Nouvelle réaction suite aux récentes estimations émises par l‘Autorité bancaire européenne (EBA). Cette fois-ci du côte de l’Allemagne.
Le porte-parole du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a indiqué vendredi que ce dernier estimait que les banques allemandes pourront combler elles-mêmes leurs besoins de capital. Lesquels se chiffrent à plus de 13 milliards d’euros.
Le ministre considère par ailleurs que les différentes banques concernées peuvent s’acquitter des exigences de l’Autorité bancaire européenne (EBA), à savoir, renflouer leur capital par leurs propres moyens.
Jeudi soir, l’EBA a chiffré jeudi soir à 13,1 milliards d’euros le besoin cumulé de capital des banques allemandes pour remplir ses critères de solidité financière.
Six établissements, sur 13 examinés, sont concernés, dont les deux plus grandes banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank.
Même si cela n’a pas été clairement indiqué, le jugement vaut également pour cette dernière, deuxième banque du pays, alors qu’elle fait l’objet de nombreuses spéculations sur son éventuel renflouement par l’Etat.
Depuis plusieurs semaines, les investisseurs s’interrogent sur sa capacité à combler ses besoins en capital – lesquels ont été ré-estimés à 5,3 milliards d’euros – sans avoir recours à l’Etat allemand.
Rappelons, que celui-ci avait dû mettre la main à son portefeuille pour lui porter secours lors de la crise financière de 2008-2009, détenant depuis lors 25% de son capital.
Prenant les devants, lundi dernier, Commerzbank a annoncé son intention de racheter jusqu’à 600 millions d’euros d’instruments de capital hybrides, l’opération visant à respecter les niveaux de solvabilité requis par les autorités européennes.
La deuxième banque allemande a donc décidé de racheter des obligations constituées d’un mélange de dette et de fonds propres moyennant une décote sur leur prix d’origine mais au-dessus de leur prix de marché actuel. Le groupe précisant que les titres concernés se traitaient entre 35% et 43% de leur valeur d’émission du vendredi précédent.
Gros bémol à tout ce « beau » discours : le gouvernement allemand prévoit min de rien de réactiver son fonds d’aide aux banques mis en place après la faillite de Lehman Brothers, le SoFFin. Objectif affiché : envoyer un signal fort aux marchés laissant entendre que l’Etat défendra la stabilité des marchés financiers.
Un projet de loi, présenté au dernier conseil des ministres de l’année la semaine prochaine, prévoit de doter le SoFFin de 400 milliards d’euros de nouvelles garanties pour porter assistance aux banques qui en montreraient le besoin.
Il prévoit notamment que le BaFin, l’autorité allemande de contrôle des marchés financiers, puisse contraindre les établissements qui n’auraient pu renforcer leur capital par leurs propres moyens, à accepter des fonds du SoFFin.
Sources : AFP, Reuters, Le Parisien, Les Echos
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