L’immobilier, le cash et les HLM

Images_5 Le hasard fait bien les choses.
Aujourd’hui je rencontre un responsable des HLM, et nous parlons de leur bas de laine, sujet du jour.
Sa position est simple.
Bien sûr, elle ne concerne qu’un département, mais j’imagine qu’il n’est pas le seul et il est à des antipodes du « modèle » parisien ou grandes villes.
D’abord, leur parc est ancien, et finalement, les dépenses d’entretien sont réduites au minimum.
Pourquoi ? parce que dans beaucoup d’endroits, une seule chose est sûr, c’est la défaillance de la demande, au public comme au privé.

Quand une ville est saturée de logements vide, que le secteur privé s’aligne sur le secteur HLM, avec appartements refaits, loyers inférieurs de 50 à 100 euros et un quasi blocage, le HLM n’est plus compétitif.
Donc les organismes continuent à encaisser des loyers, leurs grosses charges étant les intérêts des emprunts, mais il est vrai qu’un emprunt à 3 %, à 50 ans 1960-2010 pour un appartement d’un coût initial de 12 000 francs, ce n’est guère plus significatif, même si on y ajoute une réhabilitation en 1982.
Sans demandes, donc, leur souci est plutôt de savoir ce qu’ils vont détruire en priorité, que leurs reconstructions seront souvent rares, mais de bonne qualité (meilleure que celle du privé souvent), à la pointe du progrès, sur des terrains qui leur appartiennent depuis souvent longtemps…
De fait, les charges ont été réduites au maximum, ils désinvestissent et continuent à encaisser des loyers qui ont bel et bien augmenté.
Le social de fait est passé au secteur privé.
L’investissement a été réalisé par le secteur privé.
Wait and see. Le trop gros, le trop grand est en cours de démolition.
On ne se préoccupe pas trop des endroits où la demande est étale (ils sont nombreux).
Voilà, pourquoi, certains ont de grosses trésoreries… En plus, celle-ci ont permis de faire certaines dépenses aisément, sans recours à l’emprunt.
C. Boutin devrait être contente. Ils font des bénéfices, de la trésorerie et des investissements auto-financés. De vrais capitalistes quoi.
Quoi ? Elle ne l’est pas ? Etonnant ! Elle ne pourra pas privatiser alors ?
Mais que leur reproche t’on, au fait ? De n’avoir pas foncé dans le mirage immobilier ?

Lundi 21 juillet 2008

(2 commentaires)

  1. Que leur reproche-t-on ? Mais de ne pas appartenir à de grands groupes du privé, tout simplement !! Idem pour l’eau, les hôpitaux, la sécu, les autoroutes, etc.
    De toutes façons, sale temps pour eux… Bruxelles, au nom de la libre concurrence, a décidé que le livret A (à partir duquel les logements sociaux de l’Etat peuvent exister) serait proposé par toutes les banques et n’alimenterait plus les caisses du « logement social »…

  2. Votre note est partielle et ne se base que sur un seul exemple. Que dire de ces organismes, et ils sont nombreux, engagés dans des opérations de rénovation urbaine et à qui on demande par ailleurs (cf. le Grenelle environnement) d’investir massivement pour que leur parc soit toujours plus performant que le parc privé ?
    Et que dire des 320 milliards d’euros dus par l’Etat aux organismes et dénoncés récemment par la Cour des comptes…
    Un peu de sérieux. Les locataires et les organismes méritent mieux.

Les commentaires sont fermés.