Shell-Nigéria : une fuite de pétrole entraîne pollution et baisse de production

Shell Voilà qui devrait – en dehors de problèmes environnementaux majeurs – impacter le cours du pétrole à Londres et New-York et nous vous en tiendrons informés tout au long de la journée :

une importante fuite de pétrole a forcé la société anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell à réduire sa production journalière dans le sud du Nigeria de 50.000 barils, a indiqué jeudi un porte-parole de Shell.

Un tribunal nigérian a ordonné récemment au géant pétrolier de consigner une amende de 1,5 milliards de dollars pour pollution, suite à une condamnation dont la compagnie a fait appel en février dernier.

« Nous avons fermé quatre stations de pompage en raison d’une fuite sur notre pipeline principal. Nous avons dû réduire d’environ 50.000 barils », a déclaré Bisi Ojediran, porte-parole du groupe à l’AFP. Selon lui, Shell a envoyé des experts sur place pour tenter de réparer la fuite et de réduire son impact sur l’environnement.

Déjà en avril 2006, un représentant ogoni, minorité ethnique de cette région dans le sud du Nigéria a dénoncé qu’une importante fuite issue d’un oléoduc endommagé était en train de polluer le pays ogoni, dans le Delta du Niger. Depuis de le début de la fuite, l’équivalent de quelque 10.000 barils de brut se seraient répandus dans la nature, selon Ledum Mitee, président du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Mosop). Le pétrole se serait déversé dans les mangroves, polluant les ruisseaux et rivières, mettant en danger la vie des habitants. Une fuite était déjà survenue en mars.

Le géant anglo-néerlandais Shell a cessé d’opérer dans le pays Ogoni en 1993, mais ses oléoducs traversent toujours la zone, constituée de forêts et de terres cultivées bordant les marais du delta du fleuve Niger au nord et à l’est de Port Harcourt, la grande ville du sud nigérian. Le Mosop, un mouvement non-violent, a été créé en 1990 par l’écrivain Ken Saro-Wiwa, qui fut exécuté en novembre 1995 par la junte militaire alors au pouvoir. Pour les Ogoni, Saro Wiwa a été victime de son combat contre le gouvernement et Shell pour que les Ogoni – 500.000 à peine des quelque 130 millions d’habitants du Nigeria – bénéficient de la manne pétrolière.

Shell, plus grande compagnie pétrolière étrangère au Nigeria, constitue par ailleurs la principale cible d’attaques de militants et a été forcée de suspendre sa production de 455 000 barils par jour en raison de violences qui sévissent depuis plusieurs mois dans l’ouest du Delta du Niger.

Par ailleurs, un tribunal nigérian a ordonné récemment à Shell de consigner une amende de 1,5 milliards de dollars pour pollution, suite à une condamnation dont la compagnie a fait appel en février dernier. Le jugement prononcé par la cour fédérale de Port Harcourt avait pour but de dédommager les communautés Ijaw de la région pétrolière du delta du Niger qui avaient porté plainte contre plusieurs compagnies pétrolières, réclamant des indemnisations pour la pollution causée par l`exploitation pétrolière. Seule Shell a, à ce jour, été condamnée.

La haute cour fédérale de Port Harcourt a rejeté ainsi la demande de Shell de sursis à exécution du paiement de l’amende en l’attente de l’examen de son appel et a ordonné à la compagnie de consigner la somme auprès de la Banque centrale du Nigéria. En dépit de cette décision, la compagnie estime ne pas devoir payer l’amende.

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