Des bienfaits et des méfaits du thé vert … et de Fukushima pour Chine et Japon

Le thé vert ? plein de « bonnes » choses ou plein de « mauvaises » choses ? Qui croire à l’heure actuelle ? Entre Chine et Japon, mon coeur balance, voire ma santé.

Car, alors que d’après une récente étude chinoise, la consommation de thé vert serait favorable à notre mémoire et préviendrait les maladies neuro-dégénératives, n’oublions pas que la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon a rendu quelque peu radioactive la production – certes japonaise et non chinoise – de cette boisson particulièrement prisée des asiatiques et/ou musulmans.

Une enquête, menée par le professeur Yun Bai de la Third Military Medical University de Chongqing et publiée dans la revue Molecular Nutrition and Food Research laisse entendre que l’épigallocatéchine gallate ou l’EGCG -antioxydant naturel présent dans le thé vert- stimulerait notre mémoire.

« Nous avons démontré que l’EGCG agit directement sur la production de cellules neurales. » a ainsi déclaré le professeur Yun Bai. « Cela nous aide à comprendre le potentiel de cet antioxydant contenu dans le thé vert, pour aider dans les maladies dégénératives et les pertes de mémoire ».
Côté japonais, les éventuels bienfaits du thé vert sont quelque peu remis en cause ces temps derniers …

Rappelons en effet qu’en juin 2011, la direction de la consommation (DGCCRF) avait annoncé dans un communiqué qu’un lot de thé vert en provenance du Japon, contenant deux fois plus de césium que le niveau maximal admissible, avait été intercepté à Roissy et mis en quarantaine en vue d’être détruit.

C’était alors la première fois que des produits radioactifs étaient détectés en France dans le cadre des contrôles mis en place à la suite de l’accident de Fukushima.

 » La mise en place d’une procédure après l’accident nucléaire a marché puisque le lot a été identifié et le lot ne pénétrera pas sur le marché », s’était alors félicité une porte-parole de la DGCCRF.
Le lot incriminé contenait 162 kg de feuilles séchées, en provenance de la préfecture de Shizuoka. Or, les analyses en laboratoire ont mis en évidence une contamination en césium de 1.038 Bq/kg, supérieure au niveau maximal admissible défini au niveau européen, qui est de 500 Bq/kg pour ce type de produit, précisait par ailleurs la DGCCRF.

Le produit a été mis en quarantaine à l’aéroport de Roissy puis détruit selon les règles en vigueur par une entreprise spécialisée.

Des analyses sur le niveau de contamination des autres produits qui accompagnaient ce lot ont été mises en place après leur mise en quarantaine.

La DGCCRF a décidé de « mettre en place un contrôle systématique de tous les végétaux en provenance de la même préfecture japonaise » et « va saisir la Commission européenne pour ajouter la préfecture de Shizuoka à la liste des préfectures pour lesquelles la réglementation européenne impose un contrôle systématique au départ du Japon » avait-t-il par ailleurs été précisé dans un communiqué.

Précisons par ailleurs que le 21 mai 2011, suite à la demande du Gouvernement Japonais de tester la radioactivité de tous les thés du Japon, le Gouverneur de la Préfecture de Shizuoka avait refusé tout simplement d’obtempérer.

Arguments avancés : selon lui, les thés de sa préfecture seraient parfaitement adéquats … mais plus encore « la présence de contamination radioactive dans les thés jetterait le doute chez les consommateurs ».
Magnifique n’est-il pas ?

Petite précision et non des moindres : la Préfecture de Shizuoka produit 60 % des thés du Japon et les faits étaient survenus en pleine saison des thés nouveaux (« shincha » ) au Japon.
Or, des recherches sur internet indiquent que les thés verts, des thés non fermentés, sont principalement produits en Chine et au Japon … Pas belle la vie ? enfin … pour les Chinois.

 » Le thé vert représente même 65 % de la production nationale de thé en Chine et la quasi totalité de la production japonaise » précise même un site spécialisé sur le thé, donnant en quelque sorte toutes les clés économiques permettant de juger des bienfaits et méfaits de la catastrophe de Fukushima selon que l’on se place en Chine ou au Japon. « Il représente un quart de la production mondiale, production réalisée presque totalement par la Chine » ajoute « La route du thé ».

Lequel explique également que plusieurs techniques peuvent être utilisées pour le séchage des feuilles : la technique chinoise utilise des bassines en cuivre alors que la technique japonaise utilise de la vapeur, radioactive ?

Mine de rien, avec un peu de cynisme, voire en réduisant sa réflexion à une vision mercantile, le tsunami japonais aura pu avoir quelques effets bénéfiques sur l’économie chinoise. Offrant des débouchés fabuleux tant pour le thé vert que pour son industrie automobile, la catastrophe de Fukushima ayant eu des impacts colossaux sur la production automobile japonaise … du fait de l’arrêt des chaines de production. Une « aubaine » quelque part pour les Chinois.

Si certains – et notamment Iran et Venezuela – affirment que les Etats-Unis pourraient un trop « jouer » de la « Haarp » pour influer sur climats et séismes …, la Chine pourrait mine de rien tirer son épingle du jeu et « profiter » de la situation à « moindres frais » … en laissant faire le « sale » boulot par les autres. Ce ne serait pas la première fois.

Sources : AFP, Reuters, « La route du thé »