Alors que la situation du marché britannique est contradictoire, avec des déclarations optimistes d’une reprise en cours, et la publication de chiffres qui prouveraient que le retournement s’opère déjà.
Et que les prix baissent outre-Manche, une dépêche AFP nous apprend que « le nombre de ménages britanniques contraints de se déclarer en faillite en raison d’une dette devenue insupportable a battu un nouveau sommet en 2005, avec 67 580 foyers, selon les derniers chiffres officiels publiés ».
Il pourrait atteindre les 100 000 en 2006, soit une nouvelle hausse de près de 48 %. En 2005, 10 260 ménages britanniques, incapables de rembourser leurs emprunts, ont été dépossédés de leur maison. Soit 70 % de plus qu’en 2004. »
J’ai invité une amie expatriée, résidant en Angleterre depuis quelques années, à réagir à cette déclaration.
M. Ph. Bonjour. Il semblerait qu’outre-Manche les banques reprennent possession des hypothèques plus massivement étant donné que le nombre d’emprunteurs défaillants a battu tous les records.
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C.D. Bonjour. « Les anglais étant les rois du crédit hypothécaire, ce ne sont pas les crédits immobiliers qui les mettent en faillite, mais les crédits tout court ! Ils ont une certaine tendance à prendre leur maison pour un tiroir caisse : ils empruntent pour tout (vacances, voitures, shopping…) en donnant leur maison en garantie. Au bout d’un certain temps, ça coince… »
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M. Ph. La conception du crédit au Royaume-Uni semble appartenir à une autre « civilisation bancaire », et le sens de la propriété est très différent lui aussi.
C. D. Le nombre de faillites personnelles est surtout le résultat de la culture de l’endettement des anglais, prix immobiliers élevés ou pas. Les organismes financiers anglais prêtent à tout va et à tout le monde, il y a beaucoup moins de garde-fous et de garanties exigées qu’en France. Se mettre en faillite personnelle peut être une manière comme une autre de « gérer son budget« .
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Si vous n’avez pas encore de patrimoine : vous dépensez des milliers de livres en voyages et en sorties sur votre carte de crédit, puis vous vous mettez en faillite personnelle : la dette est effacée et vous êtes interdit de crédit pendant 6 mois. Et vous pouvez recommencer…
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M. Ph. Cette vison est un petit peu caricaturale…
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C.D. Oui, c’est un phénomène marginal, mais qui existe parce qu’il n’y a pas assez de garde-fous. Les organismes de crédit peuvent retrouver votre dossier et peuvent refuser de vous accorder un nouveau crédit (mais ce n’est pas automatique, certains acceptent de vous accorder un nouveau prêt).
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M.Ph. Comment voyez-vous l’évolution de la situation, et en particulier le nombre de saisies ou de faillites dites personnelles ?
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C. D. La grande majorité des ménages qui arrivaient tout juste à s’en sortir commence à « plonger » depuis quelques mois. Surtout parce que tous les services augmentent : il y a même des rumeurs d’augmentation de gaz et d’électricité de 25% et on a déjà eu une augmentation de plus de 10% l’année dernière.
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Les taxes locales augmentent plus vite l’inflation, et le prix du bus est passé dans ma ville de 1 £ à 1.20 £ en moins de 2 ans. Le chômage augmente mais sachant que les « assedics » anglais ne sont pas (et de loin !) comparables aux assedics français… le nombre de faillites personnelles ne peut qu’exploser.
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M. Ph. Conclusion. Cette situation, inquiétante, nous amène à nous poser des questions sur la façon dont nos pouvoirs publics comptent ménager la chèvre et le choux, les particuliers en déroute financière et les banques qui ont des marges déjà très réduites.
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La BCE continuera à monter les taux et les prix vont forcément baisser entraînant leur lot de faillites et leur cortège de surendettés. Est-ce que des milliers de Français devenus insolvales seront déposédés de leur toit pour permettre aux banques de couvrir les créances ? Comment l’Etat compte-t-il gérer la crise qui s’annonce ?
Les nombreux trimestres de croissance engendré par le Royaume-Uni ont gonflé le moral des anglais. L’augmentation des faillites n’est-il pas le trait d’une « retombée psychologique » ? Quelle est l’étape suivante, le doute ?
L’étape suivante, pour ce qui est de l’immobilier est là : http://www.leblogfinance.com/2006/02/limmobiler_gb_5.html
et pour ce qui est de l’économie en général, le résultat est clair : la croissance GB fait son plus mauvais score depuis 14 ans.
M Ph
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-743104@51-670630,0.html
« Selon la banque Alliance and Leicester International, au cours des dix prochaines années, un Britannique sur huit a l’intention, au moment de sa retraite, de s’installer ailleurs. Oficiellement, plus de 600 000 familles ont déjà investi dans la pierre à l’étranger, un chiffre en forte progression annuelle (+ 14 %). Mais, selon les experts du secteur, ils seraient en réalité près de 2 millions à posséder un « sweet home » loin de leur île. L’Espagne reste leur terre d’accueil favorite, devant la France. »
« LONDON: The annual growth in price of houses in the U.K. has slowed down to its lowest in nine years in August — 2.3 per cent — according to Nationwide building society. The mortgage lender said that the house prices fell 0.2 per cent on the month, a reversal of July gain (2.6 per cent), indicating there is no housing market boom in sight.
The Bank of England had earlier released figures showing that mortgage lending grew at the weakest rate in three years in July. However, there was encouraging trend in evidence that the number of mortgage approvals had indeed gone up in July to its highest levels in the past year.
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Nationwide said the central bank’s decision in reducing the interest rate to 4.50 per cent had led to spurt in inquiries by buyers for property. It also said the house prices will continue to fall but there is no likelihood of a crash.