BAE dans le collimateur du SFO en Afrique du Sud

Bae_hawk_saaf250_raBAE une nouvelle fois dans le collimateur. Parallèlement à l’affaire concernant d’éventuels pots de vin versés à l’Arabie saoudite, le groupe britannique est désormais soupçonné de paiements illicites lors d’une vente d’armes à Pretoria.

L’affaire est d’autant plus à suivre qu’elle pourrait – voire devrait – avoir des incidences sur les contrats de ventes de Dassault, notamment en Arabie saoudite.

Le service britannique de lutte contre la grande délinquance financière enquête sur de prétendus « paiements substantiels » de BAE Systems à un haut responsable du ministère sud-africain de la Défense dans le cadre d’un contrat de ventes d’armes en 1999, a rapporté samedi le Guardian.

Le Serious Fraud Office (SFO) est entré en liaison avec l’unité sud-africaine de lutte contre le crime organisé pour examiner les comptes de Fana Hlongwane, un important homme d’affaires et ancien conseiller de l’ex-ministre sud-africain de la Défense Joe Modise, selon le quotidien.

L’enquête est centrée sur des « paiements substantiels » qu’aurait reçus M. Hlongwane, soupçonné d’avoir influencé un contrat de vente d’avions, remporté par le groupe de défense britannique BAE à un prix quasiment deux fois supérieur à l’offre d’un concurrent.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si M. Hlongwane était conseiller de M. Modise pour la signature de ce contrat, souligne le Guardian. M. Modise, qui a quitté ses fonctions en 1999, est décédé en 2001.

Alors que les responsables militaires sud-africains avaient retenu un avion italien, M. Modise aurait modifié les critères de sélection, faisant du prix un facteur secondaire, avance le journal.

L’Afrique du Sud avait finalement acquis 24 chasseurs Hawks fournis par BAE, à un prix quasiment double, et 28 Gripen du Suédois Saab, dans le cadre d’un accord global de 1,5 milliard de livres (2,2 milliards d’euros).

Des enquêteurs du SFO sont attendus à Pretoria dans les prochaines semaines, a affirmé le Guardian, citant des sources anonymes sud-africaines. BAE a refusé de commenter les accusations, assurant seulement « coopérer pleinement » à l’enquête.

Ces révélations interviennent alors que l’OCDE a demandé officiellement jeudi à la Grande-Bretagne de s’expliquer sur l’annulation d’une enquête pour corruption visant l’Arabie saoudite et le groupe de défense britannique BAE Systems. Pour rappel, cette enquête avait provoqué l’ire des saoudiens qui avaient menacé en représailles de bloquer leur achat d’appareils à BAE.

Le Guardian, également très impliqué dans l