L’hiver est là, et bien là si l’on en juge par les températures délicieuses qui règnent actuellement dans le Wisconsin (par exemple) ou en Sibérie (genre Novosibirsk); bien entendu, il y a des exceptions comme Héraklion, mais somme toute, ca reste marginal dans l’hémisphère nord. Il est donc de saison de s’intéresser au gaz naturel; ci-contre, les cotations des futures rapprochées sur le Henry Hub depuis 4 ans (1024 jours) avec un detrending moindres carrés de degré 1. Pourquoi de degré 1 seulement me direz-vous justement ? Eh bien parce que le niveau satisfaisant suivant est le degré 5 et que la tendance obtenue ressemble alors diablement à une sinusoide (en effet, sur une période, il peut etre difficile de distinguer un sinus de son approximation polynomiale de degré 10). Donc, avec une tendance de degré plus que 1, il y a risque d’essayer d’absorber un cycle de Fourier dans le trend polynomial.
Une fois n’est pas coutume, commencons par regarder la transformation en ondelettes continues de Morlet de la fluctuation des cotations (prix moins tendance affine dans le cas présent); voir ci-contre. Leur représentation dans le plan « temps-périodes » (abscisses=jours, ordonnées=périodes en jours) indique une forte domination d’un cycle de période autour de 400/450 jours (aux alentours de 2 ans, donc) encadré en vert. Il y a des choses de période autour de 600 et 200 jours, mais en comparaison, elles restent marginales. Ceci sous-entend qu’il existerait une préférence pour des rotations de 2 ans sur des positions en gaz; si quelqu’un a une explication, je suis preneur …
Regardons maintenant la transformée de Fourier numérique de cette fluctuation (ci-contre, en haut à gauche). On retrouve la période dominante autour des 400/500 jours (rond vert). En variables temporelles (à droite), on peut voir ce que donne le cycle dominant en bleu foncé. On voit qu’il manque à peine 50 jours avant qu’il ne puisse se retourner à la hausse. Or, 50 jours, c’est moins d’un trimestre de cotations; cela indiquerait un retournement haussier à partir de début mars sur le gaz naturel et pour une durée d’un an (soit une demi-période, donc 200 jours). Bien entendu, ceci sous-entend aussi un arret de la baisse du brut puisque les 2 actifs sont positivement corrélés.
Du coté du « bruit de marché », nous avons quelque chose d’attrayant (ci-contre en haut à gauche): en effet, et c’est tellement rare qu’on le souligne, le bruit reste uniforme sur les 4 ans passés. C’est-à-dire que la crise financière dont parlent Yves Calvi et David Pujadas ne se voit pas sur les cotations du gaz. Bien au contraire du pétrole! La répartition probabiliste ressemble vraiment bien à une gaussienne de meme moyenne et meme écart-type (à droite). De ce point de vue, le gaz est un actif plus « pur » que le pétrole car ses oscillations sont peu affectées par les excès spéculatifs, qui dans ce cas se résument à du bruit blanc assez uniforme.
Finissons avec une extrapolation en Compressed Sensing, une technique très récente qui permet de traiter indifféremment les hautes et basses fréquences d’un signal. On retrouve les fréquences dominantes présentées précédemment ainsi qu’une extrapolation à 20 jours plutot haussière. Toutefois, en ces temps troublés, on prendra garde de ne pas rentrer précipitemment sur un dérivé haussier mais d’attendre que le signal haussier soit complètement validé; cela pourrait prendre jusqu’à 2 mois et devrait etre concommittant à une reprise sur le brut. Donc, patience et oeil de lynx sur la petite flamme bleue …
Merci pour l’analyse. A ta connaissance, existe t’il des supports pour jouer le gaz?
Oui, il y *avait* un turbo call BNP Paribas qui a été désactivé le 19 decembre; donc il ne reste que le certificat QUANTO de ABN-AMRO, référence FR0010371484 – 1165N.