Chantage du gaz avec l’Ukraine : la Russie tente de faire réagir l’UE

Manière pour la Russie de tenter de faire réagir l’Europe … et d’élargir la teneur du chantage gazier auquel elle se livre actuellement envers l’Ukraine ?

Le géant gazier russe Gazprom a prévenu dans une lettre adressée à ses clients européens que le conflit gazier avec l’Ukraine, principal pays de transit pour le gaz russe, pourrait affecter les livraisons de gaz à l’Europe.

« Gazprom fait tout son possible pour éviter toute perturbation des livraisons de gaz à l’Europe (…) Cependant, si les évènements se développent selon un scénario défavorable, le problème du transit ukrainien sera un problème commun à la Russie et à l’Europe », a souligné le patron du géant russe des hydrocarbures, Alexandre Miller.

« Nous considérons que c’est notre devoir de mettre en garde (l’Europe) que nous ne pouvons être sûrs que les obligations de transit seront respectées, vu que Naftogaz enfreint systématiquement ses obligations contractuelles », poursuit M. Miller dans sa lettre.

Histoire de rejeter la faute le cas échéant, si une coupure venait à subvenir ? Rappelons qu’en janvier 2006, lors d’une précédente guerre du gaz, Gazprom avait accusé l’Ukraine de siphonner le gaz destiné aux Européens.

Pour rappel, Kiev doit verser à la Russie 805,8 millions de dollars pour les livraisons de gaz en novembre et 862,3 millions pour les livraisons de décembre, sans oublier près de 450 millions de dollars de pénalités.

« Faute de règlement de la dette, il n’y aura pas de contrat de livraison à l’Ukraine en 2009 », a martelé en début de semaine le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, estimant que la situation était critique. « Et s’il n’y pas de contrat en 2009, nous ne livrerons pas de gaz au 1er janvier », a-t-il souligné.

Mais le conflit gazier n’est pas le seul point de discorde entre Russie et Ukraine …

Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a chargé vendredi un groupe de travail de préparer des propositions sur l’utilisation à des fins non-militaires- des infrastructures de la baie de Sébastopol où la Flotte russe de la mer Noire est actuellement stationnée. Rappelons que la Russie souhaite prolonger la présence de sa Flotte en Crimée au-delà de 2017, limite fixée par l’accord de 1997. L’Ukraine s’y oppose …

Sources : AFP, Ria Novosti

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