Nucléaire : alerte européenne suite à un incident en Slovénie

Krskonuclearpowerplant Alors que la flambée du pétrole relance le débat sur l’énergie nucléaire, l’Italie peinant à résister à ses « charmes« , la Commisssion européenne a déclenché mercredi le système d’alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans une centrale nucléaire en Slovénie, à Krsko.

« Pour l’instant, aucune fuite dans l’environnement n’a été identifiée », a précisé la Commission dans un communiqué. On ne demande qu’à croire …

Le système d’urgence européen d’information sur la radioactivité ECURIE a reçu à 15H38 GMT un message d’alerte de la Slovénie après la détection d’une fuite dans le circuit de refroidissement de la centrale, située dans le sud-ouest du pays, a indiqué la Commission dans un communiqué.

La centrale a décidé de mettre à l’arrêt le réacteur d’une puissance de 696 mégawatts (MW), dont la puissance était réduite à 22% vers 17H30 GMT. Celui-ci était à l’arrêt complet vers 19h00 GMT, la Commission européenne, citant des sources officielles slovènes, précisant que la situation était « sous contrôle ».

Selon une porte-parole de la centrale, Ida Novak, la panne concerne « une fuite de liquide sur le circuit de refroidissement primaire« . Aucune incidence sur l’environnement n’a été détectée dans cet établissement situé à une centaine de kilomètres au sud de la capitale, Ljubljana, a-t-elle ajouté.

La direction a précisé que la centrale avait été arrêtée « à titre préventif pour quelques heures afin de permettre au personnel d’établir les causes de la panne et de la réparer« . « Un arrêt d’urgence n’a pas été nécessaire », a souligné l’exploitant slovéno-croate NEK. Interrogée par l’AFP, Ida Novak a reconnu que la direction ne pouvait « pas prévoir pour combien de temps la centrale serait fermée« . « Nous devons d’abord localiser la fuite et ensuite déterminer selon quelle procédure la réparer« , a-t-elle détaillé.

A Bruxelles, une porte-parole de la présidence slovène de l’UE, Maja Kocijancic, a également affirmé qu’il n’y avait « pas de danger pour la population et l’environnement« , soulignant que la fuite ne concernait aucune substance radioactive, mais de l’eau.

Le gouvernement allemand a toutefois mobilisé mercredi soir ses services compétents pour une première évaluation, a indiqué le secrétaire d’Etat allemand à l’Environnement, Michael Müller.

Selon les informations rassemblées, a indiqué plus tard le porte-parole du ministère allemand de l’Environnement, Michael Schroeren, il semble que le système de refroidissement de la centrale soit « sous contrôle » et qu’il n’y ait pas de fuite radioactive. « Il n’y a pas pour l’instant d’indice d’un incident grave », a-t-il précisé.

L’Autriche, voisine de la Slovénie, a demandé des explications à Ljubljana, qui selon elle ne l’a pas correctement informée de la nature réelle de l’incident. Selon le ministre de l’Environnement autrichien, Josef Pröll, les autorités slovènes ont tout d’abord signalé celui-ci comme un « exercice » et non comme une panne réelle. « Cela remet gravement en question notre confiance dans le système d’alarme slovène », a déclaré M. Pröll en soulignant qu’il soumettrait cette question au prochain conseil des ministres de l’UE jeudi à Luxembourg.

L’organisation écologiste Greenpeace en Allemagne a pour sa part souligné qu’une telle alerte européenne était « très inhabituelle ».

Après examen par des experts allemands et autrichiens, il semble qu’il y ait eu un problème de soupape dans le système de refroidissement primaire de la centrale, mais que l’incident ne soit pas majeur. L’alerte a, selon ces experts, été donnée par précaution, pour le cas où une éventuelle fuite radioactive aurait eu lieu.

Selon des informations de l’AFP, aucune radioactivité n’avait été mesurée en fin de soirée en Autriche et en Croatie, où les mesures se poursuivaient.

Le système d’alerte ECURIE a été créé par l’UE en 1987 après la catastrophe de la centrale soviétique de Tchernobyl. Il permet aux Etats membres de communiquer en cas « d’accident nucléaire majeur ou d’urgence radioactive », selon la Commission.

Selon le porte-parole de la Commission chargé de l’Energie, l’Espagnol Ferran Tarradellas, le système est utilisé fréquemment, mais il est très rare que Bruxelles juge que l’incident vaille la peine d’être rendu public.

La centrale de Krsko avait été arrêtée pendant un mois en fin d’année dernière pour des travaux de maintenance. Exploitée en commun par la Slovénie et la Croatie, elle a été construite par le consortium américano-japonais Westinghouse et reliée au réseau en 1983. Elle produit 20% de l’électricité consommée en Slovénie et 15% de celle utilisée en Croatie.

La Slovénie avait annoncé l’an dernier un projet de construction d’un second réacteur pour cette centrale d’ici 2017.

Sources : AFP, JDD

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(5 commentaires)

  1. Slovénie : renouvellement de la centrale nucléaire de Krsko
    BE Slovénie numero 51 (16/04/2007) – Ambassade de France en Slovénie / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com
    —————————————–
    Selon Stane Rozman, directeur de la centrale nucléaire de Krsko et le président du conseil des gouverneurs WANO, il va falloir désormais se concentrer, ***à cause du vieillissement de certains éléments, sur certaines réparations***.
    Il est persuadé qu

  2. Dans le domaine de l’énergie nucléaire et de la sûreté nucléaire, la Croatie ne dispose pas de centrales nucléaires ni d’installations du cycle du combustible.
    ***Cependant, la compagnie nationale d’électricité (HEP) est copropriétaire de la centrale nucléaire de Krško située en Slovénie. ***
    Un accord entre la Croatie et la Slovénie sur l’exploitation et le déclassement de cette centrale est entré en vigueur en 2003 et une loi sur le financement de ce déclassement et de la gestion des déchets a été adoptée en octobre 2007.
    De plus, la Croatie possède deux installations de stockage de sources radioactives usées et de déchets radioactifs de faible activité, dont une seule est titulaire d’une autorisation. Plusieurs mesures ont été adoptées, en particulier sur la protection contre les radiations ionisantes et sur la sécurité des sources de radiations ionisantes ainsi qu’en matière d’activités nucléaires, de matériels nucléaires et de sécurité nucléaire.
    La loi sur la sûreté nucléaire a été adoptée en 2003 conformément aux normes internationales, notamment aux recommandations de l’AEIA.
    L’office national pour la sûreté nucléaire a démarré ses activités en 2005 et doit encore être renforcé.

  3. Et que devient la Suède, Fosmark etc.
    Toujours 40% en panne ?
    On a les alertes
    mais pas les fins d’alerte ?!

  4. D’après mes sources la centrale de Krško alimente encore la Croatie en électricité à hauteur de 40 %. Elle doit être mis hors service en 2023.

  5. et devant la crise énergétique qui sévit dans les Balkans et face aux pertes financières causées par la fermeture de deux réacteurs de la centrale nucléaire de Kozloduj en 2006, la Bulgarie veut les relancer.
    La décision doit cependant obtenir un avis favorable de l

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