Une des très bonnes infos diffusées par Tropical Bear a été sans nul doute le site markit.com sur lequel nous pouvons connaitre l’état des véhicules financiers type CDO, CDS … et aussi les spreads de credit du type CBMX. Ceux-ci en effet constituent un bon indicateur de la défiance qui pèse sur les marchés (pour parler un peu comme à « C dans l’air », je cite « c’est pas la panique, mais il y a une méfiance, voire une défiance vraiment préoccupante » … Quelle rigolade!); en gros, quand cet indicateur grimpe, les marchés actions dégringolent rapport au fait que les liquidités inter-bancaires manquent (controlez vous-meme avec aout et novembre 2007). Or, je vous livre la courbe telle qu’en l’état pour le CBMX-NA-A 3, et vous voyez clairement qu’après la pause de la période Noel-Nouvel An 2007, la grimpette est repartie de plus belle!
Nous sommes dans une situation encore plus particulière puisque J.C. Trichet a fait savoir que pour la réunion de politique monétaire de jeudi, le focus serait sur l’inflation. Il faut donc s’attendre à un statu quo ou bien à un relèvement des taux à 4.25% (et je crois qu’il a de très bonnes raisons de le faire, en particulier, cela permettrait à Bernanke de faire la « convergence des taux » à 4.25% de part et d’autre de l’Atlantique). Remarquons aussi que pour ce qui est de l’EURIBOR, nous tournons autour des 4.7%, donc la BCE ne pourrait en somme que suivre la marche des opérateurs … Encore une fois, comme l’explique Paul Krugman de facon très claire, le problème actuel n’est pas la confiance. Cette fois-ci, les banques ont vraiment perdu un argent qui n’était pas tout à fait le leur.
Graphiquement, la semaine prochaine est très importante; les circonstances ne sont pas très encourageantes et la prochaine réunion de politique monétaire de la FED ne se fera pas avant 2 semaines … Il serait peut-etre temps d’étudier tous les véhicules baissiers à notre disposition afin de préparer au mieux un premier trimestre qui s’annonce rouge.
Le marché des dérivés de crédit continue de plonger avec des spreads atteignant des niveaux jamais vus (plus de 130 points de base sur l’indice itraxx europe, 165 sur l’itraxx US et plus de 600 bps sur l’iTraxx Crossover).
http://www.ft.com/cms/s/0/10e297d0-dfe6-11dc-8073-0000779fd2ac.html
Cela a d’ailleurs des impacts sur l’économie réelle car désormais les investisseurs exigent de plus en plus des spreads directement sur les obligations émises par les entreprises et non seulement sur les CDS sous-jacents.
http://ftalphaville.ft.com/blog/2008/02/21/11089/cds-report-for-sale-the-credit-market/
De plus, devant le risque de récession et de dégrations voire de faillites, le marché des cérivés de crédit (en particulier des 45.000 milliards de CDS) commence à réaliser l’existence d’un nouveau risque. Celui du non-fonctionnement du paiement des primes en cas d’évènements déffavorables sur ces dérivés de crédit faute d’un système sécurisé de réglement-livraison le garantissant de façon efficace.
http://us.ft.com/ftgateway/superpage.ft?news_id=fto022020081253019264&page=1
KKR repousse le remboursement de plusieurs milliards de dollars
–
Une filiale du fonds d’investissement KKR a reporté, pour la deuxième fois en cinq mois, le remboursement de milliards de dollars de « commercial papers » (CP) au 3 mars prochain. Selon le groupe, cette décision a pour but d’organiser « des discussions en vue d’un rééchelonnement » de sa dette. Le fonds a massivement emprunté pour investir dans les produits dérivés de prêts immobiliers. Cette opération s’est traduite par une moins-value de 5,3 milliards de dollars en août dernier et en septembre, les fondateurs du groupe ont été obligés d’injecter 270 millions de dollars dans la société.
Cette annonce a suscité l’inquiétude des analystes au sujet de l’évolution de la finance mondiale. En Europe, le coût du risque a une nouvelle fois augmenté : l’indice iTraxx Crossover dépassant la barre des 600 points.
–
http://www.capital.fr/Actualite/Default.asp?source=AO&numero=964797&Cat=SOF
On commence la phase déflatoire du cycle de Minsky … Attachez vos ceintures!
http://economix.u-paris10.fr/docs/9/schalck_RE.pdf
Les spécialistes de la restructuration et de la décote à l’affût des affaires
[ 01/02/08 ] LES ECHOS
Les fonds spécialisés dans la dette dépréciée ou la reprise d’entreprises en difficulté ont doublé leurs levées d’argent frais l’an dernier. De nouveaux acteurs sont attirés par les actifs décotés. Un nombre croissant de LBO renégocierait leurs dettes.
Après le triomphe des acquisitions à effet de levier (LBO) en 2007 – jusqu’en juillet du moins -, l’année 2008 verra-t-elle le décollage des acteurs du « distressed » ? Les spécialistes du « retournement », des « situations spéciales », de la « restructuration » ou de la dette dépréciée ont en tout cas la cote dans le capital-investissement. Les investisseurs leur ont apporté l’an dernier 35 milliards de dollars d’argent frais, le double de l’année précédente, qui était elle-même en progression de 19 % sur 2005, selon le cabinet Preqin.
Juteuses opportunités d’achat
Les experts du rachat de dette décotée sont les plus nombreux, avec 167 fonds recensés dans le monde par Preqin, contre 79 fonds destinés aux « situations spéciales » s’intéressant aux entreprises en difficulté. En jetant l’opprobre sur toutes les catégories de crédits à risque comme les financements de LBO, la crise du « subprime » a fait émerger de juteuses opportunités d’achat sur le marché secondaire. En moyenne, la dette senior des 35 plus grands LBO d’Europe dont Numericable, Rexel et Orangina se traite actuellement avec une décote moyenne de l’ordre de 6 % (au lieu d’une très légère prime avant la crise de l’été), selon l’indice Itraxx LevX, bien que ces entreprises soient toujours en bonne santé.
Ces rabais attirent logiquement de nouveaux acteurs, comme la structure d’investissements alternatifs français Tikehau Capital, qui a déjà levé 150 millions de dollars pour un véhicule visant tous les types de dettes décotées (LBO, immobiliers, titrisés, etc.).« Tikehau n’avait jamais levé de fonds aussi rapidement », soulignent ses promoteurs Antoine Flamarion et Bruno de Pampelonne, qui visent un objectif final de 450 millions de dollars, soit une puissance d’intervention de 1,3 milliard de dollars, effet de levier compris. Les rendements de ces métiers font en effet saliver les investisseurs : ils s’échelonnent entre 15 % et 35 % net pour les véhicules levés entre 1999 et 2004, au-dessus de la moyenne des fonds de capital-investissement, estime Preqin.
Crispation
Mais, dans un environnement économique plus incertain, les regards se tournent surtout vers les acteurs du retournement. « Depuis la fin de 2007, on voit un nombre croissant de LBO qui doivent entrer en renégociations avec leurs prêteurs, estime l’avocat Guilhem Bremond, fondateur de Bremond & Associés. Il ne s’agit plus simplement de rediscuter des «covenants» (ratios financiers prévus dans les contrats de prêts, NDLR) comme avant, mais d’aborder des questions de refinancement ou d’étalement des paiements. »
Signe de la crispation des prêteurs, « les renégociations des «waivers» (dérogations à certaines clauses, NDLR), qui étaient relativement aisés à obtenir il y a quelques mois, sont aujourd’hui plus difficiles à obtenir », relève Jean-Pierre Farges, associé chez Ashurst. Mais la dégradation de la conjoncture, assure-t-il, n’a pas affecté pour le moment les entreprises de taille significative. Seulement « un nombre limité de LBO du «mid-market», dans des secteurs affectés », ont dû s’asseoir à la table des négociations avec leurs banquiers ces douze derniers mois. « Les sociétés en LBO réagissent en général plus tôt que les autres et profitent de la loi de sauvegarde pour entamer une conciliation ou recourir au mandat ad hoc », note Rodolphe Pacciarella, en charge du redressement d’entreprise chez Aon Accuracy.
A côté des acteurs bancaires de la dette « distressed » (Deutsche Bank, Merrill Lynch, Bank of America ou Morgan Stanley) et des fonds spécialisés (TPG, Butler, Caravelle, D&P), d’autres opérateurs commencent à s’intéresser au métier du retournement ; 3i a constitué une équipe, même si la firme d’investissement britannique n’en fait pas une priorité. « Nous sommes plus souvent sollicités qu’avant sur des LBO qui ne se déroulent pas comme prévu », constate un capital-investisseur dont ce n’est pas le métier, mais qui n’exclut pas de saisir des opportunités.
Credit market participants took a shellshocked pause on Monday, with the spectre of more structured product unwinds hanging heavily over the market.
Trade was thin in Europe, but spreads did not recede far from the record wides reached on Friday, when again the talk was that structured products
L’action Moody’s chutait de plus de 13% en matinée mercredi à la Bourse de New York, sa plus forte baisse depuis sa mise sur le marché en 2000, après les informations du Financial Times selon lesquelles l’agence a accordé par erreur la note suprême « triple A » à des produits dérivés de crédit.
Le titre cédait 12,98% à 38,20 dollars à 14h52 GMT après être tombé à 37,84 dollars.
Selon le Financial Times, une erreur de codage informatique a conduit Moody’s à accorder une note Aaa imméritée à des produits connus sous l’appellation de « Constant Proportion Debt Obligations » (CPDO).
Le quotidien ajoute, en citant des documents internes de Moody’s, que ces produits auraient dû se voir attribuer une note inférieure de quatre échelons à ce triple A et que l’erreur a été mise au jour début 2007. Les CPDO concernés n’ont toutefois été dégradés qu’au début de cette année, poursuit le FT.
Moody’s n’a pas confirmé l’information mais a déclaré dans un communiqué avoir ouvert une enquête approfondie sur le sujet.
http://www.ft.com/cms/s/0/0c82561a-2697-11dd-9c95-000077b07658.html