Le conseil d’administration de Yahoo s’apprête à rejeter l’offre de Microsoft qui le valorise aujourd’hui à un peu moins de 42 milliards de dollars (28,9 milliards d’euros). Il estimerait en effet que l’OPA du génat de la micro-informatique « sous-évalue massivement » le groupe internet.
Avec cette réaction, semble toutefois poindre pour la première fois une possible volonté de la direction de Yahoo de négocier et vendre le géant de l’Internet.
Le conseil d’administration du groupe Yahoo! a décidé de rejeter l’offre faite par Microsoft en vue de racheter le géant de l’internet, a annoncé samedi à l’AFP une source proche du dossier. Cette source a confirmé une information rapportée plus tôt par le Wall Street Journal.
Le 1er février, Microsoft a proposé 31 dollars par action, soit un total de 44,6 milliards de dollars, pour racheter Yahoo!, une offre non-sollicitée, destinée à concurrencer le géant Google dans la publicité sur internet.
Mercredi, le PDG de Yahoo!, Jerry Yang, avait déclaré dans un courriel adressé à ses salariés qu’aucune décision n’avait été prise et que le conseil d’administration examinait « de près un vaste éventail d’alternatives stratégiques ». « L’offre de Microsoft met en lumière la formidable force de la marque Yahoo! et des ses actifs », notamment son « demi-milliard d’utilisateurs », avait-il ajouté.
Yahoo s’estimerait « spolié » par le prix de 31 dollars par action proposé par le numéro un des logiciels et n’étudiera probablement rien en dessous de 40 dollars par action, soit le double de son cours de Bourse de janvier, écrit quant à lui le Wall Street Journal.
A 40 dollars par action, l’offre atteindrait 51,1 milliards de dollars. Si elle se réalisait, la fusion de Microsoft et de Yahoo constituerait la plus grande jamais réalisée par deux groupes de technologie informatique.
Yahoo a envisagé d’autres scénarios, y compris négocier pour obtenir de Microsoft un prix plus élevé, ou trouver un accord avec son concurrent Google afin de rester indépendant, ajoute le Journal, selon qui le conseil d’administration s’est réuni vendredi.
Aucune offre alternative n’a émergé et Wall Street juge que le plus probable est que Yahoo tente de négocier une offre plus élevée auprès de Microsoft.
Pour certains analystes, le prix de 40 dollars minimum ne constitue qu ‘une simple « tactique de négociation » en vue d’obtenir un prix plus élevé. Au finish, le prix fixé pourrait s’établir autour de 35, 36 ou 37 dollars par action.
Le prix unitaire de 31 dollars ne prend pas en compte les risques de rejet par les autorités de régulation d’une fusion entre le premier groupe mondial de logiciels et le géant du web, ajoute par ailleurs le Wall Street Journal.
A l’initiative des parlementaires John Conyers (démocrate) et Lamar Smith (républicain), une commission du Congrès américain a prévu une audition pour examiner les problèmes soulevés par cette éventuelle alliance, qualifiée par les deux élus de « l’une des plus grosses fusions dans le secteur technologique que nous ayons jamais vues » en matière d’accès à l’internet.
L’OPA en numéraire et en titres de Microsoft, annoncée il y a une semaine, représentait initialement une prime de 62% sur le cours de Bourse de Yahoo. Depuis lors, l’action Microsoft a baissé et l’OPA est désormais valorisée à 41,8 milliards de dollars.
Un prix de 40 dollars représenterait une prime de 109% par rapport au cours de clôture de Yahoo le 31 janvier, à 19,18 dollars, avant que Microsoft rende publique son offre.
Le titre Yahoo atteignait 40 dollars il y a deux ans mais plusieurs facteurs – la concurrence accrue de Google, des mauvais choix de produits, des défections au sein de la direction et des efforts répétés de restructuration – ont ramené ce prix à moins de 20 dollars.
Sources : AFP, Reuters