Une fois de plus, le schéma habituel des « mauvais jours » à Wall Street a fonctionné: ouverture neutre, tendance baissière, intervention d’un représentant du gouvernement pour faire des promesses (celles de Goldman Sachs de vendredi ne suffisaient visiblement pas), enrayement de la mécanique, intervention fortement acheteuse dans le dernier quart d’heure et enfin cloture en quasi-doji. Que du classique, on vous dit! Du coup, je ne vous fais pas de commentaire approfondi de tout ceci puisque vous le trouverez sur tous vos sites favoris; par contre, je souhaiterais attirer votre attention sur quelque chose qui passe complètement inapercue depuis quelques jours, à savoir le lent effritement de « l’indice US miracle » de 2007, le Nasdaq aux 20% de progression. Un de ses plus fiers représentant étant Google, qui ne cesse de dévisser depuis quelques jours depuis les hauteurs de sa majestueuse capitalisation. La figure ci-contre suggère un certain nombre de niveaux de Fibonacci en cas de poursuite du scénario baissier …
Bien entendu, tout cela est suspendu aux hélicoptères de Bernanke: va-t-y ou pas donner les -50 points avant la fin janvier ? La situation atteint des sommets dans le grotesque: après s’etre demandés si la FED allait baisser les taux, les intervenants du marché sont passés au pronostic de ces baisses désormais acquises pour maintenant spéculer sur des interventions maousse hors-calendrier (avant que les réunions de politique monétaires deviennent bimensuelles, voire peut-etre hebdomadaires ?). Je cite: « C’est dans ce sens qu’ils attendent l’intervention jeudi du président de la Fed Ben Bernanke pour savoir, non pas si la banque centrale va davantage baisser ses taux, mais la date de cet allègement monétaire. »
Il y a décidemment quelque chose de grotesque là-dedans; il ne faut néanmoins pas sous-estimer cette comédie car ces interventions sont parfaitement capables de relancer la machine spéculative pendant quelques semaines, ce qui suffit parfaitement à faire évaporer une belle part de valeur temps à des produits dèrivés (ou faire toucher des barrières désactivantes dans le cas des certificats Turbo). Méfiance donc avant de passer short, meme si les critères fondamentaux penchent indubitablement vers la correction pour 2008, G.W. et toute sa bande ne veulent pas du tout avoir un krach en plus d’un désastre militaire en Irak …
Gardons tout de meme à l’esprit que les marges de manoeuvre sont hyper-étroites et que si l’on prend l’exemple de la cross EUR/JPY, il est clair qu’une cassure du triangle bleu (voir figure ci-dessus) nous fera plonger vers les 155 … Et le CAC40 avec!