TOTAL : enlèvement d’un employé français au Nigéria

Nigeria_oilpollutionAlors que la tension est de jour en jour plus vive au Nigéria, un ressortissant français, employé du groupe pétrolier TOTAL a été enlevé mercredi soir à Port-Harcourt, la capitale pétrolière du Nigeria au sud du pays.

Depuis le début de l’année 2006, une vague de violences a secoué le sud du Nigeria, région productrice de pétrole où les différentes communautés locales demandent une plus juste répartition des revenus de l’or noir et une meilleure protection de l’environnement.

C’est la première fois qu’un Français travaillant en sous-traitance pour Total est kidnappé au sud du Nigeria. Marié à une nigériane, l’homme, sous contrat local pour le groupe pétrolier Total, a été enlevé par des hommes armés en rentrant chez lui. Son identité n’a pas été communiquée.

Début février, trois policiers nigérians avaient été tués dans l’attaque d’un site du groupe pétrolier français Total à Obagi (Etat de Rivers – sud), dans un nouvel épisode de violences contre les multinationales pétrolières.

Les principaux syndicats de travailleurs du secteur pétrolier au Nigeria devaient rencontrer en début de semaine à Abuja le président Olusegun Obasanjo pour obtenir des mesures garantissant la fin des violences dans le delta du Niger. Les syndicats – NUPENG et PENGASSAN – ont menacé de cesser le travail si la sécurité des travailleurs du pétrole, en proie notamment à des enlèvements dans la région, n’était pas assurée par le gouvernement.

Les syndicats avaient décidé de suspendre la grève qui était prévue, estimant devoir tout d’abord écouter M. Obasanjo. « S’il s’engage à assurer la sécurité dans le delta du Niger et à faire en sorte que les otages soient libérés, nous lui demanderons comment il compte s’y prendre et si nous sommes d’accord, nous saurons quoi faire », avaient précisé les syndicats.

Depuis ces erniers mois, plusieurs dizaines de Nigérians, la plupart employés dans le secteur pétrolier, 37 membres des forces de l’ordre et plusieurs étrangers ont été tués par des groupes séparatistes ou des gangs armés.

Des dizaines d’étrangers ont également été enlevés par ces groupes, dont une quarantaine sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Plusieurs Chinois ainsi que des sud-coréens ont été récemment libérés, mais un Américain est toujours détenus par des preneurs d’otages, tandis que deux Italiens et un Libanais, capturés le 7 décembre par le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), viennent de boucler leur deuxième mois de captivité.

Ces trois derniers mois un Britannique et un Néerlandais ont été tués dans le Delta.

24 Philippins, membres d’équipage d’un navire qui faisait route vers le delta du Niger, sont toujours retenus en otages par des inconnus depuis le 20 janvier. A la suite de cet enlèvement, la présidente des Philippines Gloria Arroyo a ordonné la suspension de l’émigration de travailleurs vers le Nigeria. Près de quatre mille Philippins travaillent actuellement au Nigeria, « un des principaux employeurs de Philippins en Afrique », selon Manille.

Un ressortissant britannique gravement malade a été libéré mercredi dans la région de Port Harcourt, tandis qu’un autre philippin a été enlevé mardi dans la région d’Owerri (Etat d’Imo).

Devant l’insécurité ambiante, plusieurs sociétés, notamment Shell, ont fait partir de Port-Harcourt depuis quelques temps les familles des expatriés.

A la mi-janvier, Shell a par ailleurs annoncé qu’elle avait évacué ses employés de ses installations situées à Ekulama, petite ville du sud de l’Etat de Rivers, dans le delta du Niger, en proie à des « violences intercommunautaires ». La compagnie a précisé qu’il s’agissait d’une « mesure de précaution ». Le porte-parole s’est refusé à préciser le nombre de personnes visées par cette mesure, qui, a-t-il souligné, a été prise en raison du climat d’insécurité dans la région et non d’une attaque visant la compagnie elle-même.

Parallèlement, le MEND (Mouvement de la libération du Delta du Niger“) avit indiqué qu’il continuerait son action jusqu’à ce qu’il ait réussi à chasser les compagnies pétrolières du Delta et à stopper définitivement les exportations de pétrole nigérianes. « L’unique alternative à notre campagne armée est la restitution à son légitime propriétaire des richesses volées à la population du delta du Niger », avait conclu un communiqué.

Le MEND exige également des autorités nigérianes la libération de l’ancien gouverneur de l’Etat de Bayelsa, Diepreye Alamieyeseigha, emprisonné pour corruption, et du leader séparatiste Mujahid Dokubo-Asari ainsi que d’autres détenus du delta du Niger.

Premier producteur africain et sixième exportateur mondial d’or noir, le Nigeria a perdu près de 570 milliards de nairas (environ 4,4 milliards de dollars) en 2006 en raison de la chute de la production causée par les troubles dans le delta, selon le ministère nigérian des Finances.

Sources : AFP, Reuters

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(5 commentaires)

  1. Nigeria: confusion sur le sort de l’otage philippine, pas de nouvelles du Français
    LAGOS (AFP) – Les autorités nigérianes n’avaient pu vendredi déterminer le sort de la Philippine enlevée mercredi dans le delta du Niger (sud du Nigeria) et donnée pour morte, selon des informations non confirmées, et restaient également sans nouvelles du Français enlevé le même jour.
    Une soeur de la Philippine enlevée au Nigeria montre des photos de la victime et de sa famille, le 9 février 2007 à Manille (© AFP – Jay Directo)
    « Personne ne sait où elle se trouve », a déclaré vendredi à l’AFP le commissaire de police de l’Etat de Rivers, Felix Ogbaudu au sujet de la Philippine, kidnappée à Port-Harcourt, la plus grande ville pétrolière du Nigeria.
    « Nos hommes (…) ont confirmé qu’elle avait été enlevée mercredi près d’une banque dans le centre de Port-Harcourt et qu’elle avait été emmenée vers une destination inconnue », a déclaré un responsable de l’ambassade des Philippines à Abuja.
    Des membres de l’ambassade à Port-Harcourt n’ont pu établir si elle était vivante ou morte, a ajouté ce responsable après la divulgation d’informations non confirmées selon lesquelles l’otage se serait peut-être noyée en tombant du bateau de ses agresseurs ou en sautant volontairement de l’embarcation pour leur échapper.
    L’ambassade des Philippines au Nigeria a « l’information, reçue de source indirecte », selon laquelle la femme est décédée mais cette information n’est « absolument pas confirmée », a expliqué à Manille le sous-secrétaire aux Affaires étrangères Esteban Conejos, estimant que l’otage était toujours vivante.
    Ajoutant à la confusion, M. Conejos a indiqué que les ravisseurs avaient contacté son époux, un homme d’affaires iranien, le jour de son enlèvement pour lui dire qu’ils la retenaient sans formuler aucune demande.
    Les autorités nigérianes étaient également sans nouvelles du Français Gérard Laporal, directeur d’une entreprise sous-traitante pour Total, enlevé également mercredi à Port-Harcourt par des hommes armés alors qu’il rentrait chez lui.
    « Nous avons retrouvé son véhicule abandonné sur le front de mer, ce qui signifie que (les ravisseurs) l’ont emmené par bateau », a dit M. Ogbaudu.
    La région pétrolière du delta du Niger est le théâtre, depuis un an, de nombreux sabotages et enlèvements, de la part de mouvements séparatistes qui réclament une meilleure répartition des revenus pétroliers mais aussi de bandes criminelles armées.
    Au total, 26 ressortissants philippins sont aujourd’hui détenus par des preneurs d’otage dans le sud du Nigeria. Deux Italiens et un Libanais, capturés le 7 décembre par le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), viennent de boucler leur deuxième mois de captivité.

  2. Nigeria: découverte de la voiture du Français enlevé
    AFP 10.02.07 | 01h15
    La voiture de Gérard Laporal, le Français enlevé mercredi soir à Port-Harcourt (sud du Nigeria), a été découverte à quelques centaines de mètres de son domicile, a-t-on appris vendredi soir de source industrielle dans la région. Selon cette source, le véhicule a été retrouvé près d’une voie d’eau, ce qui laisse supposer que l’otage a été emmené en bateau. Marié à une nigériane, Gérard Laporal, spécialiste en logistique âgé de près de 60 ans, travaille sous contrat local pour le groupe pétrolier Total. Il avait été enlevé par des hommes armés alors qu’il rentrait chez lui, seul en voiture. Depuis son enlèvement on est sans aucune nouvelle de lui, personne n’ayant revendiqué le rapt. La société Total n’a quant à elle fait aucune déclaration sur cette affaire. C’est la première fois qu’un Français est kidnappé au sud du Nigeria.

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