Sujet fort intéressant que celui abordé lors des rencontres de la SAIF (Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe) qui se sont tenues à Perpignan le 4 septembre dernier lors d’une conférence organisée dans le cadre du festival Visa pour l’Image.
« Confrontés à une dépossession de leurs images par les opérateurs de l’Internet, les photojournalistes peuvent-ils être encore garants du pluralisme ? »
Un thème aussi éthique que financier … qui démontre également l’enjeu que revêt pour la démocratie une presse diversifiée alors que lobbies et mega trusts sont tentées de faire leur loi, de dicter leurs messages, voire de nous manipuler via une forme de pensée unique. A moins que cela ne soit jamais fait.
Le risque ? Que ne se développe à terme une sorte de dictature de l’information, dont le but ultime serait de servir les intérêts des multi-nationales et des financiers qui en tirent les ficelles.
Un sujet, donc, loin d’être anodin, qui nous plonge dans les affres d’un monde évoqué par Jean-Christophe Rufin dans son livre Globalia, sur lequel nous reviendrons prochainement.
Constatant que paradoxalement, depuis plus de dix ans, la valeur de la photographie n’a cessé de décroître alors que le monde dans lequel nous vivons nous abreuve voire nous bombarde d’images, Olivier Brillanceau et Pierre Garçon, hauts responsables de la SAIF, s’alarment de la mise en place de cette « nouvelle économie » qui participe selon eux à « une banalisation de l’image et à une expropriation de son auteur », et finalement à un déni du travail des photojournalistes.
Pour tenter de comprendre quelles sont les causes à l’origine de ce phénomène, plusieurs pistes ont été invoquées : l’émergence d’Internet, la diffusion par des acteurs du marché de l’image de photographies à bas prix. La mise à disposition gratuite au public d’œuvres par des acteurs du Net.
Certains l’affirment haut et clair : la situation actuelle pourrait être en grande partie issue de la stratégie déployée par le géant Google. Les membres de la SAIF déplorent ainsi que Google Images soit « devenue la première banque mondiale d’images, sans autorisation et sans rémunération des auteurs, indexant toutes les images existantes sur le Net ».
Selon eux, cette « captation » de valeur par « des gens qui ne produisent pas » prive les créateurs de leur activité. Pire encore, à ce compte, les nombreux diplômes issus de brillantes écoles risquent de se retrouver sans avenir … et le secteur privé de l’esprit critique – voire moins docile – de la jeunesse.
L’absence de pluralisme liée à la concentration du pouvoir financier pourrait si nous n’y prenons garde nous condurie vers une « unicité et uniformisation de l’illustration et des témoignages », pour ne pas dire pensée unique … aux frontières de la dictature. Dictature financière, certes, mais dictature tout de même, faisant de nous des consommateurs, et électeurs manipulés par les medias de masse aux services des intérêts d’un petit nombre d’acteurs très puissants.
Le danger est d’ores et déjà à nos portes puisque la baisse des budgets publicitaires des entreprises a conduit à une diminution des commandes auprès des photo-journalistes. Désormais, notent les organisateurs de la conférence, « la plupart des grands conflits ne sont couverts uniquement que par quelques grandes agences ». Sans aucune garantie d’objectivité … et alors même que parmi l’une de ces sociétés figure Getty Images … détenu en grande partie par Carlyle, le sulfureux fonds de pension US.
Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 10 septembre 2014
Crédits Photos : Elisabeth STUDER
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Surveillance: Yahoo! dit avoir été menacé d’une forte amende aux USA
Washington – Les autorités américaines ont menacé Yahoo! d’une amende de 250.000 dollars par jour en 2007-2008 pour le contraindre à livrer des données sur ses utilisateurs au nom de la sécurité nationale, a affirmé le groupe internet jeudi.
Selon 1.500 pages de documents rendus publics jeudi, le groupe américain a été finalement contraint de céder aux injonctions de l’administration après avoir été débouté par deux juridictions chargées de contrôler les opérations de renseignement.
Les documents publiés montrent comment nous avons dû combattre à chaque étape pour nous opposer aux mesures de surveillance de l’administration, a affirmé Ron Bell, responsable des questions juridiques chez Yahoo!, dans un message posté sur l’un des blogs officiels du groupe.
Selon M. Bell, les autorités ont été jusqu’à menacer le géant de l’internet d’une amende de 250.000 dollars par jour pour le contraindre à dévoiler des données dans le cadre du programme d’interception des télécommunications Prism.
Nous avons refusé de nous plier à ce que nous considérions comme une surveillance contraire à la Constitution, a assuré le responsable de Yahoo!.
Révélé par l’ancien espion américain Edward Snowden, le programme Prism de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) permet d’intercepter les communications électroniques de personnes étrangères et se situant vraisemblablement à l’étranger.
Selon les documents d’Edward Snowden, Facebook, Google, Microsoft, Apple, AOL, Skype et Yahoo! sont associés à ce programme même si ces sociétés ont toujours nié donner un accès direct à leurs serveurs.
Dans son message, Yahoo! ne révèle pas l’ampleur des données livrées aux autorités mais se félicite d’avoir obtenu la déclassification des 1.500 pages de documents confidentiels.
Nous estimons qu’il s’agit d’une importante victoire pour la transparence et nous espérons que ces archives contribueront à promouvoir un débat éclairé sur la relation entre la vie privée, une procédure équitable et la collecte d’informations liées au renseignement, souligne le responsable de Yahoo! dans son message.
Selon des documents de justice partiellement censurés et consultés par l’AFP, Yahoo! a défié le gouvernement sur le terrain de la constitutionnalité, en affirmant que son programme de surveillance violait les règles de protection de la vie privée.
Dans un passage, le groupe indique ainsi que les demandes de l’administration sont inconstitutionnelles parce qu’elles permettent une surveillance sans mandat de communications personnelles de citoyens américains (…), et qu’elles n’étaient pas justifiables.
Yahoo! a également plaidé que le programme ne se contentait pas de surveiller des cibles à l’étranger mais également aux Etats-Unis sans qu’elles soient informées que leurs communications internet étaient collectées.
La Cour suprême américaine n’a jamais approuvé une surveillance sans mandat de citoyens américains, affirme le groupe dans un autre passage.
Selon le groupe, la procédure était par ailleurs similaire a ce qui était demandé dans les enquêtes judiciaires et aurait dû être approuvée par le siège de la compagnie.
Malgré ces griefs, un document daté du 14 mai 2008 montre que Yahoo! a commencé à se plier aux injonctions du gouvernement concernant les utilisateurs prioritaires de messageries électroniques que le gouvernement voulait surveiller.
(©AFP / 12 septembre 2014 00h01)
http://www.bagnewsnotes.com/2014/08/on-publishing-photos-of-a-public-execution/
http://www.bagnewsnotes.com/2014/09/the-dynamics-of-the-sotloff-video-how-pictures-are-killing-us/
cqfd
A lire, on en reparle …
http://www.leral.net/Moussa-Sow-Senegalais-et-proprietaire-d-hotels-en-Guinee-Si-Ebola-se-propage-en-guinee-il-entrera-au-Senegal_a123856.html
notamment :
Etabli en Guinée depuis pratiquement 28 ans, Moussa Sow fait partie de ces riches Sénégalais qui ont fait fortune ailleurs. Homme d’affaires propriétaire de deux grands hôtels à Conakry (Sacha et Hotel du roi) il ne reçoit plus de client à cause de la crise dû au virus Ébola. Ce natif de Kaolack qui vit entre le Sénégal, la France et la Guinée réclame une solidarité africaine et se pose des questions sur l’implication de l’Occident dans la gestion de cette crise.
Comment vivez-vous la propagation du virus Ébola en Guinée et dans la sous-région ?
Depuis que la maladie est là, je suis en train de crier sur tous les toits qu’il y a un problème, mais personne ne m’écoute. Je suis milliardaire. Je parle, non pas parce que mes affaires ne marchent plus, mais parce que je suis Africain et je ne dors plus. Ce qui se passe en Afrique fait peur.
***
Les Africains ont tendance à croire tout ce qu’on leur dit. On nous embarque et personne n’a le droit de douter. Les informations viennent de l’Occident et on les avale sans se poser des questions.
*******
Et bizarrement, on note des problèmes partout où il y a des richesses.***
Et on doit se poser des questions : Qui a amené la maladie dans ce pays, pourquoi on ne la retrouve que là où il y a une fortune ?
Qu’est-ce que vous insinuez ?
Je vous dis que dans cette affaire ; ce qui est grave, c’est que les Occidentaux sont en train de régler beaucoup de problèmes. Les Chinois qui les emm… en Afrique sont en train de fuir. La religion aussi, elle est en train de partir. Les gens ne se saluent même plus à la mosquée. Si quelqu’un perd la vie, on ne peut plus effectuer la prière mortuaire. Il faut se poser des questions.
Donc, vous voulez dire qu’il y a la main de l’Occident quelque part et qu’il y est pour quelque chose…
Oui, (il insiste), c’est l’Occident, il ne faut pas rêver (…) Si certaines populations ont attaqué MSF, c’est parce qu’ils ont leur raison. Quelqu’un qui vient te soigner, tu ne l’attaques pas. Ce qui se passe, c’est que même si tu transpires, on te met à l’isolement. Je ne dis pas qu’ils n’ont pas raison. Mais on doit se poser des questions. Il faudrait qu’on écoute les populations qui sont concernées (…) Ils ne nous aident pas. L’Europe n’a jamais aidé l’Afrique.
Mais quand même, ce ne sont pas les Européens qui mangent les viandes de brousse…
Mais ce n’est pas ça le problème. Depuis que le monde est monde, les gens mangent de la viande de brousse. Les pays qui consomment le plus ces viandes de brousse sont le Gabon et le Cameroun et pourtant, il n’y a pas d’Ébola là-bas. Il faut avoir le courage de se regarder en face. En Guinée, les Peulhs ne mangent pas de viande de brousse, pourtant, ce sont les plus nombreux. Et la plupart d’entre eux ne mangent que Halal.
Maintenant, si on ne ferme pas les frontières, quelle doit être la solution ?
Que tous les Africains soient solidaires et que les médecins africains aillent secourir les pays atteints, qu’ils aient le courage d’aller voir ce qui se passe.
Mais, il n’est pas sûr de laisser les gens transiter entre ces pays pour éviter la propagation du virus ?
C’est parce que t’es comme tous les Sénégalais. Tu as peur. Vu la gravité de la maladie, n’est-il pas normal que les gens aient peur ? Le piège, c’est ça. On dit que tout le monde meurt d’Ébola. Personne ne meurt plus en Guinée d’autres chose que d’Ébola. Une personne a la diarrhée, on l’emmène à l’hôpital, on le met à l’isolement. On ne meurt plus de palu, tout le monde meurt d’Ébola. Puis on dit qu’il y a plus de 500 morts. Ecoutez, en Guinée, chaque année, il y avait 200 personnes qui mouraient de choléra. Maintenant, même si tu as mal à la tête, on te met à l’isolement. Mais c’est grave.
Contestez-vous les chiffres de MSF ?
Non, je ne conteste pas. Mais j’en doute. On ne consomme que les informations des Occidentaux. Même les médias sénégalais se font embarquer. Aucun media sénégalais n’est allé là-bas pour en savoir plus. On doit se poser des questions.
Comment Israël « forme » des journalistes étrangers
L’OBJECTIVITÉ VUE PAR TEL-AVIV
ORIENT XXI > MAGAZINE > REPORTAGE > VINCIANE JACQUET > 17 SEPTEMBRE
Du 30 août au 4 septembre s’est déroulée à Tel-Aviv une formation tous frais payés par le gouvernement israélien pour « apprendre à parler d’un conflit de manière neutre et professionnelle ». Au programme, des conférences sur le terrorisme et les sujets militaires et politiques, un « tour stratégique » de Jérusalem et des zones de conflit, et des rencontres et échanges avec des leaders politiques, des universitaires et des journalistes israéliens. Trente journalistes du monde entier, triés sur le volet, y ont participé.
Les jeunes journalistes participants du MICS 2014.
Media in Conflicts Seminar, septembre 2014.
« Les conflits sont partout. Notre vrai défi est d’en parler » : c’est sous ce slogan attrayant qu’une formation de cinq jours tous frais payés à Tel-Aviv, le Media In Conflicts Seminar (MICS), est proposée à de jeunes journalistes du monde entier pour les inviter à adopter une vision plus « objective » des agissements d’Israël. Une action de la hasbara1 très discrètement financée par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
LES SAUVEURS DE LA PALESTINE
« Je préfère que la Palestine devienne terre d’Israël, plutôt que de la voir tomber aux mains du Hamas », les organisateurs du séminaire « médias en conflit » préviennent que l’interview est « off ». Ce Palestinien ne donnera pas son nom. Il craint pour sa vie. Il explique que si « certaines personnes » venaient à apprendre ce qu’il pense, il serait menacé de mort. Il travaille dans le bâtiment, « avec des Arabes et des juifs, et tout va bien », assure-t-il. Selon lui, cette situation et les morts qui s’accumulent depuis des années sont la faute du Hamas qui utilise les gens de Gaza comme boucliers humains. La résonance avec le discours entretenu par l’armée israélienne laisse perplexe.
Parmi les seize intervenants du MICS, trois sont des Palestiniens, et les trois soutiennent la politique d’Israël. Là est toute l’étendue de l’« impartialité » proposée par la formation. Le message est asséné tous les jours : Israël nous sauvera tous. Barak Raz est un ancien porte-parole de l’armée israélienne et un ancien chef d’opérations militaires. Il est présenté dans le séminaire comme « un fier sioniste qui aime à l’occasion partager ses pensées et ses impressions sur la situation en Israël et dans le monde ». Il assure que « Mahmoud Abbas et le Fatah savent très bien que seul Israël peut maintenir l’ordre et la sécurité en Cisjordanie. C’est pour cette raison qu’ils nous laissent intervenir ». La perspective israélienne est défensive et protectrice, et leur armée est une « force de défense »2. Miri Eisin, colonel à la retraite et aujourd’hui professeure de géopolitique, explique qu’Israël a besoin de diffuser ce message car les médias étrangers, en choisissant de ne montrer qu’une face du conflit, désignent les Israéliens comme les envahisseurs. « Si vous choisissez, sur une photographie, de montrer des soldats et des chars, vous choisissez de montrer l’occupation. Vous émettez donc l’hypothèse qu’il y a de la violence à cause de cette occupation. En revanche, si vous choisissez de montrer les bombes du Hamas, vous montrez la violence et supposez que l’occupation est nécessaire pour combattre cette violence. Malheureusement, les médias occidentaux ont décidé de montrer seulement l’occupation ».
Pourtant Israël est là pour Gaza. Sharon Banyan, ancien officier de l’armée qui a démissionné en octobre 2013 a toujours d’étroites relations avec le corps militaire et aime mettre en avant les efforts qui sont faits pour soutenir les Palestiniens. « Nous leur avons laissé la plus belle partie de la côte », dit-elle. « Nous leur avons permis de construire des hôtels de luxe en bord de plage, et vous pourrez les voir si vous y allez ». Elle insiste ensuite sur la façon dont le Hamas détruit tous ces efforts et transforme la vie des habitants en cauchemar : « La centrale d’Ashkelon fournit à Gaza toute l’électricité dont elle a besoin. Et pourtant les combattants du Hamas en ont fait une cible légitime et ont essayé d’y envoyer des missiles plusieurs fois ». Schlomi Fogel est un homme d’affaires influent qui affirme qu’Israël assure également son soutien à l’ensemble des pays arabes grâce à des relations commerciales qui représentent plus de cinq milliards de dollars. « En tant que journalistes, vous devez faire attention à ce qui se passe sous la table », conseille-t-il.
CET ENFANT QUI DOIT MOURIR
Les journalistes occidentaux en prennent pour leur grade. Paul Hirschson, porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères, assène que « ce qui s’est passé à Gaza n’était pas du journalisme. Des questions élémentaires n’ont pas été posées, ils [les journalistes] savaient qu’ils ne faisaient pas leur travail correctement ». Hirschson fait notamment référence aux enfants de Gaza. « Personne, parmi l’IDF, ne veut tuer des innocents », déclare Arie Sharuz Shalicar, porte-parole auprès de l’Union européenne. « Mais nous y sommes forcés. Quel autre choix avons-nous lorsque nous les voyons courir vers nous avec une ceinture d’explosifs à la taille ? », continue-t-il. Photographies à l’appui, les conférenciers mettent en cause le Hamas et l’utilisation indigne de leurs propres familles comme boucliers humains. Les missiles se trouvent sur la terrasse d’un bâtiment avoisinant une école, un hôpital, un centre des Nations-Unies…
Boaz Ganor, fondateur et directeur de l’Institut international pour le contre-terrorisme, ajoute qu’« il ne connait pas une seule armée au monde qui ait dû faire face à une situation de cette complexité ». Bien triste, mais légitime et inévitable selon tous les porte-paroles de l’armée. Le but de chaque opération militaire israélienne n’est pas d’assassiner les têtes blondes de leurs voisins, mais de protéger les leurs. Banyan, lors de la visite des participants au séminaire à Sderot, insiste : « Lorsque la sirène retentit, vous n’avez qu’une poignée de secondes pour choisir quel enfant vous voulez sauver. Si vous avez trois enfants, jouant à trois endroits différents, vous n’aurez pas le temps d’aller tous les chercher ; c’est une situation insupportable à vivre. » Discours rôdé répété mot pour mot par plusieurs intervenants et saupoudré du témoignage poignant de parents ayant perdu leur fils ou leur fille. Nulle mention des abris anti-missiles construits dans chaque maison de Sderot. Nulle présence des parents palestiniens ayant perdu un ou plusieurs enfants. La compassion et l’empathie deviennent des armes au service de la légitimation de l’action militaire.
La « formation » devient digne des plus grandes campagnes politiques. Les organisateurs se disent étudiants ou anciens étudiants intéressés par les relations internationales. Mais qui paie les cinq jours tous frais payés (à l’exception du billet d’avion pour se rendre à Tel-Aviv), avec bus privé affrété tous les jours et séjour dans un hôtel à 150 dollars par jour ? Sans compter que devant le micro, ce sont pour la plupart des militaires haut-gradés, des porte-paroles ou d’anciens porte-paroles de l’armée qui se relaient.
Ce séminaire dit « professionnel » a en fait débuté en 2009, à l’initiative d’anciens membres de StandWithUs Israel, un groupe anti-palestinien basé aux Etats-Unis et généreusement soutenu par Israël à coups de plusieurs millions de dollars. Le projet est approuvé et reçoit la collaboration financière du ministère de la diplomatie (aujourd’hui englobé dans les services du premier ministre). En 2012, un rapport du Molad notait, se référant au MICS, que « le ministère de la diplomatie organise un séminaire annuel […] pour des membres des médias et des journalistes européens en vue de développer des liens plus intimes et personnels qui encouragent une attitude plus positive à l’égard de la politique intérieure et étrangère d’Israël ». Dans un article de 2010, « Conflict Reporting 2010 : Lessons from Israel », Howard Hudson, ancien éditeur au Centre européen de journalisme, mentionnait que les diplômes reçus à la fin de la formation portaient le sceau du ministère de la diplomatie. La « cérémonie » de remise des diplômes a toujours lieu, autour d’un buffet-traiteur accompagné de verres de vin rouge et blanc. Mais le sceau du ministère a disparu. Tout comme les communiqués de presse officiels qui approuvaient le programme du MICS. Restent l’ambiance estudiantine et le sentiment formidable d’appartenance à une même communauté, cultivés avec enthousiasme et loyauté par les étudiants d’Herzliyya.
UNE GENTILLE COMMUNICATION
Et à force de bons sentiments, le séminaire se transforme en camp d’été. Les 18 journalistes venus du monde entier, sélectionnés parmi plus de 300 candidats, ont entre 20 et 30 ans. La plupart sont à peine sortis de l’école, d’autres en sont au début de leur carrière. Ils arrivent frais et pleins d’enthousiasme devant des organisateurs du même âge. L’ensemble fait un peu colonie de vacances ; les « monos » rappellent à l’ordre ces jeunes « pioupious » excités qui ne savent pas se tenir.
Israël, vers laquelle tous les yeux sont braqués depuis des décennies, est la terre promise pour le reporter en herbe qui n’a jamais mis un pied en zone de guerre. Quelle fierté d’y être ! Et pourtant. Les heures de conférences s’enchaînent, mais très peu parmi les auditeurs prennent des notes. Très peu de mains se lèvent pour protester contre les discours assénés. L’oreille semble attentive, c’est déjà bien assez. Tout le monde garde ses forces pour les sorties du soir. Selfies, tournée des pubs et dîner-pizzas initiés par les jeunes cadres dynamiques de la capitale israélienne font oublier les bombes qui pleuvaient sur Gaza il y a à peine quelques semaines.
Parce qu’au fond, ils ont l’air gentil ces Israéliens. Fi de violence dans les paroles, ils sont prévenants, attentifs, aux petits soins. Respectueux de tous. D’ailleurs « Israël n’a jamais violé les droits civils des Palestiniens en 60 ans », clame l’avocat Elyakim Haetzni. Là, quand même, les pioupious se réveillent. Murmure dans la salle. Mais pas plus, il ne faudrait pas casser la bonne ambiance entre nous. Cela aura été l’unique véhémence journalistique de la semaine. Le séminaire se termine. Seuls deux participants sur 18 y attachent une tentative claire de propagande sioniste. Parmi les 16 autres, on arbore fièrement l’attestation de réussite reçue lors de la cérémonie de clôture. Aucun esprit critique, aucune réflexion personnelle de la part de ceux qui sont présentés comme les « plumes » de demain. Israël et sa stratégie de « communication gentille » peuvent se féliciter de leur succès. Et nous, nous inquiéter de cette trop facile manipulation des jeunes cerveaux du monde des médias.
VINCIANE JACQUET
Dimanche 7 septembre 2014
Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir…
Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir…Le système capitaliste repose sur des médias de plus en plus omniprésents car parfaitement adaptés aux évolutions technologiques du XXIème siècle. Journaux et chaînes télévisées représentent aujourd’hui une arme redoutable pour ceux qui tirent les manettes de l’économie globale. Et ne parlons pas de liberté de la presse ! Tout récemment, les mésaventures de Libération, affrontant une des plus graves crises de son histoire, ont nécessité d’avoir recours à des hommes d’affaires fortunés prêts à renflouer les caisses, moyennant forcément une emprise plus ou moins directe sur l’entreprise et partant, la ligne éditoriale. On ne mord pas la main qui vous nourrit…
Malgré ceci, de nombreuses voix se font entendre pour critiquer ce système qui nous pousse inexorablement vers une crise, économique et morale, de grande ampleur. Certains, tel l’éditorialiste du New York Times Roger Cohen, estiment même que les tensions qui agitent l’Ukraine, la guerre syrienne et les conflits territoriaux en mer de Chine sont autant d’éléments qui pourraient déclencher un nouveau conflit mondial.
Plus que jamais l’Occident, qui continue à être à la traîne de ce système en n’acceptant pas de céder le témoin aux BRICS, met le feu aux poudres en alimentant les guerres et autres entreprises de déstabilisation. Et là encore, l’appareil médiatique n’a jamais autant joué son rôle de propagandiste que depuis la chute du Mur. Le principe du « deux poids et deux mesures » est à ce petit jeu-là un véritable atout dans la manche des États-Unis et de leurs alliés, une arme dévastatrice utilisée au fil des ans pour hypnotiser et tromper une opinion publique de plus en plus privée de sens critique et de profondeur culturelle. Les États-Unis ont même rendu systématique ce « deux poids et deux mesures » en trouvant le terrain d’entraînement idéal avec la Guerre froide qu’elle a menée contre l’Union soviétique au cours du XXème siècle.
Mais comment diable s’y sont-ils pris ? C’est très simple : en accusant le pays des soviets de ne pas respecter les droits humains et d’arrêter injustement les dissidents politiques. Dans le même temps, le maccarthysme battait pourtant son plein au pays des soi-disant libertés, et des milliers d’Américains suspectés d’avoir de simples sympathies pour le socialisme ont connu les foudres de la « chasse aux sorcières ». Certains, à l’image des époux Rosenberg, ont même connu la chaise électrique. Et lorsque les chancelleries dites démocratiques mettaient en cause le bloc socialiste pour son intervention en Hongrie et en Tchécoslovaquie, les États-Unis et leurs alliés écrasaient les revendications populaires en Corée, au Vietnam, en Angola, au Congo ou en Amérique du sud sans que personne n’osât alors remettre en doute la supériorité morale de l’Empire. Et peu importe si, à la même période, les États-Unis étaient en train de dépasser l’URSS en termes de taille relative de sa population carcérale… Les médias avaient déjà fait le tri.
On ne parlera même pas de la politique intérieure des États-Unis, marquée durant les années cinquante et soixante par un racisme quasi institutionnel à l’encontre des Noirs et des Hispaniques. Un racisme impensable pour un pays se faisant le chantre de la liberté. Rappelons que l’ancien président sud-africain Nelson Mandela figurait sur la liste des terroristes établis par l’Empire, et ce depuis la présidence de Ronald Reagan jusqu’en 2008. Son parti, l’ANC (Congrès national africain), était alors considéré par les autorités américaines comme une organisation terroriste en raison de son engagement contre l’apartheid. Ces éléments n’ont pourtant jamais entamé la confiance aveugle des pays d’Europe de l’ouest vis-à-vis de son allié d’Outre-Atlantique. Cela pouvait encore se comprendre tant que l’URSS était debout ; il s’agissait alors d’une guerre idéologique entre l’Ouest et l’Est, et l’Occident se retrouvait, bon gré mal gré, sous le parapluie de l’OTAN.
Avec la chute de son ennemi soviétique, les États-Unis ont perdu toute excuse. N’ayant plus d’Empire du mal à défier, la « reine des démocraties » aurait dû tenir ses promesses et délivrer au monde entier la prospérité que la présence du monstre soviétique empêchait jusque-là d’offrir. Force est de constater que la chute de l’URSS n’a pas conduit à une amélioration des conditions sociales. Pis, les droits des travailleurs ont commencé à être malmenés et le bien-être ne s’est pas propagé si ce n’est par le développement de nouveaux biens technologiques, mais au prix d’un processus de fragmentation de la richesse aboutissant à la capitalisation par quelques-uns de sommes considérables d’argent au détriment du plus grand nombre.
Quant aux guerres, elles sont loin d’avoir disparu. L’Iraq, la Yougoslavie, le 11 Septembre, l’Afghanistan, les Printemps arabes et l’Ukraine nous rappellent que le monde entier verse chaque jour un peu plus dans le chaos. Le « deux poids et deux mesures » figure toujours en pointe de la propagande de guerre que les médias ont mise en place pour apporter un soutien diplomatique et moral aux interventions militaires de l’Occident. De la Libye de Kadhafi à la Syrie d’Assad, les médias ont orchestré sans discontinuer un gigantesque martèlement visant à identifier l’ennemi de la liberté et de la démocratie, le méchant pourrait-on dire, pour le jeter en pâture à l’opinion publique et justifier du même coup leurs prétentions impérialistes.
Ces manipulations, grossières au demeurant, sont d’autant plus possibles que les masses sont littéralement gavées par la propagande d’État. Il est facile dans ces conditions pour les dirigeants occidentaux de ne présenter qu’une analyse sommaire et manichéenne des faits, une analyse n’appelant aucune réflexion. Pourtant, les militants djihadistes qui combattent Assad après avoir combattu contre Kadhafi sont présentés par les médias comme des combattants de la liberté, alors que les moudjahiddines qui luttent contre les États-Unis en Afghanistan deviennent subitement des terroristes. Plus près de nous, Hollande affirme que le président Assad n’est pas un partenaire fiable contre le terrorisme, alors que ces mêmes terroristes étaient les interlocuteurs de l’Élysée dans ses velléités de destitution des dirigeants syrien et libyen.
En Ukraine, le mouvement de contestation, baptisé « Euromaïdan », montre comment un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu peut être fomenté avec succès avec un appui étranger et sans intervention militaire. Il dévoile, une fois de plus, la partialité des médias occidentaux qui, avec une argumentation fallacieuse, appuient aveuglément l’interventionnisme occidental et, avec une vision dichotomique, qualifient là aussi les uns de bons et les autres de méchants. Parmi ceux-ci, les séparatistes de la République populaire du Donetsk… comme si cette appellation suffisait à faire d’eux des terroristes.
L’Occident n’a eu de cesse de rendre ces ennemis inaudibles, pratiquant la désinformation par une perte de repères due à la surinformation en vue de créer non des illettrés ou des incultes, mais des êtres en phase de « désorientation », psychologiquement conditionnés et réorientés dans le sens souhaité. Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir…
Capitaine Martin
POUR rappel
Google: Bruxelles dit vouloir accélérer le dossier, se défend de toute politisation
Washington – La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a indiqué jeudi avoir lancé des accusations formelles d’abus de position dominante dans la recherche contre Google afin d’accélérer le processus, assurant que ses décisions ne dépendaient pas de la nationalité des entreprises impliquées.
Mme Vestager a annoncé mercredi l’envoi au géant internet d’une communication de griefs, listant formellement ses accusations d’abus de position dominante dans la recherche en ligne.
Elle est ainsi passée à la vitesse supérieure dans une enquête ouverte depuis plus de quatre ans et susceptible de déboucher pour Google sur une amende pouvant dépasser les 6 milliards de dollars. Plusieurs tentatives de règlement à l’amiable ont échoué.
Ce que j’ai vu quand j’ai pris mes fonctions, c’est que les discussions sur des engagements (de Google pour remédier aux problèmes NDLR) ne semblaient avancer ni très vite, ni de manière prometteuse pour boucler l’affaire, a expliqué Mme Vestager à des journalistes lors d’une visite à Washington.
A sa prise de fonctions en novembre, elle a estimé que l’affaire était urgente, et que nous devrions avancer au lieu d’attendre.
Elle a aussi prévenu qu’une décision sur les résultats de recherche concernant des sites d’achats en ligne, sur lesquels se concentre pour l’instant Bruxelles, pourrait établir un précédent pour (…) d’autres cas où Google favorise ses propres services aux dépens de services concurrents.
Mme Vestager a annoncé les accusations contre Google mercredi juste avant de s’envoler pour Washington et New York, où elle doit discuter cette semaine d’une série de dossiers liés à la concurrence mais n’a pas prévu de rencontrer des responsables du groupe internet américain.
Sa décision a été critiquée par certains observateurs aux Etats-Unis, qui jugent que l’Union européenne est sélective et s’attaque plus durement aux entreprises américaines.
Avant Google, Microsoft avait multiplié les bras de fer avec Bruxelles il y a quelques années et écopé de lourdes amendes, et Apple, Facebook et Amazon se sont aussi retrouvés ces dernières années dans le collimateur de diverses autorités européennes.
L’autorité américaine de la concurrence, la FTC, avait pour sa part refermé il y a deux ans sa propre enquête sur Google, estimant n’avoir pas suffisamment de preuve d’abus de position dominante dans la recherche.
Je ferai mon possible pour m’assurer que le cas Google n’est pas politisé, et qu’il n’est pas enchevêtré dans d’autres affaires, a assuré jeudi Mme Vestager.
Dans un discours dans la soirée au Peterson Institute de Washington, elle a aussi insisté sur l’approche juste et objective de ses services, selon elle, indifférents à la nationalité des entreprises impliquées. Notre responsabilité est de garantir que toutes les entreprises avec des activités sur le territoire de l’UE respectent nos règles, a-t-elle insisté.
Il est clair que les entreprises américaines sont des acteurs forts dans le secteur technologique, donc c’est normal qu’elles soient souvent impliquées dans nos affaires sur ce secteur, a-t-elle estimé.
Elle a toutefois rappelé que des entreprises américaines se retrouvaient aussi du côté des plaignants, et que sur les 30 condamnations de cartels rendues par l’UE entre 2010 et 2014, seulement 17 entreprises concernées sur 231 étaient basées aux Etats-Unis.
jv-soe/lo/gde
GOOGLE
MICROSOFT
APPLE INC.
FACEBOOK
AMAZON.COM
(AFP / 16 avril 2015 22h25)
La Commission européenne a infligé mardi une amende record de 2,42 milliards d’euros à Google pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix « Google Shopping ».
Dans un cas d’abus de position dominante, l’amende la plus importante jamais prononcée par Bruxelles s’élevait jusqu’alors à 1,06 milliard d’euros, contre le géant américain des puces informatiques Intel, et remontait à 2009.
Dans un communiqué Google, a souligné être « en désaccord » avec l’amende infligée par l’UE et envisage un appel.
« Google a abusé de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche en favorisant son propre service de comparaison de prix dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents », a déclaré la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans un communiqué.
« Ce que Google a fait est illégal au regard des règles de concurrence de l’UE. Elle a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d’innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d’un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l’innovation », a-t-elle ajouté.
Cette décision survient moins d’un an après la décision de la Commission européenne de sanctionner un autre géant américain, Apple, pour avoir bénéficié d' »avantages fiscaux » indus accordés par l’Irlande: l’exécutif européen avait alors sommé le 30 août 2016 la firme américaine de rembourser à Dublin plus de 13 milliards d’euros.
Une telle décision défavorable à une entreprise américaine pourrait accentuer les tensions entre Bruxelles et Washington, déjà fortes depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et alors que doit se tenir dans moins de deux semaines un G20 à Hambourg, les 7 et 8 juillet.
(©AFP / 27 juin 2017 12h03)
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