Forte hausse des créations d’entreprises depuis un an

 Le nombre de créations d’entreprises sur les derniers mois glissants a connu une progression de… +51.6%.

L’INSEE vient de publier son indicateur mensuel sur les créations d’entreprises dans l’hexagone. Si, pour le mois de mai, le chiffre est en baisse par rapport à avril ( – 7.2%), le solde reste largement positif sur les 3 derniers mois (mars avril mai) par rapport à 2009 : + 11.7%. Performance ahurissante certes, mais moins que celle réalisée sur une année !

Comment expliquer une telle explosion du nombre de créations d’entreprises ? La réponse tient tout simplement dans la création du statut d’auto-entrepreneur. Rappelons que le régime d’auto-entrepreneur a été créé pour faciliter l’exercice d’une activité entreprenariale : il a été intégré dans la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, et applicable à partir du 1er janvier 2009. Avec à la clé un joli logo très… euh… enfin figuratif de la création.

Plus d’une demande de création sur deux se fait désormais en tant qu’auto-entrepreneur depuis le début de l’année 2010. Ainsi, sur les cinq premiers mois de l’année 174 554 entreprises ont été créées sous ce régime, dont  :

35 550 en février 2010

43 498 en mars

34 293 en avril

et 29 871 en mai.

Néanmoins, si l’on exclue du calcul les auto-entrepreneurs, le solde de créations sous forme sociétéaire reste positif sur une année, à + 4.5%. Les Français auraient-ils retrouvés le goût de l’entreprise ?

Le tableau ci-contre publié par l’ISEE motre que presque 50 000 nouvelles entreprises ont été immatriculées en plus par rapport à 2009, dont un solde de 6 455 pour les formes sociétaires.

Alors quels types d’entreprises ont été créées ? Sur 12 mois et tous régimes confondus, ce sont majoritairement dans les secteurs de l’industrie + 72.6%, de l’information et télécommunications + 59.9%, du soutien aux entreprises + 65.5% et des services aux ménages + 92.7%.

Les activités financières + 4% et immobilières + 3.4% très réglementées ferment logiquement la marche.

Reste que, si le nombre d’entreprise créées a explosé, le nombre de chômeurs n’a pas fondamentalemet diminué, bien au contraire. Le régime est également régulièrement montré du doigt pour la précarisation qu’il apporte, et la concurrence déloyale qu’il provoque (les charges étant réduites).

Plus de créations d’entreprises, mais pas plus de créations de postes et toujours plus de précarité : un exemple que la dérégulation ne résout pas tout. Reste qu’en ces temps de pénurie fiscale, les communes vont pouvoir compter sur la manne de la contribution économique territoriale qui va remplacer la taxe professionnelle, et à laquelle tous les auto-entrepreneurs sont soumis à partir du 1er janvier 2010 : fixé par les communes, son montant sera d’au minimum 200