Le consortium RBS, Fortis et Santander se rapproche du rachat d’ABN

Le consortium fondé par Santander, Fortis et Royal Bank of Scotland se rapproche un peu plus du rachat effectif d’ABN Amro, la première banque néerlandaise. Hier, la Royal Bank of Scotland a en effet annoncé avoir levé environ 6 milliards d’euros dans le cadre d’une émission d’actions préféfrentielles multidevises afin de financer sa part du rachat. Si le montant de base prévu était un peu moins élevé,  le montant levé en plusieurs tranches et en plusieurs devises (euro, livre sterling, dollar américain et canadien) a permis de dépasser la somme initiale. Il s’agit certainement de l’une des dernières étapes de cette phase de rachat. Ce ne sont pas moins de 15-16 milliards d’euros que RBS compte ainsi dépenser pour pouvoir s’offrir sa part de la banque et ainsi contrer la banque Barclays, autre inétressée au rachat.

Le consortium dépasse ainsi l’offre de Barclays de 20%, pour une somme d’environ 71 milliards d’euros. Etant donné l’importance de l’écart entre les deux intéressés, il est parfaitement possible de penser que les actionnaires d’ABN seront tentés de privilégier l’offre du consortium. La semaine passée, RBS avait soulevé pas loin de 1,60 milliard de dollars dans le cadre d’une augmentation de capital réservée aux investisseurs américains. Le groupe compte de plus émettre des actions nouvelles représentant plus de 4 milliards d’euros à l’intention des actionnaires d’ABN Amro. Les cinq milliards d’euros restant devant être levés sous forme de dette senior. Au total, le consortium a doublé sa participation dans le capital en la portant à plus de 8%, ce qui lui permet de réduire le montant de son offre d’environ 1% (600-700 millions d’euros), par le biais de swaps et d’options, mais aussi en tenant compte des parts déjà acquises précédemment.

De son côté, Fortis a lancé une augmentation de capital de 13 milliards d’euros par émission de bons de souscription, principalement destinée à financer sa part de l’offre dans cette affaire. Fortis devra toutefois encore obtenir le feu vert des institutions européennes de concurrence chargées d’examiner les conséquences d’une reprise des activités d’ABN par son ancien rival belgo-hollandais sur le secteur des petites et moyennes entreprises aux Pays-Bas. Santander compte quant à elle tenir ses engagements en procédant non seulement à une augmentation de capital, mais aussi à la vente d’une partie de son parc immobilier et à l’émission d’une obligation convertible.

Au final, l’action RBS gagne 2,71% à la Bourse de Londres, tandis qu’à Amsterdam le titre ABN Amro s’échange environ 2% en dessous de la valorisation offerte par le consortium (37,80 euros) à 36,94 euros.