Vénézuela-pétrole : les multinationales cèdent leurs filiales à PDVSA

Pdvsa_es_de_chavezHugo Chavez pourra être satisfait.

Le plan qu’il a récemment mis en oeuvre pour remettre dans le giron de l’Etat vénézuelien les ressources d’hydrocarbures se poursuit selon ses souhaits.

La plupart des multinationales – dont  le pétrolier TOTAL – qui exploitent les gisements pétroliers de la Ceinture de l’Orénoque au Venezuela ont cédé la majorité du capital de leurs filiales au groupe public PDVSA, aux termes d’un accord signé mercredi à Caracas.

4 grandes compagnies pétrolières étrangères, dont Total ont conclu un accord avec le gouvernement vénézuelien mercredi pour que Petroleos de Venezuela – ou PdVSA – prenne le contrôle de quatre projets majeurs d’exploitation pétrolière sur l’Orénoque. Les accords signés mercredi prévoient la transformation de trois des quatre associations stratégiques opérant ces sites en sociétés mixtes dans lesquelles PDVSA (Petroleos de Venezuela) détiendra la majorité du capital. Les associations stratégiques sont Petrozuata, Ameriven, Cerro Negro et Sincor.

Les responsables d’Exxon Mobil, Chevron, Statoil, BP et Total ont signé des protocoles d’accords en vue de céder à la compagnie pétrolière d’Etat des participations majoritaires dans des projets pétroliers situés dans la vallée du fleuve Orénoque. Les projets pétroliers concernés comprennent trois projets de production et d’affinage de pétrole lourd dans la vallée du fleuve Orénoque, ainsi que le champ pétrolier de La Ceiba exploité par Exxon. Les quatre projets d’exploitation des sables bitumineux sont évalués à plus de 30 milliards de dollars (36,1 milliards de francs), la capacité de production s’élevant à 600’000 barils par jour.

ConocoPhillips et Eni n’étaient toutefois pas présents, les champs pétroliers de Petrozuata et de Corocoro, exploités par Conoco n’étant pas concernés par ces accords. Le ministre vénézuélien de l’Energie, Rafael Ramirez a déclaré qu’Eni – également associé au projet de Corocoro – n’avait pas transféré le contrôle officiel de ses projets à PdVSA mercredi, même si l’Etat a repris le contrôle opérationnel de ses activités en avril dernier. Ce dossier fait actuellement l’objet d’un arbitrage international.
Rafael Ramirez a ajouté que PdVSA va continuer de discuter avec Conoco, le plus exposé des six grands groupes pétroliers concernés par l’évolution des projets de la vallée du fleuve Orénoque, puisque la compagnie pétrolière américaine détient deux des quatre projets.

Le gouvernement du président Hugo Chavez a donné jusqu’au 26 juin aux compagnies pour négocier les modalités de prise de contrôle de leurs projets. La nouvelle configuration des joint-ventures devait être finalisée d’ici cette date. L’Etat vénézuelien prendra le contrôle opérationnel de ces projets le 1er mai PdVSA prendra une participation d’au moins 60% dans tous ces projets, contre 40% actuellement.

A noter cependant que le Venezuela, par la voix de son président Hugo Chavez a récemment menacé de ne pas indemniser certaines compagnies pétrolières dont il souhaite nationaliser les installations sises dans les vastes gisements de l’Orénoque. Chavez avait néanmoins précisé auparavant que le Venezuela souhaitait que les multinationales continuent d’extraire du pétrole dans le pays.

Seul membre latino-américain de l’OPEP, le Venezuela produit officiellement 3 millions de barils par jour (2,6 millions selon l’OPEP et l’AIEA), dont la moitié est exportée aux Etats-Unis.

Le Venezuela a entrepris la certification des énormes réserves de la Ceinture de l’Orénoque, estimées entre 230 et 260 milliards de barils qui, une fois prouvées, s’ajouteraient aux 78 milliards de barils de réserves officielles et pourraient propulser le pays au premier rang mondial, devant l’Arabie saoudite.

La compagnie pétrolière chilienne Enap participera à la certification de ces réserves ont par ailleurs décidé recemment à Caracas le président vénézuélien Hugo Chavez et son homologue chilienne Michelle Bachelet. Dans le cadre de la première visite officielle de Mme Bachelet à Caracas, les deux pays ont signé toute une série d’accords et en particulier une convention concernant les réserves de l’Orénoque.

Pour le processus de certification, M. Chavez a choisi de privilégier des entreprises publiques de pays amis ou de pays émergents comme la Russie, l’Iran, la Chine, l’Inde, l’Espagne, l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay.

Sources : AFP, Ats, Dow Jones

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