La Bourse de New York a cloturé dans le vert vendredi, atteignant même un niveau inégalé depuis cinq mois.
Ironie du sort, ce sont les mauvais chiffres de l’emploi qui ont donné de la vigueur au marché. Les investisseurs s’attendant désormais à un nouveau soutien de la Réserve fédérale américaine en vue de soutenir la croissance.
Rappelons que lundi, le président de la Fed, Ben Bernanke a déclaré que les achats d’actifs réalisés par la Réserve fédérale des Etats-Unis avaient contribué à faire baisser les coûts du crédit et à soutenir l’économie. Ajoutant que de nouveaux achats de ce type pourraient permettre d’assouplir encore la situation financière.
L’indice Dow Jones ainsi a gagné 57,90 points en hausse de 0,53% à 11’006,48. Il n’avait pas terminé au-dessus de la barre de 11 000 points depuis le 3 mai dernier.
Le Nasdaq Composite a quant à lui progressé de 18,24 points (+0,77%) à 2401,91. Sur l’ensemble de la semaine, le Dow a progressé de 1,63% et le Nasdaq de 1,31%.
Sources : ats, AFP
QE2 : le retour
La FED se prépare a annoncer un nouveau plan d’assouplissement quantitatif (plus connu sous le nom de Quantitative Easing) d’un montant estimé entre 500 et 1000 milliards de dollars.
Goldman Sachs estime désormais qu’il faudrait désormais injecter plus de 4000 milliards de dollars via l’achat de bons du trésor (le fameux QE) pour pouvoir redémarrer l’économie.
http://finance.fortune.cnn.com/2010/10/25/goldman-says-fed-faces-4-trillion-hole/
Pour aider la croissance, la Fed va racheter 600 milliards de titres d’Etat (en plus de ses programmes de rachat déjà en vigueur)
La Réserve fédérale américaine va acheter chaque mois pour près de 110 milliards de dollars d’obligations du Trésor, dont 75 dus à un second programme d’assouplissement quantitatif ,dans l’espoir d’aider la reprise économique.
Comme promis, la Fed reprend sa politique d’assouplissement quantitatif. Elle prévoit de racheter 600 milliards de dollars de bons du Trésor jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2011. Elle le fera au rythme de 75 milliards de dollars par mois, auxquels il faut ajouter les 35 milliards de dollars qu’elle achète déjà tous les mois. Ce niveau -et la durée-pourront être ajustés en fonction des données économiques. « Afin de promouvoir un rythme plus soutenu au rétablissement de l’économie et assurer que l’inflation reste, dans le temps, conforme à son mandat, le comité a décidé d’accroître sa détention d’actifs en bons du Trésor » explique le communiqué. Par deux fois, le niveau trop bas de l’inflation est mis en avant, tout comme la faiblesse de la reprise économique qui ne génère pas assez d’emplois.
En choisissant des outils non conventionnels pour combattre la faiblesse de l’inflation et un chômage trop élevé, Ben Bernanke prend un chemin inconnu et risqué. Sans être sûr de pouvoir atteindre son objectif. « La vérité est qu’il y a très peu de choses que la Fed puisse faire pour élever l’activité économique » estimait hier l’économiste conservateur Martin Feldstein dans une chronique du « Financial Times ».
La reprise de cette stratégie fait l’objet d’un intense débat entre les économistes. Certains, comme Ethan Harris, chez Bank of America Merrill Lynch, la voit comme une solution capable de ramener les taux longs des bons du Trésor autour de 2%, contre 2,6% aujourd’hui. Cela doit encourager la reprise du crédit et par là favoriser la croissance. Les politiques, comme les économistes, sont en effet très préoccupés par les symptômes d’une reprise médiocre sans création d’emplois.
Les analystes de Nomura comptent, eux, sur l’impact psychologique de la mesure : la nouvelle initiative de la Fed doit donner confiance aux consommateurs sur la réalité du rétablissement économique. D’autres, à l’instar de Richard Brenner, chef économiste chez Morgan Stanley, estiment que « le marché a déjà pris en compte le scénario attendu et que, par conséquent, l’impact économique de la politique monétaire risque d’être assez modeste .» Les marchés actions sont en effet repartis à la hausse, et le dollar a la baisse (voir ci dessous). Le geste de la Fed, analyse Jean-Paul Betbèze directeur des études économiques du Crédit Agricole, « accroît la volatilité sur les marchés des changes et à toute les chances de faire monter l’inflation importée ».
Le débat est également fort sur la crainte de la déflation. Clairement, cela préoccupe le comité de politique monétaire, mais là encore les opinions sont très partagées. Il est évident que Ben Bernanke veut tout faire pour éviter un scénario à la japonaise, même si la probabilité en est faible. Mais ils sont nombreux à souligner que l’inflation est à 1,1% et qu’elle devrait tourner autour de 2% au cours des dix prochaines années.
Les experts craignent aussi que ce surcroît de masse monétaire -qui vient s’ajouter aux 1.000 milliards de réserves bancaires en excès, ne soit propice à créer des bulles