La part du dollar dans les réserves de change en baisse

China_dollarLa part du dollar dans les réserves de change mondiales a continué de décroître au troisième trimestre à 63,8%, contre 65% au deuxième trimestre, et 66,5% un an auparavant, a indiqué vendredi le Fonds monétaire international (FMI).

Inversement, la part des réserves en euro n’a cessé de croître. Elle atteint désormais 26,4% contre 25,5% au deuxième trimestre et 24,4% un an auparavant.

Cette tendance est assez récente puisqu’au troisième trimestre 2005, la part du dollar dans les réserves de change s’élevait déjà à 66,4% et celle de l’euro à 24,3%, des niveaux semblables à ceux du troisième trimestre 2006.

Ces derniers mois, plusieurs pays émergents, dont les réserves en devises étrangères sont dopées par la flambée des matières premières ou la vigueur des exportations, ont dit leur intention de diversifier leurs réserves pour parer à la dépréciation du billet vert.

C’est en particulier le cas de la Chine dont les réserves en devises, fortes de 1.455 milliards de dollars en octobre (982 milliards d’euros), sont les plus importantes au monde. On estime généralement qu’elles sont constituées à 70% de dollars, principalement sous forme de bons du Trésor.

Au troisième trimestre, les réserves de change accumulées par la République populaire ont augmenté de 101 milliards de dollars, après une hausse de 130 milliards au deuxième trimestre. Un tel montant traduit une décélération de leur croissance.

Mais les économistes estiment que les chiffres annoncés par Pékin sont devenus plus difficiles à interpréter depuis le lancement en septembre de China Investment Corp (CIC), le fonds souverain auquel la Banque populaire de Chine a apporté 200 milliards de dollars puisés dans les réserves.

Le gouvernement chinois pourrait en outre avoir volontairement ralenti l’accumulation des réserves dans le but d’inciter les banques, les entreprises et les particuliers à investir davantage de capitaux à l’étranger.

Les réserves chinoises ont déjà plus que triplé en trois ans, leur augmentation dépassant 200 milliards de dollars en 2004, 2005 et 2006.

Les réserves de change du Japon ont atteint pour leur part un niveau record fin novembre pour le cinquième mois de suite, à 970,18 milliards de dollars contre 954,48 milliards le mois précédent, selon le ministère des Finances nippon. La hausse s’explique par la forte appréciation de la devise européenne, qui a gonflé la valeur en dollars des avoirs nippons libellés en euros.

Au 30 novembre, les réserves japonaises en devises s’élevaient à 946,09 milliards de dollars (contre 930,26 milliards fin octobre), dont 820,86 milliards en titres et 125,23 milliards en dépôts bancaires. Les réserves mises à la disposition du FMI s’établissaient à 1,40 milliard (contre 1,45 milliard en octobre), les DTS à 3,05 milliards (contre 2,99 milliards), et l’or à 19,28 milliards (contre 19,42 milliards). Les autres actifs en devises totalisaient 363 millions de dollars.

Le niveau des réserves nippones, les deuxièmes du monde derrière celles de la Chine, est observé attentivement, toute intervention japonaise sur le marché des changes étant susceptible d’avoir un impact significatif sur les taux de change et sur les marchés obligataires.

Sources : AFP, Reuters

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(3 commentaires)

  1. Le CIC se veut rassurant et non-intrusif…(il vient de s’allier à Alcoa pour prendre 9% de Rio Tinto)
    Fonds souverain chinois : le discours de LOU Jiwei
    1er février 2008
    Financier très compétent et apprécié en son temps par l

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