L’action de Countrywide Financial, premier prêteur hypothécaire américain a littéralement dévissé mardi à la Bourse de New York, sous l’effet de rumeurs de faillite et de nouveaux démêlés judiciaires.
Selon les analystes du site Briefing.com, Countrywide « aurait fabriqué de faux documents relatifs à la faillite d’un propriétaire en Pennsylvanie », plus exactement trois courriers adressés à ce particulier.
Le titre a perdu 28,40%, à 5,47 dollars. En un an, la valeur du titre, qui s’échangeait vers 42 dollars en janvier 2007, a été divisée par près de huit.
La rumeur de fraude qui atteint Countrywide soulève globalement plusieurs questions « sur les pratiques du leader des prêts hypothécaires, qui est au coeur de la crise des subprime », soulignent les analystes. L’information, si elle est avérée, pourrait aggraver la situation du groupe. Countrywide fait l’objet d’un nombre croissant de plaintes de particuliers, qui lui reprochent de les avoir poussés à souscrire à des produits financiers trop risqués.
A plusieurs reprises ces derniers mois, l’hypothèse d’une faillite du groupe a secoué l’action Countrywide. La rumeur a de nouveau fait surface mardi.
Le groupe a tenté d’apaiser les craintes en assurant, dans un communiqué en fin de séance boursière, qu' »il n’y a absolument aucun fondement à la rumeur selon laquelle Countrywide se prépare à se placer en faillite ». « Aucune des principales agences de notation financière n’envisage une action à la baisse sur nos notes », a aussi martelé le groupe.
Depuis l’été dernier, Countrywide a dû supprimer 20% de ses effectifs, soit quelque 12.000 emplois, pour compenser les pertes liées au « subprime », un marché sur lequel il s’était développé avec fougue.
Dès le mois d’août, le leader américain des prêts hypothécaires, avait commencé à licencier les salariés qui avaient été à l’origine de l’octroi de crédits à risques, avait révélé le Wall Street Journal, citant un mail interne du groupe. Licenciés et pour faute qui plus est …
Le groupe avait alors annoncé qu’il avait décidé d’emprunter aux banques 11,5 milliards de dollars pour renflouer sa trésorerie, un geste qui avait fait chuter son action de près de 21%. La première société américaine de crédits immobiliers a précisé que cette facilité, montée par 40 grandes banques, avait une échéance dépassant les quatre ans à hauteur de plus de 70% de son total, le solde ayant une échéance de 364 jours au moins.
Après avoir été bénéficiaire pendant 25 années d’affilée, Countrywide Financial a subi une perte nette de 1,2 milliard de dollars au troisième trimestre, correspondant au pic de la crise immobilière.
Sources : AFP, Reuters
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