Encore une mauvaise nouvelle pour l’Espagne, décidément empêtrée dans des difficultés financières de grande envergure.
Un malheur n’arrivant jamais seul, le président bolivien Evo Morales a annoncé samedi la nationalisation des compagnies d’électricité détenues par le groupe énergétique espagnol Iberdrola.
Ces nationalisations, annoncées par un décret présidentiel, concernent les compagnies d’électricité Electropaz installée à La Paz et Elfeo située à Oruro, toutes deux appartenant à Iberdrola.
Motifs invoqués par le président bolivien : les prix pratiqués par Iberdrola – ces derniers étant plus élevés en zone rurale qu’en ville – tout en se plaignant également d’un service inégal.
« Nous sommes contraints de prendre cette mesure afin que les tarifs de l’électricité soient uniformes » et que le service soit de même qualité dans l’ensemble du pays, a ainsi précisé Evo Morales.
En mai dernier, le président bolivien avait d’ores et déjà décidé d’exproprier la filiale du groupe espagnol Red Electrica Corporacion (REE).
Rappelons qu’en mai 2010, le président socialiste de Bolivie avait annoncé la nationalisation de trois compagnies d’électricité détenues par des groupes français, britannique et bolivien. Ces mesures s’intégrant alors dans sa politique de réappropriation des ressources naturelles.
« La police bolivienne a pris aujourd’hui le contrôle de trois entreprises de production électrique du pays, dont une filiale du groupe français GDF Suez, à la suite d’un décret de nationalisation« , avait annoncé le chef de la police nationale, Oscar Nina.
Evo Morales affichait alors nettement sa volonté que l’Etat bolivien contrôle l’ensemble du secteur électrique, de la production à la distribution, estimant que « les services de base ne peuvent être gérés par le privé ».
Cette décision avait conduit les pouvoirs publics à contrôler 80% de la production nationale d’électricité. Etaient alors notamment concernées Corani contrôlés à 50 % par Inversiones Ecoenergy Bolivia, filiale de GDF Suez, Guaracachi, dont le groupe britannique Rurelec PLC détenait alors 50% du capital et Valle Hermoso, du consortium bolivien Bolivian Generating Group. Ces trois sociétés étaient à cette date les principaux producteurs d’électricité de Bolivie. Ils étaient apparus dans les années 1990 à la suite de la privatisation de l’ENDE, l’Empresa Nacional de Electricidad.
D’autres petites entreprises de production d’électricité devaient par ailleurs passer dans le giron public, en vertu de la mesure prise le 1er mai 2010, jour hautement symbolique en Bolivie. Rappelons en effet que la nationalisation du secteur des hydrocarbures avait été annoncée le 1 er mai 2006.
Le gouvernement bolivien avait parallèlement annoncé que les groupes étrangers seraient dédommagés à hauteur de leur participation au capital des compagnies concernées, la somme correspondante devant être retenue sur les arriérés d’impôts. Morales avait alors également précisé que le gouvernement avait tenté en vain de convaincre les propriétaires de ces entreprises de vendre des parts à l’Etat.
Sources : AFP, Reuters
Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 29 décembre 2012
Bolivie : le gouvernement veut parvenir