Pokemon Go : espionnage et outil marketing ?

Le désormais célèbre jeu Pokemon Go ne serait-il pas aussi innocent que cela ? Alors que la vue de jeunes et moins jeunes occupés à pourchasser ces gentilles créatures aux 4 coins de la planète pourrait nous faire interroger sur l ‘évolution de la race humaine et de celle de son cerveau, le jeu pourrait se montrer pas si inoffensif que cela.

Selon Alexandre Mikhaïlov, vétéran des services secrets russes, les applications mobiles, comme Pokémon Go, peuvent être un moyen technique parfait pour les services secrets permettant de rechercher des renseignements et d’espionner, car les militaires ainsi que les fonctionnaires y jouent.

« Imaginez qu’une telle « bestiole » apparaisse dans un objet secret ou un militaire le photographie de sa propre volonté et sans aucune contrainte. C’est un schéma idéal pour rechercher des renseignements. Personne n’y fera attention car c’est une tendance.

Selon M.Mikhaïlov, d’une part cette technologie pourrait être conçue par des services secrets, d’autre part les concepteurs n’ont pas pris en compte que quelqu’un pourrait utiliser leur jeu à des fins d’espionnage. » prévient-il. Ajoutant : « on ne peut pas être sûr qu’un fonctionnaire ou militaire utilisera ce jeu. Mais ce n’est pas improbable ».

Pokémon Go est en effet fondé sur la technologie de la réalité augmentée. Contrairement aux jeux classiques, pour combattre les adversaires virtuels, les joueurs doivent explorer le monde réel. Et pour ce faire, le système doit donc connaître la position du joueur

Pour des raisons de sécurité de l’information, l’armée israélienne a pour sa part interdit depuis mi-juillet à son personnel d’attraper des Pokémon dans ses bases militaires.

L’utilisation de l’application qui permet d’ »Attraper les tous » est une menace potentielle de fuites d’informations classifiées, a ainsi déclaré le porte-parole du service de presse de l’armée israélienne. « L’armée a publié une directive adressée à tous les soldats et officiers israéliens, qui ne sont pas autorisés à se servir de l’application Pokémon Go sur le territoire des bases militaires, parce que l’application utilise la caméra du téléphone et le service de géolocalisation », a ajouté le porte-parole.

En France, le député Vincent Ledoux s’interroge notamment sur la collecte des données, affirmant que les données récoltées sont envoyées sur des serveurs aux Etats-Unis. « Les Etats-Unis ne sont pas considérés par les autorités européennes de protection des données à caractère personnel comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée » déclare-t-il.

Le laboratoire d’innovation numérique de la CNIL expose quant à lui les enjeux de l’utilisation commerciale des informations transmises par les joueurs, s’interrogeant notamment sur « l’économie cachée de la donnée sur smartphone ».

Pokémon Go ouvre en effet la voie à des exploitations marketing comme l’apparition de lieux sponsorisés (une marque pourrait ainsi  payer pour qu’une nouvelle boutique devienne un lieu emblématique du jeu). « Si ce modèle est innovant, il ne va pas sans poser de questions, car il s’agit ni plus ni moins d’appâter des individus sur un lieu commercial contre rémunération sous le prétexte d’un jeu », note la CNIL.

Elisabeth Studer – 08 août 2016 – www.leblogfinance.com

(33 commentaires)

  1. Non ES, il ne sert à rien puisque l’observateur est débile !!!
    🙁 ;( ;( ;( ;( ;( ;(:(

  2. je pense que considérait un tel jeu comme un outil d’espionnage c’est une exagération débile, mais j’apprécie beaucoup le nouveau modèle de marketing dans ce jeu c’est vraiment intéressant et innovant

  3. Ces nouveaux modèles marketing sont non seulement captivants, mais on assiste sans doute à un changement de paradigme dans les modèles d’interaction sociale: après une isolation quasi complète du monde réel via les réseaux sociaux, voilà les populations qui se retrouvent dans le réel pour chasser ensemble des proies virtuelles…et être à leur tour ciblées par des marchands bien réels! Quand au partage de données de positionnement, il n’est pas l’apanage de ce jeu; la moindre application météo communique en temps quasi réel votre positionnement, sans parler des gps, voire de quantité de sites web mobile. Il faut s’y faire et apprendre à voler sous le radar, le cas échéant.

  4. LE MARKETING AU COIN DE LA RUE

    Les commerçants se délectent déjà de l’engouement autour de Pokémon Go et de l’important potentiel marketing que recouvre le jeu. But a dégainé le premier en organisant une opération baptisée #ButAttrapezLesTous, qui promettait 200 € de bons d’achat aux deux premiers joueurs capturant des Pokémon dans l’un des 200 magasins participants (21-23 juillet). Dans son magasin de Saint-Michel (Paris V), Monoprix offre un sac contenant de la crème solaire, une boisson et une barre de céréales pour requinquer les chasseurs après leurs heures de marche. Et d’autres enseignes préparent leur coup.

  5. Avant de lancer l’application la plus téléchargée au monde, John Hanke a fait carrière chez Google. Spécialiste de la cartographie, il s’est retrouvé au cœur de l’affaire Wi-Spy, “le plus grand scandale d’atteinte à la vie privée de l’ère Internet”, détaille The Intercept.

    Sorti le mois dernier [le 7 juillet aux Etats-Unis], le jeu de réalité augmentée Pokémon Go aurait battu en seulement deux semaines les records de popularité de Twitter, Facebook et Netflix chez les utilisateurs de téléphones Android. Côté Apple, le jeu a été plus téléchargé lors de sa première semaine que n’importe quelle autre application dans l’histoire de l’Apple Store.

    Le succès phénoménal de ce jeu n’a pourtant d’égal que l’avidité avec laquelle il aspire les données personnelles de ses utilisateurs. Contrairement à Twitter, Facebook ou Netflix, Pokémon Go exige d’avoir un accès ininterrompu à votre caméra et à votre localisation, soit “une véritable mine de données sensibles et personnelles”, écrit une association de lutte pour le respect de la vie privée dans une lettre aux régulateurs fédéraux américains.
    L’information est d’autant plus inquiétante que Pokémon Go est la propriété d’un homme qui a été au cœur d’une des plus graves controverses depuis les débuts d’Internet. Un homme qui, grâce aux voitures Google chargées de cartographier chaque recoin de ville pour le service Google Street View, a secrètement enregistré des masses d’informations privées : activité de réseaux Internet privés, mots de passe, e-mails, dossiers médicaux, situations financières, fichiers audio et vidéo.

    Pionnier de la géolocalisation
    Avant de prendre la tête de Niantic Labs [la société qui a développé le jeu Pokémon Go], John Hanke a dirigé le département “Geo” de Google et s’est retrouvé chargé de presque tous les projets liés à la localisation. C’était précisément à l’époque où le célèbre moteur de recherche commençait à faire bien plus que cataloguer des pages web et s’apprêtait à répertorier le moindre pâté de maisons construit sur la planète.

    Fondateur de Keyhole, une société d’imagerie satellitaire extrêmement populaire et qui a bénéficié du soutien financier de la CIA, Hanke est entré chez Google en 2004 après le rachat de sa société, rebaptisée Google Earth en 2005. Deux ans plus tard, Hanke était globalement responsable de tout ce qui avait trait à la cartographie chez Google. Un portrait de Wired, publié en 2007 (“Google Maps is changing the way we see the world”), le présentait comme un véritable pionnier. Dans cet article illustré d’une photo de l’intéressé en digne successeur du dieu Atlas, un énorme globe reposant sur ses épaules, on pouvait lire :

    Sous la direction de John Hanke, Google Earth et Google Maps mettent les outils de cartographie à disposition du monde entier.”

    Google était alors en pleine effervescence. Supplantant ses rivaux de MapQuest, Google Maps était devenu incontournable et la firme de Mountain View avait de grandes ambitions pour monétiser ces informations cartographiques. Mais avant de pouvoir revendre la Terre à ses occupants, Google devait la numériser : une armada de voitures équipées de capteurs et estampillées Google Street View se mirent à sillonner toutes les villes, autoroutes et pistes de la planète pour photographier le moindre bâtiment, arbre ou poteau s’offrant à leur objectif. Google ajouta ensuite ces photos à ses cartes via une API (interface de programmation applicative), qui est aujourd’hui le socle sur lequel Pokémon Go – et bien d’autres applications – a bâti son succès.

  6. j’aime bcp cette phrase …

    « Libération qui rime souvent avec libéralisation, en témoigne l’essor du « capitalisme des plateformes » qui ne se prive pas de surfer sur la crise pour monétiser des actifs dont il n’est pas propriétaire (Uber, AirBnB). »

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