L’or de nouveau en hausse, la Chine en vue

Gold_ingotLes marchés financiers attendent aujourd’hui la décision sur ses taux de la Fed que préside Ben Bernanke. Le consensus table globalement sur un nouveau relèvement de 4,50 à 4,75% ce soir, aux alentours de 20 heures heure de Paris. En attendant, offrons-nous un petit tour d’horizon de l’actualité internationale du marché de l’or. A commencer par le cours de l’once d’or, qui tente de nouveau de s’établir au-delà des 560 dollars.

Et pour cause ! L’actualité du métal jaune est dominée, ces derniers jours, par les annonces en provenance d’Orient, tout spécialement de Chine et de sa banque centrale. Mais nous n’en commencerons pas moins notre tour du monde aurifère par la bonne ville de Londres, en finissant l’Orient, tant le « Moyen » que « l’Extrême ».

Photo : lingot d’or d’une des formes traditionnelles usitées par la Chine impériale. Il répond au nom de « sycee » : sa forme, qui rappelle ici celle d’un bateau, symbolise l’abondance et la vie facile. Il n’existait aucune normalisation de la taille, de la forme ou du poids des sycees : à la différence des monnaies de privilège royal, chacun pouvait se fabriquer des sycees comme il l’entendait. Habituellement, leur poids était exprimé en taels, une unité à la définition variable pesant en moyenne une quarantaine de grammes (1 once ‘troy’ 1/3). [Paragraphe augmenté le 04/04/2006]

Londres vend l’or de la Bank of England, mais incite à investir en or

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »… Nous l’avions évoqué dernièrement, les Anglais ont eu bien des soucis avec leur or. A commencer par celui de la Banque d’Angleterre, qui a été vendu par l’établissement émetteur britannique à l’instigation de son actionnaire unique, l’Etat. Paradoxalement, c’est sur la Bourse de Londres qu’a été enregistré fin 2004 le premier ETF sur or d’Europe, le Gold Bullion Securities (mnémonique à Londres : GBS), qui permet aux investisseurs de se positionner sur l’or par le marché boursier, moyennant des frais de gestion annuels.

Mais cela n’épuise pas l’actualité officielle de l’or au Royaume-Uni. La Chambre des Communes, chambre basse du Parlement britannique, a voté le budget de l’Etat pour le prochain exercice. Outre des dispositions fiscales contestées par les conservateurs, le texte va également modifier les règles relatives au fonctionnement des Self-invested personal pension (SIPP) : c’est-à-dire, en bon français, des plans d’épargne individuels destinés à la retraite dont le titulaire détermine l’affectation des sommes ; bref, une sorte de PERP dont l’épargnant, et futur retraité, assume le risque du choix des placements.

Et alors ? Le budget 2006-2007 prévoit que l’éventail des actifs éligibles aux SIPPs sera nettement élargi, « ce qui inclut l’or, les hedge funds, les actions non cotées et les unit trusts« , selon le Times du 18 mars dernier. Les « trusts » sont une sorte de fonds commun de placement à fiscalité réduite que l’on trouve au Royaume-Uni, et dans certains pays du Commonvealth. Mais attention : il s’agira d’or d’investissement, prévient le Financial Times du 24 mars. Pas question de faire entrer les bijoux de famille dans son plan d’épargne retraite…

Calpers_logoEn somme, les comptes d’épargne retraite individuels des Britanniques pourront – toute proportion gardée – commencer à imiter les fonds de retraite, qui se positionnent de plus de plus sur les matières premières, en plus des actions et des obligations. Le célèbre et puissant fonds de pension des fonctionnaires californiens, CalPERS, est en train de mettre au point sa stratégie de pondération des ‘commodities’ (matières premières). Selon les dernières informations disponibles, Calpers, qui dispose de 205 milliards de dollars sous gestion (soit 170 milliards d’euros), serait sur le point de décider d’investir jusqu’à 3% de ce total, soit un peu plus de 6 milliards de dollars, en matière premières. Le but avoué : diversifier les actifs présents en portefeuille, en estimant que sur le long terme, de tels positionnements sont favorables et qu’ils prémunissent contre les regains d’inflation.

Ce n’est pas tout : des fonds britanniques comme ceux de la chaîne de supermarchés Sainsbury’s ont déjà fait part de décisions similaires ces dernières semaines. Et Hermes, un des plus grands fonds de pensions britanniques qui gère notamment des actifs pour les salariés de British Telecom, a déclaré récemment qu’il investira dans les ‘commodities’ 3% de ses 34 milliards de livres sterling (presque 50 milliards d’euros) d’encours. Selon le quotidien The Daily Telegraph dans son édition dominicale du 26 mars, « Hermes est d’habitude perçu comme un fonds à la stratégie ultra-conservatrice. Les autres gestionnaires de fonds de pension britanniques devrait donc suivre le mouvement ».

Bien sûr, les ‘commodities’ ne se limitent pas aux métaux précieux. Mais les performances de l’argent, par exemple, ne sont pas les plus mauvaises du secteur et devraient donc susciter elles aussi l’appétit des fonds.

L’Orient n’en finit pas de faire briller l’or

Coursgold Qu’arrive-t-il donc à l’once d’or pour qu’elle se remette ainsi à grimper depuis quelques jours ? Selon Wolfgang Wrzesniok-Rossbach, analyse pour l’affineur allemand Heraeus, basé à Hanau, le marché a ignoré la semaine passée plusieurs facteurs haussiers : d’abord de nouveaux problèmes à la mine géante de  cuivre et d’or de Grasberg, opérée par Freeport McMoran en Indonésie. Une tendance qui n’a pas l’air de s’améliorer, car un autre opérateur américain dans la région, Newmont Mining, numéro un mondial des mines d’or détrôné il y a peu par le canadien Barrick – Placer Dome, a déclaré la semaine passée que la mine indonésienne de Batu Hijau, qu’elle contrôle à 45%, aux côtés du japonais Sumitomo (35%) et d’intérêts locaux (20%). Newmont accuse « l’instabilité géotechnique récurrente de la partie Est de la mine à ciel ouvert ». La parution spécialisée Metals Insider note que Newmont ne donne pas de nouvelles prévisions de production, mais que Batu Hijau avait déjà enregistré une baisse de 17% de sa production cupro-aurifère en 2005. Rappelons que Newmont avait récemment fait état de perspectives 2006 peu flatteuses, marquées par un recul de la production en volume.

Second facteur négligé par les marchés, selon Heraeus, le nouveau refus de la Bundesbank, présidée par Axel Weber, de vendre une partie de son or à la demande de Berlin. Le gouverment de coalition d’Angela Merkel a l’air très décidé à prendre ses bénéfices sur l’or de la banque centrale dont l’Etat allemand est actionnaire. Mais Axel Weber est un « dur », et l’autonomie dont bénéficie la Buba lui donne le droit de refuser les décisions… du propriétaire des actions de ladite Buba. Bref, Merkel s’est encore pris une veste : la Buba ne vendra pas d’or en 2006 ; pas un lingot !D’autres banques centrales européennes prendront-elles le relais ? A voir…

« Même si ces facteurs ont été ignorés dans un premier temps, le métal est revenu sur les chemins haussiers dans les dernières 24 heures », selon une note publiée hier par Heraeus. « Le facteur déterminant fut le soudain regain de hausse de l’euro, qui est repassé au-dessus des 1,2050 dollar ». « D’un point de vue purement technique, nous nous trouvons dans une configuration qui permet d’envisager un retour vers les 565 à 568 dollars. A moyen terme, nous nous attendons toujours à voir le métal se négocier entre son point haut et 534 dollars », ajoute Wolfgang Wrzesniok-Rossbach. Ce qui confirme que la volatilité du cours de l’or, courante dans les années 80, est bel et bien de retour…

La Chine évoque – encore – d’éventuels achats d’or

Goldbars2Ainsi donc ce serait un accès de faiblesse du dollar qui expliquerait le retour en grâce de l’once d’or ? Tous les analystes ne partagent pas ce point de vue. A commencer par un autre habitué de ces colonnes, John Reade, stratégiste en métaux précieux pour UBS Investment Bank. Dans sa note de lundi 27 mars, et comme les journalistes américains du site boursier de référence TheStreet.com, il écrivait : « selon les propos tenus lundi par un officiel de la Banque populaire de Chine, la Chine devrait utiliser une partie de ses réserves de changes, qui connaissent de fortes hausses, pour acheter de l’or, puisque la banque cherche à ajuster la répartition de ses actifs afin de mieux se prémunir contre les risques de marché ». Voilà une nouvelle d’importance pour le marché de l’or !

« La Chine devrait réduire de manière appropriée la proportion des dollars US dans ses réserves de change, tout en accroissant la pondération d’autres devises, comme l’euro ». Qui a déclaré cela ? Un certain Wang Yuanlong, cadre supérieur de la Banque populaire de Chine chargé des opérations en Australie, à un média appelé Financial News cité par UBS. Quand ? Hier, le 27 mars 2006. Et ce chinois de rajouter : « nous pouvons utiliser une partie des réserves de change pour acheter de l’or, ce qui nous aidera à diversifier nos réserves tout en garantissant et en augmentant leur valeur ». Selon Reuters, Wang Yuanlong était précédemment économiste à la Banque de Chine, qui comme son nom de l’indique pas, est une banque commerciale.

Pour finir, John Reade d’UBS ajoute que « la Chine a maintenu ses réserves d’or à un niveau de 600 tonnes depuis 2003 et a fait savoir au début de l’année que des changements allaient intervenir. Bien que nous n’ayons aucune preuve que la Chine achète de l’or, nous ne serions pas surpris qu’elle décide soudain de révéler que ses réserves d’or sont en forte augmentation » .

Dans toute l’Asie, l’intérêt pour l’or ne se dément pas

Terminons par quelques nouvelles plus légères, mais pas moins asiatiques.

Ruée sur l’or en Birmanie. L’intérêt pour l’or des Asiatiques pour l’or ne semble pas trouver de limites. A commencer, d’un point de vue anecdotique, par la dictature militaire du Myanmar, plus connue sous son ancien nom de Birmanie. Selon l’agence de presse officielle chinoise Xinhua citant des négociants en or birmans, le prix du « tical« , l’unité des pays la région pour les métaux précieux et qui pèse une quinzaine de grammes, s’est envolé ces derniers jours de 340.000 à 390.000 kyats, la monnaie birmane. Ce qui met cette espèce de demi-once ‘troy’ à 354 dollars, soit nettement plus que les cours internationaux. Mais la Birmanie étant un pays très fermé sous contrôle militaire…

Selon Xinhua citant ces mêmes sources, cette tendance s’explique par l’annonce d’une forte hausse des salaires des fonctionnaires à partir du premier avril. Non, ce ne serait pas une blague. Sachant que le salaire d’un travailleur ordinaire est de l’ordre de 3.500 kyats (3.500 dollars), et 16.000 kyats pour un directeur exécutif, selon Xinhua.

Première cotation de ‘futures’ sur or à Taiwan. Hier 27 mars, le Taiwan Futures Exchange (TAIFEX) a coté pour la première fois des contrats à terme sur l’once d’or, le plus travaillé étant le contrat à échéance juin, qui a terminé à 572,2 dollars, en partant de 550 le matin, pour un volume de 278 unités. A la différence du principal marché régional de l’or, le TOCOM du Japon qui cote en yens, les futures sur or de Chine nationaliste cotent en dollars américains.

Lingotsdorttetaille Certains courtiers notent qu’il s’agit d’un avantage concurrentiel pour les investisseurs internationaux. Tout en remarquant que Taiwan reste menacée par l’épée de Damoclès de Pékin, qui ne reconnait pas l’indépendance de l’île et parle régulièrement de réunifier la Chine.

La mine de Yangshang, située dans le « triangle d’or » chinois du Sichuan, du Gansi et du Shanxi, fait la fierté de l’agence Xinhua. Cette dernière a annoncé hier que cette mine contiendrait 200 tonnes d’or, ce qui en fera la principale mine d’or du pays. Aucune date de mise en exploitation n’a été avancée, l’heure est encore aux explorations dans la région.

Enfin, un peu plus près de chez nous, le Dubai Gold & Commodities Exchange (‘Marché de l’or et des matières premières’ : abréviation : DGCX), qui a ouvert voilà moins de 5 mois dans la capitale des Emirats arabes unis, voit décidément loin. Premier marché international d’importance dans un pays émergent de la région, le DGCX a annoncé hier qu’il a reçu hier l’autorisation de la COB locale pour lancer des contrats à termes sur les devises. « Pour commencer, le  DGCX négociera des ‘futures’ en euro-dollar, yen-dollar et sterling-dollar », précise un communiqué. Le DGCX, qui a commencé par des contrats sur l’or, parle de s’ouvrir à l’argent, maintenant aux dérivés sur devises. Et même… « le DGCX a également prévu d’introduire la négociations du pétrole brut, les prix du transport de fret et du fuel industriel », selon le communiqué.

Ce qui n’est pas sans rappeler, de loin, ce que nous écrivions le mois dernier sur la Bourse iranienne du Pétrole. Car ce marché émirati fonctionne en équivalent dollar, et est soutenu par les plus grandes places financières américaines.

Un commentaire

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    PRODUCT HISTORY : CLEAN,CLEAR AND NON-CRIMINAL ORIGIN
    TAXES : Les taxes relatives à la réexportation
    PRICE:16 000 USD/KG
    Pour plus de renseignements, veuillez contacter directement le responsable des orpailleurs par au GHANA : TEL: +233542362742
    Mr ERIC KUFUR
    SALUTATIONS
    Mailto:metalconsortium@gmail.com

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