Libye : Eni cède ses parts d’un gisement au russe Gazprom

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Etrange tout de même comme on retrouve toujours plus ou moins les mêmes protagonistes, et encore plus encore quand il s’agit de pétrole et de gaz.

Hasard de calendrier ? le groupe italien Eni a cédé mercredi 50% de sa part dans le consortium chargé de l’exploitation du gisement d’hydrocarbures Elephant situé en Libye au géant gazier russe Gazprom. Coût de l’opération : 163 millions de dollars. Une transaction qui intervient alors que le pays dirigé par Khadafi est lui aussi soumis à une vague de protestations réprimées par la violence.

Stratégie russe de profiter de la « faiblesse » libyenne ou volonté de signer avant une éventuelle chute de Khadafi ?

L’accord a été signé à Rome par les patrons des groupes italiens et russes, respectivement Paolo Scaroni et Alexeï Miller, en présence du Premier ministre italien Silvio Berlusconi et du président russe Dmitri Medvedev.

Précisons qu’avant cette transaction, Eni détenait 33,33% dans ce gisement situé à l’ouest de la Libye et dont les réserves de pétrole sont estimées à 110 millions de tonnes.

L’affaire n’est pas nouvelle, puisqu’en avril 2010, suite à une rencontre organisée à Moscou entre Paolo Scaroni et Alexeï Miller, Gazprom avait confirmé son engagement dans le projet gazier « Eléphant » en Libye aux côtés de l’italien ENI. « Les parties prépareront dans les jours qui viennent un accord approprié pour le soumettre à l’approbation du gouvernement libyen », précisait alors un communiqué. Eni projetait d’ores et déjà de transmettre à Gazprom la moitié de sa part (33% de tout le projet) dans le gisement pétrolier libyen Elephant dans le cadre d’un swap.

En marge de la concrétisation de cet accord , le numéro deux de Gazprom, Alexandre Medvedev, s’est dit « inquiet » des manifestations qui agitent actuellement le pays de Khadafi.

« Nous sommets inquiets des scénarios possibles liés à l’évolution de la situation politique dans des pays » pétroliers, a ainsi déclaré M. Medvedev lors d’une conférence de presse à New York, faisant également allusion à l’Algérie.

« Pour l’instant, les projets et leur mise en oeuvre avancent comme prévu sans aucun problème « , a-t-il ajouté. « Nous espérons qu’aucun événement radical ne se produira dans ces pays ».

Rappelons qu’au moins huit personnes ont été tuées mercredi et jeudi dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre en Libye, au troisième jour d’un mouvement de contestation contre le régime du colonel Kadhafi au pouvoir depuis bientôt 42 ans.

Sources : AFP, Ria Novosti

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