriétaires découpeurs. Les « découpés » souhaitent avant tout, pouvoir rénégocier les prix de vente quand ils veulent (et peuvent ) acheter ou rester chez eux avec la prolongation et l’allongement de la durée de leur bail.
M. Ph. Je vous remercie pour votre réaction et je vous livre sans plus attendre le communiqué de l’ACDL.
COMMUNIQU