Ford : la bourse, c’est fini ?

Fordcaprireparatur_1La dolce vita semble être un temps révolu pour Ford. Si la presse annonçait hier que le le constructeur automobile faisait les yeux doux à Carlos Gohn en vue d’un éventuel partenariat avec Renault, Ford étudierait désormais la possibilité de se retirer du marché boursier, selon le quotidien USA Today, citant une source proche du dossier.

Cette opération permettrait au groupe d’être moins « transparent sur son activité » et de poursuivre ainsi sa restructuration « à l’abri des critiques », indique le journal.

Cela a au moins le mérite d’être clair, le fait de devoir rendre des comptes à des actionnaires , ne semble pas satisfaire le constructeur

La famille Ford, qui contrôle 40% du capital serait prête à considérer toutes les options. Un porte-parole de Ford, joint par l’AFP, a néanmoins qualifié cette information de « spéculation », précisant ne pas avoir de de commentaires à faire sur des informations de cet ordre.

A la Bourse de New York, l’action Ford prenait 1,55% à 7,88 dollars vers 16H30 GMT, le titre progressant en cloture de 2,49 % à la Bourse de Paris.

Le deuxième constructeur automobile a présenté en janvier dernier une restructuration prévoyant la fermeture de plusieurs usines et la suppression de 30.000 emplois d’ici 2012, mais a reconnu le mois dernier que les avancées de son plan étaient insuffisantes.

Ford a également annoncé la semaine dernière réduire de 21% sa production nord-américaine pour s’adapter à la baisse de son chiffre d’affaires, et doit dévoiler en septembre des mesures d’économies supplémentaires.

Le groupe n’a pas encore livré la teneur de ces mesures, mais médias et analystes évoquent de possibles réductions d’emplois supplémentaires, la vente de la marque Jaguar, en difficultés, ou une alliance avec d’autres constructeurs. Un milliardaire russe a pour sa part évoquer la possibilité de racheter la rugissante firme.

Oleg Deripaska, principal propriétaire du groupe GAZ et de la société RusAl (Aluminium de Russie) n’exclut pas en effet la possibilité de racheter le constructeur automobile Jaguar. Les médias britanniques indiquent que l’homme d’affaires est déjà entré en contact avec Martin Leach, ancien président de Ford Europe, propriétaire des usines Jaguar, pour négocier les conditions d’une éventuelle transaction. Ford aurait décidé de vendre Jaguar en raison des pertes financières considérables de la filiale.

Selon certains analystes, néanmoins, le retrait de la cotation ne permettrait pas de résoudre les problèmes de Ford, les frais de main d’oeuvre et la stratégie marketing demeurant inchangés. La réduction des charges de personnel pourrait bien s’avérer être la pierre angulaire de la restructuration de Ford, qui ne pourrait durablement avoir lieu sans résolution du problème.

Outre le scénario d’un retrait du marché boursier, Ford fait aussi actuellement l’objet de spéculations sur des discussions parallèles entre Ford et le franco-japonais RenaultNissan en vue d’une alliance, alors que ce dernier est en discussions préliminaires avec l’américain General Motors (GM) sur un projet de mariage à trois.

Le titre Ford Motor bondissait mercredi soir de 5,3% sur le Nyse, à 7,8 dollars, suite à un rapport de presse du Wall Street Journal selon lequel Bill Ford, Président du Groupe du Michigan, aurait contacté Carlos Ghosn, dirigeant de Renault et Nissan, en vue d’une alliance à trois.

Ford aurait proposé à Carlos Ghosn de discuter d’une entrée du constructeur américain dans l’alliance Renault / Nissan, du moins si les discussions déjà menées par Renault et Nissan avec General Motors échouaient. Une alliance permettrait à Ford de se redresser plus rapidement, notamment via la mise en commun de l’achat de composants ou de certaines phases de la production de véhicules, selon certains analystes favorables à un tel scénario.

Ford a accusé une perte nette de 1,45 milliard de dollars au premier semestre, après un bénéfice de 2,1 milliards un an plus tôt.

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Un commentaire

  1. Les marques haut de gamme de Ford suscitent l’intérêt
    ven. août 25, 2006 8:31 CEST
    NEW YORK (Reuters) – Une filiale de capital investissement de JPMorgan Chase & Co et un groupe britannique figurent par les acquéreurs potentiels intéressés par certaines des marques haut de gamme de Ford Motor que celui-ci pourrait céder pour hâter sa restructuration.
    Le deuxième constructeur américain a engagé un vétéran de la banque d’affaires, Kenneth Leet, un ancien de Goldman Sachs Group et de Bank of America, pour étudier les options stratégiques qui s’offrent à lui.
    Le groupe de Dearborn (Michigan) doit en effet accélérer la réduction de ses coûts après avoir perdu 1,4 milliard de dollars au cours des six premiers mois de l’année et vu sa valeur boursière chuter de près de 80% par rapport à son plus haut historique d’avril 1999.
    La spéculation sur d’éventuelles cessions a été alimentée vendredi par l’annonce de la démission du conseil d’administration de Ford de Robert Rubin, ancien secrétaire au Trésor et membre de la direction du groupe bancaire Citigroup.
    La revue stratégique engagée par Ford et les étroites relations qu’il entretient avec Citigroup risquent de placer Rubin en situation de conflit d’intérêt, a expliqué Rubin lui-même.
    Pour l’instant, les marques haut de gamme de Ford – Jaguar, Land Rover, Volvo et Aston Martin – réunies au sein de la division Premier Auto Group ont attiré au moins deux investisseurs.
    One Equity Partners, filiale de JPMorgan, est intéressé par plusieurs parties de la division, a expliqué une source proche du dossier, précisant que les discussions ne font que commencer. Jeudi, c’est le groupe britannique de construction mécanique JCB qui s’était déclaré intéressé par un éventuel rachat de Jaguar.
    One Equity Partners, auquel est associé l’ancien PDG de Ford Jacques Nasser, s’est abstenu de tout commentaire. « Nous ne commentons pas des spéculations », a dit de son côté un porte-parole de Ford.
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    Mais la Bourse semble apprécier l’évolution du dossier: sur le New York Stock Exchange, l’action Ford gagnait 3,48% à 8,03 dollars en séance vendredi, alors que l’indice Dow Jones perdait 0,16%.
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    Ford a déclaré dans le passé n’avoir pas l’intention de vendre Ford Motor Credit mais Watkins et d’autres analystes estiment qu’il pourrait tenter de céder une partie du capital de sa filiale pour tenter d’obtenir une amélioration de ses notes financières et abaisser ainsi les coûts de financement de Ford Credit, en forte hausse depuis que la dette du groupe est classée en catégorie spéculative (« junk »).
    Cette hausse des coûts de financement explique en partie la chute de 40% des bénéfices de Ford Credit au deuxième trimestre, à 441 millions de dollars.
    Mais Ford souffre aussi de la chute de ses ventes, qui a atteint près de 10% sur les sept premiers mois de l’année et a permis au japonais Toyota Motor de lui ravir le mois dernier la place de deuxième vendeur de voitures aux Etats-Unis, derrière GM.
    La contraction de sa part de marché et l’augmentation continue de ses coûts a poussé Ford à annoncer son intention d’accélérer son plan de restructuration, pour répondre notamment à la désaffection des conducteurs américains pour les gros 4×4 et pick-up gourmands en essence, sur fond d’envolée des prix à la pompe.

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