Aveugle, utopique, gonflée d’optimisme l’AIE ?
Faisant fi des incertitudes économiques qui concernent désormais la planète entière ou presque, l’Agence persiste à croire dur comme fer au maintien de la demande énergétique, tablant sur le Japon pour relancer les besoins en pétrole.
L’AIE considère en effet que le pays du Soleil Levant devrait consommer davantage de brut pour pallier l’arrêt de ses centrales nucléaires.
La catastrophe nucléaire de Fukushima aurait-elle ainsi des avantages cachés pour les marchés pétroliers ? Qui sait … Car s’agissant de 2011, l’Agence a quelque peu revu à la baisse la demande mondiale, comptant sur une légère hausse de +1,4%.
Raisons invoquées : le ralentissement de la croissance mondiale et le maintien de prix élevés.
Le 13 mars dernier, alors que séisme et le tsunami venaient d’endeuiller la péninsule japonaise, un impact baissier sur le prix du baril avait pu être observé, les investisseurs redoutant alors que le contexte n’engendre une baisse notable de la demande.
Le prix du baril avait affiché un net repli à New-York, les marchés réagissant à leur manière au violent séisme qui a frappé le Japon, ce dernier constituant un important consommateur de brut.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en avril a ainsi achevé la journée à 101,16 dollars, affichant ainsi une baisse de 1,54 dollar par rapport à jeudi. En séance, le baril est même tombé sous la barre de 100 dollars avant de limiter ses pertes.
Se basant sur les premières constatations, les analystes considéraient dès vendredi que les conséquences de la catastrophe pouvaient être aussi dévastatrices pour le pays que pour son économie. Or, le Japon est le troisième consommateur de pétrole au monde après les Etats-Unis et la Chine, important la quasi-totalité des matières premières qu’il consomme.
Si l’on en croit les données de l’agence américaine de l’Energie (EIA), le Japon est le deuxième importateur net de pétrole au monde, sa consommation moyenne s’élevant à 4,4 millions de barils par jour.
Avant que l’ampleur de la catastrophe de Fukushima n’apparaisse aux yeux de la planète entière, les investisseurs s’interrogeaient d’ores et déjà sur l’impact d’une telle situation sur la demande d’hydrocarbures, la fermeture de centrales pouvant conduire le pays à s’orienter vers d’autres sources d’énergie.