De l’uranium pour au moins un siècle … selon l’Agence pour l’énergie nucléaire

Carriere_uranium_niger A l’heure où certains redoutent de plus en plus une pénurie de pétrole à moyen terme, le « message » semble on ne peut plus clair, incitant dans des propos à peine voilés de recourir à l’énergie nucléaire, solution pourtant controversée : il y a assez d’uranium sur la Terre pour répondre à la demande d’énergie atomique pour au moins un siècle, affirme l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans une étude parue mardi.

« La planète dispose de réserves d’uranium suffisantes pour alimenter encore un siècle au moins le parc mondial de réacteurs, au rythme actuel de la consommation« , avance l’Agence dans un communiqué publié parallèlement à un rapport intitulé « Uranium 2007: Ressources, production et demande« .

Ce dernier a été préparé conjointement par l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), d’après des informations officielles transmises par 40 pays et un rapport national établi par le Secrétariat de l’AIEA. L’édition de 2007 présente des statistiques sur les ressources, la prospection, la production et la demande ainsi que des projections des besoins jusqu’en 2030.

Selon le rapport, la puissance nucléaire installée, de 372 gigawatts en 2007, devrait atteindre entre 509 et 663 GW en 2030. Les besoins en uranium qu’il faudra alors satisfaire se situeront entre 94.000 et 122.000 tonnes en prenant pour hypothèse les réacteurs utilisés aujourd’hui.

« Les réserves identifiées à ce jour seront à même d’alimenter cette croissance », mais en tablant sur le fait que les futures technologies de réacteurs et des cycles du combustible permettront de consommer moins, « ces réserves pourraient répondre à la demande pendant des milliers d’années », va jusqu’à prédire l’AEN.

L’étude évalue à environ 5,5 millions de tonnes, contre 4,7 millions en 2005, « les ressources classiques connues, récupérables à un coût inférieur à 130 dollars par kilogramme ». Le 26 mai 2008, le prix spot de l’uranium était de 156 USD/kg.

Le montant « des gisements d’uranium que l’on peut espérer trouver » d’après les caractéristiques géologiques des ressources déjà découvertes atteint 10,5 millions de tonnes, 0,5 million de plus que lors de la précédente étude. Cette hausse s’explique par de nouvelles découvertes, mais aussi par la réévaluation de découvertes antérieures au vu de la flambée des prix de l’énergie ces deux dernières années.

La hausse des prix a entraîné un bond de la prospection à 774 millions de dollars en 2006, 250% de plus qu’en 2004. Le niveau de 2006 devrait se maintenir pour l’année 2007, pour laquelle toutes les données ne sont pas encore connues.

« Fin 2006, la production mondiale d’uranium (39.603 tonnes) a assuré près de 60% des besoins (66.500 tonnes) des 435 réacteurs en exploitation » dans le monde, et le « déficit offre/demande a été comblé par des sources secondaires telles que les stocks privés et publics (dont ceux provenant du démantèlement de plus de 12.000 ogives nucléaires) », précise l’AEN.

« La plupart de ces sources secondaires s’amenuisent aujourd’hui et le déficit devra de plus en plus être comblé par une production additionnelle« , avec des risques de pénuries si de nouveaux gisements ne sont pas mis en route à temps, avertit toutefois l’AEN.

Suez a su semble-t-il anticiper le phénomène, puisque le groupe vient d’annoncer qu’il allait prendre 5 % du capital d’une usine d’enrichissement qu’Areva construit dans la Drôme, sur le site du Tricastin, et assurer ainsi 20% à 30% de ses besoins en uranium enrichi.

Suez exploite sept réacteurs nucléaires en Belgique, et il a des intérêts dans les centrales nucléaires EDF de Chooz, dans les Ardennes, et du Tricastin. Le groupe a placé le nucléaire «au c

(5 commentaires)

  1. Après l’Inde, la Jordanie :
    La Jordanie lancera un appel d’offre international pour sa première mine d’uranium 2008-05-17 10:28:51
    AMMAN, 16 mai (Xinhua) —
    La Commission d’énergie nucléaire de Jordanie (JNEC) a annoncé jeudi que le pays lancera un appel d’offre international pour la conception et la construction de sa première mine d’uranium d’ici la fin de 2008, a rapporté Jordan Time.
    Cette mesure est une partie de l’ambition sur l’énergie nucléaire à fin pacifique de la Jordanie, ce pays à court de ressources recherchant une source alternative pour produire l’électricité et l’eau déssalée.
    La Jordanie envisage aussi d’établir un partenariat stratégique avec les grandes sociétés internationales dans les domaines de l’extraction et de l’utilisation de l’uranium, a précisé le président de JNEC Khalid Touqan, ajoutant que le gouvernement est en train de négocier les accords de coopération avec des pays dont les Etats-Unis, la France, le Canada, la Russie et la Chine.
    M. Touqan a rencontré une délégation canadienne, concluant un accord dont la signature interviendra d’ici la fin de cet été. Il a aussi envisagé de se rendre en Corée du Sud, qui a offert au royaume un réacteur nucléaire.

  2. Et le thorium ?
    Lui aussi permet de construire des centrales, et il y en a dans le granit ; on pourra en mettre une bien grosse à Plogoff !
    Et avec Superphénix, on a du plutonium ad infinitum…

  3. Un siècle au rythme actuel, ca fait combien en pratique?
    Deux fois moins vu qu’il faudra aussi remplacer le pétrole?
    Et encore deux fois moins à cause des BRIC?
    Bon à la louche: 25 ans après la vraie pénurie de pétrole, la vraie pénurie d’uranium?

  4. La question d’inclure la Turquie dans la CEE est intéressante si vous considérez la question des minerais, thorium et borates…C’est je crois le véritable enjeu caché de cette adhésion.

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