De quoi je me mêle serait-on tenté de dire ! Alors que les Etats-Unis jurent leurs grands dieux que l’invasion de l’Irak n’est en aucune façon liée aux ressources en pétrole de ce pays, il n’en demeure pas moins que « le secteur » les intéresse bigrement.
Un rapport américain publié mercredi va même jusqu’à souligner que la hausse de la production de pétrole en Irak, dans un contexte de flambée des cours du brut, devrait permettre à Bagdad de dégager une manne budgétaire propre à financer les efforts de reconstruction.
Monsieur Bush aurait peut-être une idée de noms de géants de BTP ou du secteur para-pétrolier qui seraient « même » prêts à signer des contrats pour pouvoir rebâtir ce qui a été détruit ?
La production de pétrole en Irak a atteint une moyenne de 2,38 millions de barils par jour au cours du quatrième trimestre 2007, soit le plus haut niveau depuis 2003, sans toutefois revenir à son niveau d’avant-guerre, à quelque 2,5 mb/j), note l’inspecteur général américain pour la reconstruction en Irak, Stuart Bowen, dans son rapport trimestriel.
Mais « la hausse potentielle de revenus tirés de l’augmentation des prix du pétrole pourrait générer une manne budgétaire pour l’Irak, et fournir de nouveaux fonds pour la reconstruction nationale« , souligne le rapport.
Le budget irakien 2008, d’environ 48 milliards de dollars, est financé à plus de 80% par les revenus pétroliers. Or, il a été calculé sur la base d’un baril à 57 dollars, alors que les estimations américaines font état d’un cours moyen à 85 dollars cette année.
« 2008 sera une année de transition en Irak », et « cette évolution signifie que le gouvernement irakien doit assumer de plus en plus de responsabilités sur le plan de la sécurité nationale et de l’économie, dont le plein financement des efforts de reconstruction », commente le rapport.
Depuis le début de la guerre en Irak, il y a près de cinq ans, l’Irak a consacré 50,6 milliards de dollars à la reconstruction et les Etats-Unis 47,5 milliards. La communauté internationale, qui s’était engagée en 2003 à hauteur de 15,8 milliards, n’a versé que 2,5 milliards, souligne le rapport.
Les responsables américains avaient à l’origine prédit que les revenus irakiens tirés du pétrole suffiraient à couvrir les frais de la reconstruction.
Finalement presque « rentable » cette guerre pour les américains! Serait-ce le message subliminal que tenterait de faire passer Bush à ses riches amis texans, alors que les élections américaines approchent ? La guerre en Irak lui aura tout de même permis de pouvoir directement influé sur la politique pétrolière du pays en « inspirant » fortement la nouvelle loi sur les hydrocarbures, et en ouvrant la voie aux compagnies pétrolières américaines.
Les tensions géopolitiques auront eu quant à elles « l’avantage » de propulser le cours de pétrole, permettant d’obtenir une manne indispensable pour financer la reconstruction que des entreprises américaines pourraient être tout à fait « capables » de mener.
La bataille financière pour la « renaissance » de l’Irak ne fait que commencer … Quant à celle concernant le partage des revenus pétroliers …
Source : AFP