Les critiques sur l’immobilisme de la Banque Centrale Européenne sont incroyables de la part de certains responsables politiques : soit ils ne comprennent pas l’économie, soit ils sont d’une mauvaise foi insondable.
Les taux à long terme n’ont jamais été aussi bas, et les prix de l’immobilier aussi haut. Côté financement des entreprises, la plupart profite de cette situation pour restructurer leur dette.
La Banque Centrale Européenne pourrait en revanche s’exprimer haut et fort sur les réformes dites « structurelles » que les pays devraient mener.
En France, il est évident que l’emploi ne dépend pas d’une baisse du taux central européen..! Si le gouvernement Villepin a su identifier LE secteur, où le potentiel de création est le plus important, les petites et très petites entreprises, en revanche le diagnostic manque de lucidité.
On dit que l’artisanat est la première entreprise de France. Eh bien, que le gouvernement mène réellement l’enquête, qu’il envoie une armée d’enquêteurs, sur le terrain, pendant plusieurs mois, pour juger ce qui bloque.
Ce que j’entends : les artisans considèrent qu’ils pourraient presque tous changer de dimension (grandir) car il y a du travail dans (presque) tous les corps de métiers. Mais le coût du travail est trop élevé : un smic à en gros 1000 euros coûte pratiquement 1800 euros à l’employeur. La réduction des charges dites « sociales » est requise – certains artisans seraient mêmes prêts à signer une augmentation simultanée de salaire, dès lors que cette augmentation serait inférieure à la baisse des charges.
Stricto sensu, le gouvernement ne peut pas baisser les charges, au risque de déséquilibrer ses déséquilibres… Mais il faut raisonner en investisseur, à savoir le surplus de recettes fiscales engendré par un accroissement de l’emploi en France.
Et sur ces sujets si importants, la BCE ne peut rien faire d’autre (et encore) que de parler – ce qui pourrait être efficace !