Le pétrole cède plus de 3 dollars par crainte d’une baisse de la demande

OffredemandeEffet boomerang … ? Les cours du pétrole ont chuté mardi sous la barre des 125 dollars le baril. Juste retour des choses, après la flambée de ces jours derniers ?

Alors que plusieurs pays asiatiques remettent en cause leurs subventions sur les carburants, les craintes d’un affaiblissement de la demande de brut semblent avoir été plus fortes que les menaces liées à la saison des ouragans dans l’Atlantique.

Les prix ont également souffert du rebond inattendu du dollar, monnaie de référence -actuelle – sur le marché du pétrole.

La loi plus que séculaire de l’offre et de la demande jouerait-elle -enfin- son rôle ? Et, ce bien au delà des poussées spéculatives ? C’est à espérer, enfin, si on se place du côté des consommateurs, industriels ou particuliers.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet a fini la séance à 124,31 dollars, soit 3,45 dollars de moins par rapport à son cours de clôture de lundi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en juillet a également clôturé en forte baisse, cédant 3,44 dollars à 124,58 dollars.

Le prix du pétrole avait atteint les 135,09 dollars le baril, un niveau jamais vu, le 22 mai à New York, et les 135,14 dollars à Londres, soit le doublement en un an … si on ne tient pas compte de la dépréciation du dollar ….

Alors que l’effritement du billet vert incite souvent les investisseurs à acheter du pétrole pour se couvrir contre l’inflation, le dollar a repris de la vigueur mardi après que le président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke se fut inquiété de sa baisse et de ses effets sur la première économie mondiale. Les fonds spéculatifs ont alors procédé à des ventes, estiment les analystes.

La tempête tropicale Arthur, vite rétrogradée en simple dépression tropicale, a marqué l’entrée dans la saison des ouragans, qui s’étire de juin à novembre. Si deux ports mexicains ont été fermés dimanche, cette tempête ne constitue pas l’instant une véritable menace pour les investisseurs.

Les marchés sont plus préoccupés par un recul de la demande pétrolière mondiale, après la récente flambée des cours. La demande mondiale diminue plus rapidement que prévu initialement en raison de la faiblesse de la consommation observée dans certains grands pays consommateurs, a déclaré lundi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Plusieurs pays asiatiques ont annoncé qu’ils allaient abandonner leur politique de subvention des carburants à la pompe, ce qui devrait « logiquement » induire une baisse de la demande.

L’Inde a annoncé lundi que les subventions qu’elle accordait à ses citoyens sur les carburants ne pourraient plus être relevées en dépit de l’envolée des cours. La Malaisie aurait pour sa part annoncé la libéralisation des prix de l’essence à partir du mois d’août. La semaine dernière, l’Indonésie, la Thaïlande et Taiwan avaient déjà ouvert la voie, en annonçant qu’ils allaient soit relever les prix de l’essence à la pompe, soit réduire les subventions sur les carburants.

La croissance de la consommation dans la plupart des pays émergents, dont les économies sont en plein boom en dépit du ralentissement économique en Europe et aux Etats-Unis, est considéré comme l’un des facteurs ayant contribué à la flambée récente des prix du pétrole.

Dans ce contexte, les marchés seront particulièrement attentifs à la statistique hebdomadaire des réserves américaines, publiée mercredi.

Sources : AFP, Reuters

Un commentaire

  1. Je lisais ailleurs que les prix délirants du pétrole commencent à avoir un impact sur la croissance mondiale. Qui freinerait à +3,75% en 2008-2009 comparée à un taux supérieur à 5% ces dernières années. En gros, on laisse entendre que les prix du pétrole baisseront de toute façon dans les prochains mois, faute de demande.

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