Quand le poids des agences de notation est mis en cause.
Alors que Standard and Poor’s a coup sur coup dégradé les notes de la Grèce et de l’Espagne, provoquant la débandade sur les marchés financiers, l’Union européenne et la FMI tentent de répliquer à leur manière.
Alors que mercredi, le directeur-général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn a affirmé qu’il ne fallait pas « trop croire » à ce que disent les gances de notation, reconnaissant toutefois « leur utilité », le ministre allemand des Affaires étrangères et vice-chancelier Guido Westerwelle suggère désormais la création d’une agence de notation européenne indépendante.
S’exprimant dans un entretien au quotidien Ruhr Nachrichten à paraître vendredi, ce derneir a en effet affirmé que les libéraux du FDP, partenaires de la CDU de la chancelière Angela Merkel au gouvernement avaient pour but » la création d’une agence européenne commune de notation, qui soit indépendante ».
Le numéro 2 du gouvernement allemand a estimé par ailleurs que les actuelles agences de notation n’étaient pas exemptes de conflits d’intérêts, puisqu’elles étaient parfois associées à l’élaboration des produits financiers qu’elles devaient elles-mêmes noter par la suite.
Guido Westerwelle estime qu’une telle agence de notation européenne indépendante pourrait prendre la forme d’une fondation.
En mars 2010, le quotidien allemand Handelsblatt avait d’ores et déjà affirmé que les pays de la zone euro examineraient actuellement la possibilité de créer une agence de notation européenne qui serait placée sous l’égide de la Banque centrale européenne (BCE).
Selon la version « soft » de Handelsblatt – citant des sources proches des ministres des Finances européens – les gouvernements concernés ne souhaitent plus dépendre des avis des agences de notation pré-citées … en arguant que ces dernières se seraient complètement trompées dans leurs évaluations concernant Lehman Brothers.
Dans une version beaucoup plus crue … mais plus réaliste, rappelons que la Grèce a pu amplement souffrir de la dégradation de sa note opérée par l’agence de notation Standard & Poor’s .
Le quotidien allemand restait alors toutefois prudent … précisant que la création d’un nouvel organisme pourrait dévaloriser la crédibilité des agences existantes … et déstabiliser davantage des marchés … qui n’en ont guère besoin dans l’état actuel des choses …
Sources : AFP, Presse Allemande, Reuters
Dette: « les agences de notation, c’est le baromètre » estime Copé
(AFP)
Nous venons d
> une agence de notation européenne qui serait placée sous l’égide de la Banque centrale européenne
Ben tiens !
Peut-on être juge et partie ?
Les états européens pourront encore davantage s’asseoir sur la soupape de sûreté pour cacher leurs escroqueries…
Moody’s abaisse les notes de neuf banques grecques.
L’agence de notation financière Moody’s a annoncé vendredi qu’elle abaissait la note de solidité financière (BFSR) et de crédit de neuf banques grecques, maintenant une perspective négative, en raison des pressions sur le secteur bancaire dans le contexte économique grec.
Moody’s pourrait encore dégrader les notes des dépôts et de crédit de ces banques lorsqu’elle réévaluera la note de dette à long terme de la Grèce.
Les neuf établissements en question sont NBG (Banque nationale de Grèce), Eurobank, Alpha, la Banque du Pirée, Emporiki (filiale du Crédit Agricole), Agricultural Bank of Greece, General Bank of Greece (filiale de la Société Générale), Marfin Egnatia Bank et Attica, détaille Moody’s dans un communiqué.
Moody’s avait déjà dégradé la note de BNG, Alpha, Eurobank, la Banque du Pirée et Emporiki le 31 mars.
L’agence de notation estime que le contexte économique grec a des répercussions sur la solidité du secteur financier local, qui a de plus en plus de mal à avoir accès au marchés interbancaire et obligataire et s’appuie donc sur le financement de la Banque Centrale Européenne (BCE).
« La BCE va rester une source de financement pour les banques jusqu’à ce que la confiance revienne sur les marchés. Cela dit, le soutien de la BCE n’est pas illimité, rappelle Moody’s.
Autre difficulté pour le secteur bancaire : la mise en place de mesures pour redresser les finances est positive pour la solvabilité du pays, mais peut avoir un coût sur la croissance à court ou moyen terme, souligne l’agence de notation, citant pêle-mêle un risque de hausse du chômage, une baisse des revenus et une moindre rentabilité pour les entreprises.
http://www.romandie.com/infos/news/201004301537040AWP.asp