Pétrole : le Nigeria plaide en faveur d’un gel du niveau de production … oxygène de son économie

Le Nigeria est prêt à défendre bec et ongle le gel du niveau de production de pétrole. C’est en effet ce que vient de laisser entendre son ministre de l’Energie, Emmanuel Ibe Kachikwu. Lequel a indiqué que son pays se situait en première ligne pour pousser à un accord mondial allant dans ce sens. « Je suis content de voir que nous faisons des progrès, même si nous avançons pas à pas », a-t-il ajouté.

Le ministre a par ailleurs indiqué que des discussions étaient en cours à ce sujet en vue d’un sommet extraordinaire de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui se tiendrait plus tard au mois de mars. « Quand nous tendons vers un objectif commun, tout le monde a tendance à revenir à la table des négociations et c’est là où nous en sommes » a-t-il par ailleurs précisé.

Selon lui, en cas d’obtention d’un consensus et d’une réunion en Russie, l’impact sur le prix du brut pourrait être gigantesque. Une situation à laquelle le Nigeria aspire fortement, le pays souffrant de la chute du prix du baril, la dégringolade des cours ayant considérablement réduit les revenus publics et affaibli la monnaie nationale, le naira.

« Je ne m’inquiète pas trop si deux des quelques 40 producteurs, parmi lesquels des non-Opec, décident de ne pas se plier au gel, je pense qu’on peut quand même produire l’effet désiré », a ajouté M.Kachikwu.
Il faut dire que le Nigeria se doit d’être persuasif … alors que le pays fait partie des douze pays producteurs de pétrole dont l’agence de notation Moody’s vient de placer les notes souveraines sous examen avec possibilité de les réviser à la baisse.

S’exprimant dans une série de communiqués vendredi dernier, l’agence de notation argumente sa décision en mettant en avant  l’impact qu’a eu la chute du prix du pétrole sur les finances publiques, les réserves extérieures et les comptes externes des pays concernés, et les conséquences d’un cours peu élevé sur le niveau de ces mêmes indicateurs.

Moody’s a tenu à rappeler à cette occasion   le poids du pétrole dans l’économie du Nigeria, à savoir 40 % des recettes publiques consolidées et 90 % des exportations. . L’agence de notation estime également qu’en pourcentage du PIB, les recettes du pays  ont chuté de 4,3 points entre 2013 et 2015. Durant cette période, le déficit s’est aggravé, passant de -2,3 % à -4,2 %.

Loin de partager l’optimisme – affiché – du Nigeria, l’agence de notation estime pour sa part qu’ »en raison de la rupture structurelle entre l’offre et la demande de pétrole », les prix du pétrole « devraient rester faibles pendant une période prolongée », tablant sur un baril de 33 dollars en 2016, 38 dollars en 2017 avant une remontée à 48 dollars à l’horizon 2019.

Moody’s redoute par ailleurs de nouvelles détériorations des indicateurs macroéconomiques du pays. Si aucun changement de politique économique n’intervient,  l’agence  craint que de la dette du Nigeria ne progresse de 7,5 points d’ici 2018.

Si les cours du brut ont perdu plus de 60% depuis juin 2014, une offre pléthorique en étant une des causes principales, les prix ont toutefois amorcé une nette reprise depuis la mi-février. Une tendance consécutive à la proposition faite par l’Arabie saoudite et la Russie – les deux plus importants producteurs de pétrole au niveau mondial – ainsi que le Qatar et le Venezuela, de s’accorder pour geler leur production à ses niveaux de janvier.

Depuis lors, les spéculations fleurissent quant à la tenue d’éventuelles réunions entre membres et non-membres de l’Opep à la fin du mois de mars.

Le Koweït, membre lui aussi du cartel a déclaré mardi qu’il ne gèlerait le niveau de sa production de brut que si tous les grands producteurs, dont l’Iran, faisaient de même.

Sources : AFP, Jeune Afrique

Elisabeth Studer – 08 mars 2016 – www.leblogfinance.com

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(28 commentaires)

  1. Face à la pression des prix, de nombreux producteurs de shale oil aux US vont être obligés de cesser leurs opérations et certains pays producteurs vont devoir suivre la voie du Nigeria.

    Charles

  2. Pari risqué, pari manqué !! En multipliant les stocks issus de gaz de schiste les US pensaient semer une belle pagaille et tirer les marrons du feu !! Pour ce qui est de la pagaille c’est réussi !! Pour ce qui est de tirer les marrons inutile de dire que si Total est touché, chez eux ce n’est vraiment pas beau à voir.
    Nous entrons dans une crise financière majeure !! Les Majors US vont boire le bouillon !! Bravo les copains !!

  3. Nigeria: syndicats en grève contre la restructuration de la compagnie nationale de pétrole

    Lagos – Des syndicats de la compagnie nationale de pétrole NNPC ont entamé mercredi une grève en protestation contre le plan de restructuration de l’Etat nigérian, risquant d’aggraver l’approvisionnement en carburant du premier producteur d’or noir sur le continent africain.

    Les opérations au sein de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) ont été suspendues à l’échelle nationale, a déclaré Babatunde Oke, un cadre de l’Association nigériane du pétrole et gaz naturel (Pengassan).

    L’appel à la grève a été lancé par la Pengassan et l’Union nationale des travailleurs du gaz et pétrole (Nupeng) pour protester contre la décision unilatérale du ministre du pétrole, Ibe Kachukwu, de scinder la NNPC.

    M. Kachukwu, également à la tête du NNPC, a annoncé la semaine dernière un plan de fractionnement de la NNPC en 30 compagnies indépendantes afin de regagner le chemin de la rentabilité.

    Selon Babatunde Oke, les syndicats sont préoccupés des conséquences pour les employés de cette restructuration et ont appelé les membres de la NNPC à se mettre en arrêt de travail jusqu’à ce que le ministre s’engage sur cette question.

    Le ministre du pétrole a pour sa part reconnu que l’engagement n’était pas assez bon. Il a assuré que la NNPC n’allait pas se disloquer et qu’il comptait rencontrer les employés pour leur expliquer clairement la situation.

    Ce que nous avons simplement fait est une réorganisation… Rien de nouveau est arrivé, a-t-il déclaré aux journalistes à Abuja.

    L’action des syndicats devrait avoir des conséquences dans le transport du carburant depuis les dépôts de la NNPC et réduire des stocks déjà bas. Depuis deux semaines, de longues files d’attente se sont formées dans les stations service.

    Préoccupé par la situation, Kachukwu, ne souhaite pas que l’industrie s’arrête.

    Avant la chute des cours du pétrole sur les marchés mondiaux qui ont plombé son chiffre d’affaires, la NNPC a longtemps été accusée d’inefficacité et de mauvaise gestion des milliards de dollars de revenus pétroliers, incitant le gouvernement à sa refonte pour une meilleure transparence et stopper la corruption.

    Bien que premier producteur africain de pétrole, le Nigeria dépend d’importations de produits pétroliers par manque de capacité domestique de raffinage. Le gouvernement travaille à améliorer les capacités des raffineries publiques et subventionne les prix à la pompe.

    Avec une production de l’ordre de deux millions de barils/jour, le pétrole compte pour environ 70% des revenus de l’Etat et 90% des réserves de devises étrangères du pays.

    (©AFP / 09 mars 2016 19h04)

  4. Le Nigeria commence à produire du pétrole à Lagos

    Lagos – Une entreprise nigériane a annoncé avoir commencé l’extraction de pétrole au large de la capitale économique de Lagos, une première au Nigeria, où la production d’or noir était jusqu’ici concentrée dans le delta du Niger, dans l’est du pays.

    Yinka Folawiyo Petroleum Co. Ltd (YFP) a le plaisir d’annoncer avoir commencé la production de pétrole brut depuis son champ Aje, situé sur le bloc OML 113 au large de Lagos, a annoncé l’entreprise mardi soir.

    Le pétrole produit sur le champ Aje va être conservé sur le (navire) Front Puffin, qui a une capacité de production de 40.000 de barils par jour et une capacité de stockage de 750.000 barils précise le communiqué, sans préciser le volume de production actuel.

    L’entrée en activité de ce nouveau champ, qui est le fruit de plus de 25 ans d’exploration, selon YFP, fait de l’Etat de Lagos un nouvel Etat pétrolier.

    Le Nigeria est le premier producteur du continent africain, et jusqu’ici, sa production était concentrée dans la région marécageuse du delta du Niger. La ville de Port Harcourt reste son principal hub pétrolier.

    Selon l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Nigeria produit actuellement 1,8 millions de barils par jour.

    Mais le vol de pétrole à grande échelle et le sabotage d’oléoducs sur les installations on-shore dans la région du Delta font régulièrement chuter la production.

    Le pétrole représente la principale source de revenu de l’Etat nigérian. La chute mondiale des cours de brut, qui a débuté mi-2014, a engendré une crise économique et financière majeure dans le pays.

    (AFP / 04 mai 2016 12h50)

  5. Le Nigeria s’enfonce dans la crise: le PIB se replie de 2,24% au 3e trimestre

    Abuja – Le Nigeria, tombé en récession au deuxième trimestre, s’enfonce dans la crise économique avec une contraction de son Produit intérieur brut de 2,24% sur un an au troisième trimestre, selon les chiffres du Bureau National des Statistiques (BNS) publiés lundi.

    Géant du continent africain, le Nigeria souffre notamment de la chute du prix du baril et d’attaques récurrentes de ses installations pétrolières par des groupes rebelles, entraînant une perte de revenus pour l’Etat, une forte inflation (+18%) et une pénurie de devises étrangères.

    Avec une production de pétrole passée de 2,17 millions de barils par jour en 2015 à 1,63 million de barils aujourd’hui, le secteur pétrolier a ralenti de 22% par rapport à l’année dernière, note le rapport du BNS, et le Nigeria a perdu sa place de premier exportateur de l’Afrique sub-saharienne, au bénéfice de l’Angola.

    Le pétrole compte pour 70% des revenus de l’Etat et 90% des revenus d’exportations en devises étrangères, et le pays n’a jamais diversifié son économie depuis la découverte de l’or noir dans les années 1960.

    Le ralentissement des exportations a entraîné une lourde pénurie de devises étrangères, handicapant l’économie du pays: les plus pauvres souffrent d’une forte augmentation des prix de biens de consommation de base, et la classe moyenne et supérieure ne trouve plus de dollars pour voyager à l’étranger.

    Le secteur industriel (-2,9% selon le rapport) a été frappé de plein fouet par la dévaluation du naira et à cause de cette même pénurie, les grands acteurs économiques ne parviennent pas à importer leurs matières premières, payables en dollars.

    Ce ralentissement du secteur industriel est en partie dû à la chute du taux de change, qui rend les importations plus coûteuses, note l’agence nationale.

    – Economie à deux vitesses –

    Le président Muhammadu Buhari a longtemps refusé de laisser flotter la monnaie, pour empêcher une forte hausse des prix, mais cela a contribué à développer un circuit de change au marché noir.

    Aujourd’hui, malgré la dévaluation de juin dernier, les cours officiels (320 nairas pour 1 dollar) n’arrivent pas à rejoindre les cours du marché noir (440 nairas pour un dollar), encourageant une économie à deux vitesses.

    Aucun signe d’amélioration n’est perceptible, les groupes rebelles indépendantistes du Delta ont promis de mettre l’économie du pays à genoux tant que leurs revendications ne sont pas entendues. Malgré des pourparlers avec le gouvernement, les Vengeurs du Delta, le plus actif de ces groupes, ont fait exploser un oléoduc opéré par Agip la semaine dernière, qui fait transiter à lui seul 300.000 barils/jour.

    Des réformes sont nécessaires pour sauver l’économie, et jusqu’à présent, elles ont été évasives, a expliqué Razia Khan, économiste à la Standard Chartered Bank.

    Pour les économistes, il est trop tôt pour dire que le pire est passé.

    L’agence BMI Research avait annoncé un regain de la croissance grâce à la réouverture d’un terminal pétrolier, Forcados (215.000 bpj), annoncée pour le mois d’octobre. Mais de nouvelles attaques, notamment le 13 octobre sur l’un des oléoducs, et des menaces continuelles ont retardé sa réouverture.

    Avec une production de pétrole qui devrait également chuter au 4e trimestre, il est trop tôt pour penser que le Nigeria est au plus bas, selon John Ashbourne, économiste pour Capital Economics, spécialisé sur l’Afrique.

    Malgré les efforts du gouvernement pour encourager la production domestique -et donc, de moins dépendre de ses importations-, le secteur industriel a lui aussi été ralenti, note M. Ashbourne, qualifiant la politique financière du gouvernement Buhari de incohérente et menaçante pour l’économie.

    L’économie du Nigeria est entrée en récession au deuxième trimestre, avec un recul de son PIB de 2,06% sur un an après une baisse de 0,36% au premier.

    Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu une contraction du PIB de 1,7% pour le Nigeria pour 2016, une année noire de recul: la première depuis 20 ans selon l’agence Bloomberg.

    (AFP / 21 novembre 2016 12h57)

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