Pour éviter un atterrissage brutal de l’économie américaine, les banquiers passent leurs journées, et parfois leurs nuits, dans des réunions houleuses et se s’interrogent sur la mesure la plus adéquate à adopter d’urgence pour limiter sa glissade, qui va entraîner le reste du monde dan son sillage, n’en doutons pas ! L’économie américaine donne des frayeurs à tous ceux qui l’analysent de près (boursorama) en ce moment, bien plus affectée par la crise bancaire que prédit par les experts. Et cela malgré la faiblesse du dollar, qui favorise les exportations et sauve un peu l’économie américaine. De plus en plus d »économistes suggèrent de baisser encore les taux, sans délai.
« The worsening of the US and global liquidity and credit crunch – and the now high risks of a US hard landing that will spread to the rest of the world as recopling replaces decoupling – suggest that all major central should cut policy rates as soon as possible.
It is not time to temporize and wishfully hope that the credit crunch will go away; conditions in interbank markets and credit markets are much worse now than they were in the peak of the crisis in August as measured by various Libor spreads relative to policy rate or to same maturity government bond yields; thus, the minimum that central banks should do now is to cut policy rates. »
Dans ce même contexte pessimiste, et pour justifier ces mesures, certaines banques n’hésitent pas à rassurer les économistes inquiets en déclarant que le marché va baisser de 5 % en France (Crédit Agricole) ou e 10 % en Angleterre (Morgan Stanley).
City watchdogs warn that credit crunch could lead to disastrous surge in home repossessions (article de this is London) :
« He said there is every reason to believe the current crisis in financial markets « will worsen further ». He advised banks to draw up contingency plans to prepare for « the worst outcomes ».
Cela revient à dire, « qu’on baisse les taux ou pas, le marché immo est fichu ». C’est ce que VEULENT DIRE CES DECLARATIONS des banquiers. Leur but est de se justifier, pas de vous informer, disent certains employés de banque, amers.
Pourtant, pour calmer le marché immobilier et lutter contre l’inflation, on devrait « visser » la flambée grâce aux taux. Les marchés se sont calmés, voire retournés comme aux USA, mais l’inquiètude quant au maintien de leur trop bonne santé persiste si l’argent redevient trop bon marché.
Mais voilà, il faut aussi sauver l’économie. Par conséquent, les taux devraient baisser dans les jours qui viennent. RDV dans quelques jours.
Après le péché d’orgueil, dénoncé hier avec véhémence par le très sec ministre des Finances allemand, coutumier des réprimandes publiques, (Le Monde reprenant les infos d’une dépêche : Le péché d’orgueil des banquiers), on tente de se justifier. Plutôt qu’orgeuilleuses, je crois que les banques ont été cupides et naïves, cela va presque toujours de pair, et les réveils sont toujours douloureux (pas aussi brutaux, souhaitons-le : Quand les banquiers sautent par la fenêtre !). D’où mon titre.
Le triangle des Bermudes des promesses immobilières
Marché immobilier pire qu’en 1991 ? Que va faire le gouvernement ?
Je connais bien le milieu bancaire pour avoir travaillé 3 ans dans les marchés électroniques :
– Dans un immeuble de 20 étages où travaillent des milliers de personnes, il y a 2 ou trois personnes qui comprennent VRAIMENT la signification même des différents produits financiers échangés en bourse.
– La débâcle actuelle est précisément due aux taux faibles et à l’argent pas cher. Et on veut baisser les taux d’avantage !
Non seulement ils sont cupides (ce qui enlèvent pas mal de neurones aux plus brillants), en plus ils sont irresponsables. C’est la fuite vers l’avant..
– Les banquiers sont surtout des êtres humains. La tentation est vraiment insoutenable. Il ne faut pas se mettre dans les contexte actuel. Revenons à début 2006. C’est la grande vie. L’augmentation vertigineuse et continue des profits depuis plusieurs années déjà. Il y a de l’argent à ne plus savoir quoi en faire. La Société Générale a engrangé 1.48 milliards d’euros en profit net sur le premier semestre 2006. Vous vous abstiendriez d’investir avec plusieurs milliards en stock vous ?! L’euphorie ambiante et l’argent qui s’amoncèle vous donne un sentiment d’invincibilité. Alors les risques inhérents aux produits subprime, votre méconnaissance même du produit vous semblent peu de chose face au profit espéré. A la limite vous vous dites que même en cas de perte, vous avez tellement de fric déjà en réserve, et puis ça va pas baisser à 0 ! Quand même pas ! (c’est pourtant exactement ce qui se produit actuellement, mais faut reconnaître que des crises comme ça, ça n’arrive pas tous les jours). On pouvait pas deviner.
Mais cela n
Sur la VRAIE bulle, celle des produits dérivés (qui entraine celle de l’immobilier depuis 10 ans), je vous conseille l’excellent ouvrage de François Morin, Le Nouveau Mur de l’Argent.
Juste un chiffre : le PIB mondial (Biens et Services du monde réel) s’élève à 32 T$ (téradollars, c-à-d 32 mille milliards de dollars), tandis que le total d’argent échangé dans le monde est de 1155 T$ (inlcus le PIB pré-mentionné – 32 T$ donc -, les produits financiers classiques – actions obligations, pour 36 T$ -, les transactions de change – pour 384,4 T$ – et enfin les transactions sur produits dérivés – 699 T$ !!).
On a effectivement injecté de la monnaie pas chère, et on a installé les machines à sous qui vont avec, les produits dérivés… La monnaie de l’économie réelle ne représente plus que 3% de l’économie mondiale. Imaginez que 97% de vos voisins vont au casino (les machines à sous), et seulement 3% au Casino (le supermarché)…
Pas étonant que les « fondamentaux » de l’économie réelle ne pèsent pas bien lourd dans l’évaluation de la valeur des biens, notamment immobiliers…
@Wasf
Il est difficile de croire à quel point l’arrogance, et souvent, l’ignorance est entretenue dans ces structures verticales. On ne peut les mesurer qu’en les pénetrants. Malheurs à celui qui tentera de jouer les Nemesis, il sera immédiatement mis à l’écart des postes décisionnelles(voir abusivement à la porte). Voilà au fond pourquoi il y a peu de remous, la plupart des observateurs ont tous ce type de jugement: « ben ouais, sans esprit critique ça pouvait pas aller ailleur que dans le mur, reste à savoir ce qui suivra ».
C’est toujours rassurant d’avoir ce type de témoignage comme vous le faites Wasf.
On nage en plein libéralisme, c’était bien la peine de rejeter le TCE !
La Commission européenne a autorisé, mercredi 5 décembre, le
pub censurée
@mickael : il ne faut pas parler de cette bulle là !
Un livre ne suffirait presque pas à étaler le problème. J’ai énormément de choses à dire à ce sujet, mais je crains que les détails n’ennuyent plus que n’interssent les lecteurs de ce blog..
Là, il n’est plus seulement question d’argent, mais d’argent-pouvoir..
Pour donner une idée sur l’étendue du sujet, question : à qui a profité la guerre en Irak ?
Si si, la bonne réponse est : à quelques sociétés privées (pétrolières, précédemment dirigées par le vice président américain Dick Cheney).
Et ça ne se limite pas à la guerre du golf.. Je ne sais plus qui a dit: « les gens croient mourir pour leurs patri, mais à chaque fois, ils meurent pour des banques ».
Cette bulle-là est d’autre nature. Il s’agit de l’odre mondial et de son maintient.
@ WashF
Un choc, bref une decroissance ne ferait pas de mal à notre chère planète je crois.
Autrement, pour ceux qui sont intéréssés acheter le film documentaire The Coorporation, c’est très très intéréssant!
Dis-moi WsahF que ferais tu de tes économies euros en ce moment, les placerais tu dans l’achat d’or?
@Mns : je crains que tu n’aies pas accès aux moyens d’une vraie protection, à ton échelle.
Acheter de l’or : très mauvaise idée ! Il flambe (comme toutes les matières premières d’ailleurs). Il est malheureusement trop tard pour réagir. Ceux qui ont gardé un peu de jugeotte se sont gavés d’or il y a longtemps..
Si une petite chose à faire éventuellemnt : se fournir au maximum outre-atlantique. C’est de la folie d’acheter quelqu’équipement informatique ou multimédia aujour’hui en france, alors que le même se vend aux US, en moins de dollars que d’euros, avec en plus $1.46=1 euro !!!
Si tu boursicotte, je recommande fortement les société de distribution. Et bien évidemment les obligs (ne t’inquiète pas, la schyzophrénie des banques centrales devra cesser un jour, et les taux vont monter, d’ailleurs, elles n’ont plus le contrôle, regarde comment la FED maîtrise le cours du dollar ;-).
Des choses intéressante à ce sujet chez http://www.leap2020.eu qui ont vu venir tout ça depuis plusieurs années (mais leurs prévisions me semblent un tantinet excessives, et leur datation un peu hative). N’empêche que c’est vraiment la cata qui s’annoce.. il suffit de réfléchir trois secondes. C’est triste. Il faudrai une sévère réforme du système économique mondial pour arrêter ces excès de folie, mais ça, c’est un large débat..
Merci Wasp,
Je vais répondre plus longuement, mais saches que ta réponse en plus de m’intéresser au plus haut point m’a fait très palisir, car j’ai bien saisi, à l’inuition, un milieu où je n’ai pas travaillé un jour.
J’ai tout analysé comme vous, sauf l’arrogance, peut-être au niveau de qqs dirigeants mais pas au niveau du reste de la pyramide. Une forte cupidité teintée de naîveté que l’on pourra continuer indéfiniment.