Non, il n’y a pas qu’en France qu’il y a des scandales et des affaires de pots de vins, loin de là !
C’est la Grande-Bretagne et le groupe BAE qui sont aujourd’hui à nouveau montrés du doigt. Et le dossier pourrait bien profiter au constructeur Dassault .. Soyons donc, d’autant plus vigilants ..
Selon le directeur d’une agence de voyages cité dimanche dans le Sunday Times, le groupe britannique de défense BAE Systems a payé pour des voyages de membres de la famille royale d’Arabie Saoudite, notamment pour le voyage de noces de la fille du prince Bandar Ben Sultan.
« BAE m’a donné pour instruction de donner à la fille de Bandar et à son mari le voyage de noces de leurs rêves sur le compte de BAE », a indiqué Peter Gardiner, directeur général du voyagiste Travellers world. Le Sunday Times, précisant qu’un haut responsable de BAE avait donné le feu vert pour cette prise en charge, a précisé que la facture de cette luxueuse lune de miel de six semaines avait atteint 250.000 livres (369.265 euros). Tout de même, on peut payer quelques Mac Do avec cette coquette somme …
Selon M. Gardiner, le groupe britannique de défense a également utilisé sa société pour organiser des voyages pour des membres de la famille royale saoudienne, payant hôtels, billets d’avion, appartements, bateaux et avions privés, locations de limousines et de gardes du corps. « Cette révélation est la première preuve que Bandar et sa famille ont tiré profit des commissions secrètes versées par BAE », relève le journal.
Selon le Guardian et la BBC, le groupe britannique BAE Systems aurait versé pendant au moins dix ans 30 millions de livres par trimestre au prince Bandar, ancien ambassadeur saoudien aux Etats-Unis. Au total, ces versements présumés dépassent 1,2 milliard de livres, soit 1,8 milliard d’euros au taux de change actuel. Ils ont été effectués sur deux comptes de l’ambassade saoudienne à Washington, à partir d’un compte confidentiel de la Banque d’Angleterre, dans le cadre du contrat de vente d’armes Al-Yamanah signé, en 1985, sous le gouvernement de Margaret Thatcher. Ce contrat portait sur la livraison de 120 avions Tornado, d’avions Hawk et de divers équipements militaires. Il a rapporté à BAE 43 milliards de livres.
Ambassadeur à Washington pendant vingt-deux ans, de 1983 à 2005, et, aujourd’hui, secrétaire général du conseil national de sécurité saoudien, le prince Bandar ben Sultan a « catégoriquement démenti », jeudi, tout secret et tout « pot de vin » dans cette affaire. Il a ainsi indiqué cette semaine que les sommes versées par BAE dans le cadre du contrat d’armement Al-Yamamah conclu en 1985 avaient été placées sur des comptes du gouvernement saoudien et pas sur ses comptes personnels. Mais il a confirmé des versements d’argent par BAE, qui était pourtant le vendeur. Tout en reconnaissant avoir la signature sur ses comptes, le prince a affirmé que « les sommes payées depuis ces comptes l’avaient été exclusivement pour des objectifs approuvés par le ministère saoudien de la défense ». Le prince Bandar est le fils du ministre de la défense.
BAE, sans nier sur le fond le versement effectué à l’adresse du prince Bandar, nie le caractère illégal de ces transactions et affirme que ces dernières avaient reçu alors « l’accord » du gouvernement britannique. Lequel souligne que le contrat en question était « un accord de gouvernement à gouvernement » et que « tous les paiements de ce type effectués dans le cadre de cet accord l’avaient été avec l’approbation expresse des deux gouvernements britannique et saoudien« . Selon la BBC et Le Guardian, les versements n’étaient pas décrits comme des commissions mais comme des « services d’assistance » dans les clauses secrètes du contrat. Voilà qui devrait une nouvelle fois plonger Tony Blair dans quelques tourmentes .. alors que son mandat s’achève le 27 juin prochain.
Mais nouvel élément dans l’affaire, qui risque d’avoir quelques rebondissements, le prince Bandar aurait également reçu un Airbus A340 tout équipé pour son usage personnel.
Les versements ont été mis au jour par une enquête du Serious Fraud Office (SFO), le service britannique de lutte contre la délinquance financière, sur des allégations de corruption concernant les contrats Al-Yamamah. Ouverte en 2004, l’enquête du SFO a été annulée en décembre 2006 par le ministère britannique de la Justice au nom de l’intérêt général du pays (…), notamment en matière de sécurité.
En octobre 2004, M. Gardiner avait déjà révélé à la BBC que le prince Turki Ben Nasser, responsable des négociations côté saoudien, avait été le principal bénéficiaire avec sa famille des largesses de BAE Systems. « En 1989, cela portait sur 200.000 ou 300.000 livres (par an). Ensuite ça s’est transformé en un million environ par an et rapidement à deux puis à trois et à la fin c’est grimpé à 7 millions de livres par an », avait-il indiqué à la BBC en ce qui concernait les voyages.
Reste à savoir, selon le Monde, si les versements au prince Bandar étaient « illégaux ». Selon le journal, tout dépend si les faits se sont poursuivis ou non après l’adoption, fin 2001, de l’Acte de sécurité contre le financement du terrorisme et le crime organisé, promulgué après les attentats du 11 septembre. BAE pourrait s’attirer les foudres américaines s’il était prouvé que les paiements versés au prince ont violé une interdiction légale qui date de 1977.
A noter par ailleurs, que BAE Systems fait l’objet d’enquêtes visant des contrats de vente d’armes dans six pays (Roumanie, Afrique du Sud, Tanzanie, Chili, République tchèque et Qatar). Ainsi selon la revue de presse Mai 2007 de l’Ambassade de France en Roumanie, la presse roumaine a informé sous le titre « BAE Systems sous enquête» que 4 procureurs de plusieurs pays européens devraient se rendre prochainement à La Haye pour coordonner l
Ci-joint une article parmi de nombreux autres sur le dossier BAE que la presse aux ordres voudrait réduire à une simple affaire de pots de vin ne concernant que le prince Bandar.
Très instructif…
Le scandale des « pots de vin » que l
merci bcp pour l’info