SCANIA – Cession de parts : OK pour Renault, KO pour VW

Le constructeur automobile français Renault a confirmé lundi dans un communiqué avoir passé un accord avec le conglomérat allemand MAN dans le cadre duquel il cède ses 2,8% du capital du fabricant suédois de véhicules utilitaires Scania, représentant 5,18% des droits de vote.

Le constructeur automobile allemand Volkswagen, principal actionnaire de Scania, a annoncé quant à lui lundi rejeter l’offre de rachat du conglomérat, comme l’a déjà fait plus tôt l’autre grand actionnaire, la famille Wallenberg.

I – Scania: Renault confirme cession à MAN de ses 2,8% du capital

Renault a confirmé lundi dans un communiqué avoir passé un accord avec le conglomérat allemand MAN dans le cadre en vue de céder 2,8% du capital du suédois Scania.

« Depuis 2004, Renault détenait une part de capital de Scania au sein de son portefeuille de valeurs mobilières. La cession de ces actifs non stratégiques permet à Renault de contribuer au remboursement de ses échéances obligataires », selon le communiqué. Le groupe français n’a pas précisé les conditions détaillées de cet accord, notamment le montant de la transaction. MAN a ainsi mis la main sur les quelque 5,2% des droits de vote détenus par Renault.

Le conglomérat munichois avait annoncé dans la nuit de lundi vouloir racheter Scania pour un montant total de 9,6 milliards d’euros. Un mariage des deux groupes créerait le nouveau numéro un européen des poids lourds en parts de marché, devant le germano-américain DaimlerChrysler et le groupe suédois Volvo. L’allemand MAN a conditionné jusqu’alors le succès de son OPA au rachat de 90% du capital et des droits de vote.

II – Volkswagen rejette l’offre de MAN sur Scania

Volkswagen, principal actionnaire de Scania, a annoncé lundi rejeter l’offre de rachat du conglomérat MAN sur Scania. Le constructeur automobile allemand a plus d’une fois réaffirmé le caractère « stratégique » et « l’intérêt industriel » de sa participation dans le groupe suédois, dont il détient 18,7% du capital et 34% des droits de vote.

« Une acceptation de l’offre de reprise sur Scania présentée aujourd’hui par MAN ne représenterait pas cet intérêt industriel », estime le numéro un européen de l’automobile. « C’est pourquoi le groupe Volkswagen refuse d’accepter l’offre et ne cède pas sa participation », ajoute-t-il.

Cette décision constitue un coup dur pour MAN qui a déjà essuyé par ailleurs le refus de la direction de Scania, et de l’autre grand actionnaire, la famille Wallenberg, qui détient directement et indirectement 29% des droits de vote.

III – Scania clôture en hausse de 5,77% à Stockholm

Le titre Scania a clôturé en hausse de 5,77% à 449 couronnes (48,82 euros) lundi à la Bourse de Stockholm, après l’annonce officielle de l’offre du conglomérat allemand MAN et le rejet de celle-ci par ses grands actionnaires.

Au total, le titre s’est apprécié de près de 26% après une semaine de spéculations.

MAN propose en numéraire et en actions près de 442 couronnes suédoises (48 euros) par action Scania.

La direction de Scania a réagi froidement. « Après avoir étudié sérieusement l’offre, le conseil d’administration a décidé à l’unanimité de ne pas la soutenir », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La proposition de MAN « ne reflète pas la juste valeur ni le potentiel de Scania », a fait savoir de son côté la famille Wallenberg via sa holding Investor.

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