Le Fonds monétaire international (FMI) a proposé officiellement des augmentations de quotas pour quatre pays, la Chine, la Turquie, la Corée du sud et le Mexique, afin de renforcer leur poids au sein de l’institution internationale, selon un communiqué publié vendredi.
Cette proposition devra être adoptée par le Conseil de gouverneurs du FMI lors des assemblées générales annuelles du Fonds et de la Banque mondiale qui vont se tenir les 19 et 20 septembre à Singapour.
« La décision du Conseil d’administration du FMI est un soutien apporté à une réforme fondamentale qui permettra au Fonds de répondre aux défis posés par les changements économiques mondiaux », a souligné le directeur-général du Fonds Rodrigo de Rato, cité dans le communiqué.
La réforme des quotas et des droits de vote va avoir lieu en quatre temps. Le premier est constitué par cette augmentation ponctuelle pour les quatre pays concernés. La deuxième étape sera la définition d’une nouvelle formule de calcul qui devra être finalisée pour les assemblées annuelles de 2007.
La troisième verra une nouvelle augmentation ponctuelle calculée sur la base de cette nouvelle formule et la quatrième l’étude d’une proposition pour augmenter les votes de base dont dispose chaque pays pour assurer une représentation suffisante pour les pays les plus pauvres.
Selon la formule actuelle, le quota détermine le nombre de votes dont dispose chaque pays au sein du Conseil d’administration du FMI. Chaque pays dispose de 250 droits de vote de base auxquels s’ajoute un vote par chaque tranche de 100.000 droits de tirage spéciaux (DTS).
Les DTS sont l’unité de calcul utilisée par le FMI et leur valeur est calculée sur la base d’un panier de devises comprenant actuellement l’euro, le yen, la livre et le dollar.
Construit en 1945 comme une coopérative, le FMI est toujours largement dominé par les vieux pays industrialisés, alors que les pays neufs, Chine et Inde en tête, sont sous-représentés. Les Etats-Unis détiennent ainsi 17,08 % des droits de vote, la France, 4,95 %. Le poids de la Chine est de 2,94 %, quand son PIB a augmenté de 80 % depuis 1998, et celui de l’Inde, de 1,92 %.
Depuis sa création, il y a soixante et un ans, la tradition veut que le Fonds soit dirigé par un Européen, tandis que l’institution soeur, la Banque mondiale, revient à un Américain.
Dans le cadre de la réforme proposée, la Chine va voir son quota passer de 6,369 milliards de DTS à 8,090 milliards de DTS, le Mexique de 2,585 milliards à 3,152 milliards de DTS, la Corée du sud de 1,633 milliards à 2,927 milliards et la Turquie de 964 millions à 1,432 milliard de DTS.
Pour répondre aux préoccupations des pays les plus pauvres qui craignent de voir leur influence au sein du FMI diluée par les augmentations accordées aux pays en développement, le Conseil d’administration de l’institution propose également un doublement des droits de vote de base pour chaque pays membre.
Cela devrait permettre de conserver le nombre de vote que les pays pauvres, considérés dans leur ensemble détiennent actuellement, a affirmé le FMI vendredi.
Cette dernière disposition demandera toutefois un amemdement aux statuts du FMI qui sera proposée lors des Assemblées générales de 2007.
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