Nigéria/pétrole : Shell serait remplacé par un autre opérateur

OgonibigLa nouvelle pourrait faire l’effet d’une bombe !

Le président nigérian Umaru Yar’Adua a annoncé mercredi qu’un autre opérateur allait remplacer le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell d’ici la fin de l’année en Ogoniland, dans la région du Delta du Niger.

Coup de bluff pour négocier avec le pétrolier ou réelle volonté d’évincer un des grands « pourvoyeurs » de la manne pétrolière du Nigéria ?

Une telle annonce s’avère tout de même surprenante alors que la compagnie pétrolière publique nigériane NNPC a récemment signé un accord d’un montant de 3,1 milliards de dollars (1,96 md d’euros) avec Shell Petroleum Development Company (SPDC) destiné « à financer ses projets de coentreprise dans l’amont » . Le Nigéria se montrerait-il encore plus gourmand ?

En visite officielle en Afrique du Sud, le président nigérian a déclaré à la communauté Nigériane au Cap que « d’ici la fin de l’année, un autre opérateur allait reprendre les intérêts de Shell Petroleum en Ogoniland », selon un communiqué de la présidence.

Umaru Yar’Adua a expliqué que cette décision était liée à « une totale perte de confiance entre Shell et la population Ogoni« , et la principale raison pour laquelle « un autre opérateur acceptable pour les Ogonis » allait remplacer Shell.

« Personne ne profite d’une situation de conflit et d’impasse, et c’est donc la meilleure solution », a indiqué Yar’Adua sans donner plus de précisions sur l’éventuel successeur de Shell.

Un porte-parole de la compagnie anglo-néerlandaise à affirmé que la société ne pouvait commenter cette décision dans la mesure où la société n’en avait pas été officiellement informée.

Situation des plus étranges, alors même, qu’il y a quelques jours à peine, la compagnie pétrolière publique nigeriane NNPC avait annoncé avoir signé un accord d’un montant de 3,1 milliards de dollars (1,96 md d’euros) avec Shell Petroleum Development Company (SPDC) destiné « à financer ses projets de coentreprise dans l’amont » (exploration et production d’hydrocarbures).

Aux termes de l’accord, SPDC fournira à la NNPC jusqu’à 1,3 milliard de dollars pour parer aux versements insuffisants de capitaux de la part du gouvernement nigerian pour les opérations de coentreprise au titre de 2008.

L’accord prévoit en outre un « crédit-relais » de 1,8 milliard de dollars pour financer des paiements exceptionnels de la NNPC dans le cadre des activités de coentreprise pour 2006 et 2007.

Le Nigeria, par l’intermédiaire de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), dispose d’une participation de 55% dans la coentreprise NNPC/SPDC. Les 45% restants se répartissent entre SPDC (30%), Nigeria Agip Oil Company (NAOC, 10%) et Elf Petroleum Nigeria Limited, filiale du groupe français Total (EPNL, 5%).

NNPC avait signé quelques jours auparavant un accord similaire avec EPNL et Mobil Producing Nigeria (MPN), une filiale de l’américain Exxon Mobil Corporation.

Shell est le premier opérateur au Nigeria depuis 1956, année de la découverte du pétrole dans ce pays, lequel est le huitième exportateur mondial de pétrole. L’Ogoniland, une région du Delta du Niger dans le sud du Nigeria riche en pétrole et en gaz, est en proie à des violences civiles récurrentes, la communauté ogonie étant opposée à la présence des compagnies pétrolières étrangères – particulièrement Shell -, accusées de détruire l’écosytème sans contrepartie financière pour la population.

Depuis deux ans particulièrement, le Nigeria perd environ un quart de sa production quotidienne à cause des sabotages et enlèvements d’expatriés et nigérians. En 2006 et 2007, estime l’association nationale des chambres de commerce, d’industrie, des mines et d’agriculture, le pays a perdu « un minimum de 500.000 barils par jour » et la production plafonne actuellement à 2 millions b/j.

Mercredi, le PDG du français Total, Christophe de Margerie, a affirmé se « poser des questions » sur la présence de son groupe au Nigeria, évoquant les risques pour son personnel en cas de maintien de l’activité dans le pays mais une possible explosion des prix du baril en cas de retrait.

Selon lui, les risques encourus sont élevés, les compagnies pétrolières étant régulièrement la cible de rébellions. Ces menaces représentent également un danger pour le personnel en place mais «si nous décidons de partir du Nigeria pour des raisons de sécurité, ce n’est pas 130 dollars, c’est X que vous aurez», en parlant de Total et des autres compagnies pétrolières.

Sources : AFP, Le Figaro

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(5 commentaires)

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