Biélorussie : chantage sur le pétrole contre Poutine

DruzhbaIronie du sort. La méthode de Poutine d’exercer le chantage pour arriver à ses fins semble désormais faire leçon … mais au grand dam de la Russie.

Après l’Azerbaïdjan, c’est désormais à la Biélorussie d’user d’une telle arme, qui pourrait bien se révéler efficace.

Rappelons, que la Biélorussie pourrait également disposer d’un argument de poids dans sa démarche : le recours au pétrole de l’Iran … Si Minsk a récemment perdu une bataille du gaz … elle n’a peut-être pas perdu la guerre.

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  1. Première réponse de moscou ce soir par l’intermédiaire du vice-président de Transneft.
    Le monopole russe des oléoducs, Transneft a estimé mercredi que le Biélorussie n’avait pas le droit d’appliquer de nouvelles taxes sur le pétrole russe transitant par son territoire.
    « La Biélorussie ne peut appliquer de nouvelles taxes sur les exportations ou le transit du pétrole, parce que le pétrole appartient à la Russie », a déclaré à Reuters Sergueï Grigoriev, le vice-président de Transneft.
    « Quant au tarif des taxes sur le transit (du pétrole), il est fixé par des accords intergouvernementaux et ne peut pas être modifié sans l’accord de la Russie. »
    « Nous ne sommes donc pas inquiets », a-t-il ajouté.
    Le Premier ministre biélorusse Sergueï Sidorsky a annoncé que son pays appliquait à compter du 1er janvier 2007 un droit de douanes sur les exportations de brut russe transitant par son territoire. Il a précisé que cette taxe avait été fixée à 42 dollars par tonne.
    Environ un million de barils de brut russe, soit un cinquième des exportations russes, sont acheminées chaque jour par l’oléoduc Droujba, qui traverse le territoire biélorusse. L’essentiel de ce pétrole est à destination de l’Allemagne et de la Pologne.

  2. Tensions entre le Bélarus et la Russie autour du transit de pétrole
    MOSCOU, 4 jan 2007 (AFP)
    Les relations se sont de nouveau tendues jeudi entre la Russie et le Bélarus, à propos cette fois d’une taxe que Minsk veut introduire sur le transit de pétrole russe vers l’Europe et dont Moscou conteste la légalité.
    Le porte-parole du ministère bélarusse des Affaires étrangères, Andreï Popov, a assuré toutefois que Minsk respecterait ses obligations internationales en matière de transit.
    « L’action de la partie bélarusse ne vise aucunement à limiter les livraisons de pétrole (russe) vers des pays tiers », a-t-il dit, en indiquant que « 50% des livraisons totales de pétrole russe vers l’Europe » transitaient par son pays.
    La décision du Bélarus d’introduire une taxe sur le pétrole russe transitant par son territoire « est sans précédent dans la pratique internationale » et « contraire » à un accord commercial bilatéral de 1992, a affirmé le ministère russe du Dévoloppement économique dans un communiqué.
    De telles taxes « ne peuvent s’appliquer qu’à des marchandises produites ou consommées » au Bélarus, a ajouté le ministère, en mettant en garde contre leur « impact négatif » sur le processus « d’intégration » entre les deux pays, notamment les projets d’union douanière.
    La Russie a affirmé par ailleurs ne pas avoir reçu notification de cette nouvelle taxe, annoncée mercredi par les autorités bélarusses et qui s’élève à 45 dollars la tonne à compter du 1er janvier, ce que conteste Minsk.
    Le vice-président du monopole russe des oléoducs Transneft, Sergueï Grigorev, a déclaré sur la radio Echo de Moscou qu’aucun document officiel n’était parvenu à la compagnie et qu’il en serait ainsi jusque « après les fêtes, le 8 ou le 9 janvier ». L’activité économique s’arrête en Russie au cours de la première semaine de janvier en raison des fêtes du Nouvel An.
    « Les documents ont été transmis à Transneft », a riposté le porte-parole de la compagnie d’oléoducs publique bélarusse Belneftekhim, Viktor Azarov.
    Le 13 décembre, le gouvernement russe avait annoncé que ses exportations de pétrole vers son voisin bélarusse seraient taxées à partir du 1er janvier 2007 à hauteur de 180 dollars la tonne.
    Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a affirmé mercredi avoir accepté in extremis le 31 décembre un accord « désavantageux » augmentant de plus de 100% le prix du gaz russe livré au Bélarus – à 100 dollars les 1.000 m3 – en échange d’un compromis sur le pétrole.
    Minsk voudrait obtenir la suppression de la taxe de 180 dollars ou « diviser les droits de douane à 50-50 », selon une formule elliptique du Premier ministre bélarusse Sergueï Sidorski.
    Environ 100 millions de tonnes de pétrole russe sont livrés annuellement par oléoducs via le Bélarus vers la Pologne, l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie et la Lituanie.

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