Rigueur, vous avez dit rigueur ? Chut, c’est un mot qui fâche et qu’il est interdit de prononcer … et pourtant …
Le ministre du Budget, François Baroin, a annoncé mardi que la France réaliserait 14 milliards d’euros d’économies l’an prochain.
Objectif affiché : réduire son déficit de deux points de PIB, un objectif « difficile » mais « intangible » selon le ministre. Lors du débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale, François Baroin a ainsi laissé entendre que le déficit passerait de 8% du produit intérieur brut (160 milliards) fin 2010 à 6% (120 milliards) fin 2011.
Une des recettes miracles ? Un rebond des recettes fiscales (11 milliards) et la fin du plan de relance (15 milliards). Bien évidemment, fin du plan de relance ne sous entend pas que la crise a disparue. Cela va de soi, ou presque.
« Nous avons aujourd’hui entre nos mains la ‘soutenabilité’ présente et future de nos finances publiques », a déclaré un brin grandiloquent le ministre du Budget devant les députés. « C’est une inflexion de la dépense qui n’a jamais été réalisée » mais qui est aujourd’hui nécessaire « car la responsabilité de l’Etat est de protéger notre pays d’un endettement excessif qui est la gangrène de la souveraineté. »
Alors quelle est cette méthode miracle qui devrait permettre à la France de faire un grand bond en avant ? Tout d’abord, près de la moitié des 30 missions de l’Etat devraient voir leurs crédits baisser.
Cent mille postes de fonctionnaires seront supprimés en trois ans
et les niches fiscales et sociales seront réduites à hauteur de 8,5 à 10 milliards d’euros sur 2011 et 2012.
Le détail – certainement celui qui fâche – devra être précisé au cours de l’été. Pendant que tout le monde ou presque – enfin ceux qui peuvent encore y aller – sera sur la plage.
Quoiqu’il en soit, Baroin affiche tout net que le défi est de taille. « Je ne cache pas sa difficulté : la France n’a jamais accompli un effort aussi considérable, y compris pour se ‘qualifier’ à l’euro au milieu de la décennie précédente » a ainsi rappelé le ministre.
Mais la France a-t-elle vraiment le choix ?
Rappelons à toutes fins utiles que fin juin, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn a déclaré que l’Etat français devra accélérer la réduction des déficits publics en 2011 et détailler rapidement les mesures envisagées pour y parvenir.
Ajoutant par ailleurs que le plus tôt sera le mieux pour revoir à la baisse les prévisions de croissance, lesquelles devront être ajustées au plus tard en septembre lors de la présentation du projet de budget 2011. Concernant spécifiquement les prévisions de croissance pour 2010 et 2011, que la Commission a jugé légèrement optimiste, un bilan sera fait lors du prochain conseil Ecofin, le 13 juillet, les
Le Quai d’Orsay nie être en crise, reconnaît des difficultés budgétaires
PARIS – Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté mardi l’idée d’une diplomatie en crise même si le contexte budgétaire « est très difficile », après un appel d’ex-ministres à stopper son affaiblissement et la dénonciation de son état sinistré par un ex-ambassadeur.
« Cette maison, ceux qui y travaillent, sont fiers de leur métier et continuent à être, en dépit des difficultés, totalement mobilisés », a assuré au cours d’un point de presse le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, à la question de savoir si cette institution était en crise.
L’adaptation du ministère aux nouveaux défis et acteurs sur la scène internationale se « fait dans un contexte budgétaire contraint, très difficile ». « Il l’est pour le Quai d’Orsay comme pour d’autres ministères (…) et on est dans cet effort permanent de recherche d’économies », a-t-il ajouté.
A propos d’une tribune publiée mardi par le journal Le Monde des ex-chefs de la diplomatie Alain Juppé (droite) et Hubert Védrine (socialiste), appelant à l’arrêt d’un « affaiblissement sans précédent (des) réseaux diplomatiques et culturels » de la France, le porte-parole a répondu : « Cela fait partie du débat, il y a les pour et les contre, c’est tout le charme de notre démocratie ».
Selon Alain Juppé (au Quai d’Orsay de 1993 à 1995) et Hubert Védrine (1997-2002), « l’instrument est sur le point d’être cassé, cela se voit dans le monde entier » et « tous nos partenaires s’en rendent compte ».
Le ministère a été amputé en 25 ans de plus de 20% de ses moyens financiers et de son personnel et « aucune administration n’a été réduite dans ces proportions », observent-ils.
Dirigé depuis 2007 par l’ex-socialiste Bernard Kouchner, le Quai d’Orsay est par ailleurs la cible depuis trois jours de vives critiques de l’ex-ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin.
Rarissimes pour un diplomate venant de quitter ses fonctions, ses propos dans plusieurs médias ont visé tour à tour un ministère « complètement marginalisé » et un ministre, « obligé d’avaliser beaucoup de décisions (…) à contrecoeur », imposées par la présidence française, et qui devrait « savoir partir ».
Le Quai d’Orsay est aujourd’hui un « ministère sinistré », réorganisé « à la manière d’une organisation non gouvernementale », où « les diplomates sont dans le désarroi le plus total car ils ne se sentent pas défendus », précise Jean-Christophe Rufin dans un entretien publié mardi dans Le Monde.
L’ex-ambassadeur s’en prend aussi aux « intermédiaires officieux qui ont été remis en selle depuis trois ans », qui font que « le Quai d’Orsay ne pèse plus rien dans les affaires africaines » gérées de l’Elysée.
L’ex-secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, démissionnaire dimanche, y « prenait beaucoup plus ses ordres » qu’auprès de son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, a encore dit Jean-Christophe Rufin.
Lundi, Bernard Kouchner avait ironisé sur un homme qu’il avait lui-même nommé ambassadeur, sur le profit qu’aurait tiré ce dernier, un écrivain, en publiant un roman au cours de ses trois ans au Sénégal, et qui se serait mis aujourd’hui à « bouder » parce qu’il ne le prend pas au téléphone.
(AFP / 06 juillet 2010 15h45)
Bien entendu que nous sommes encore en plein dans cette satanée crise, nous y resterons encore pendant 10 ans minimum.
Le petit détail qui fâche (ou qui va fâcher) est que ce seront encore les budgets moyens qui vont trinquer de ces coupes budgétaires diverses alors qu’il serait peut-être possible de les épargner davantage en taillant dans les milliers d’autres niches fiscales bien dodues…
Allez Lilianne, fait pas ta radine, au lieu de donner des interviews dans ta villa bretonne, donnes donc un peu des 260 millions de dividendes de l’Oréal ! La au moins tu fera vraiment plaisir à ton pays 🙂