La BCE insolvable en cas de sortie de la Grèce selon l’IIF

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Selon l’Institut de la finance internationale (IIF) une sortie de la zone euro de la part de la Grèce couterait plus de 1000 milliards d’euros.

C’est en effet ce qu’affirme le lobby bancaire basé à Washington – qui est loin d’être totalement neutre sur le dossier –   tentant de prime abord d’effrayer ceux qui seraient susceptibles de plaider pour une telle issue.

« Ceux qui pensent que l’Europe, et plus généralement l’économie mondiale, est préparée à une sortie de la Grèce devraient y réfléchir à deux fois« , a ainsi indiqué le directeur général de l’IIF Charles Dallara, dans un entretien accordé l’agence de presse Bloomberg.

Le haut dirigeant a par ailleurs rappelé qu’à la mi-février, l’IIF avait d’ores et déjà estimé que le coût d’une sortie de la Grèce dépasserait les 1000 milliards d’euros. Cette projection – non publiée à ce jour – est désormais « un peu datée » et « probablement un peu sous-évaluée« , considère aujourd’hui Charles Dallara.

Le responsable a par ailleurs pointé du doigt le fait que la Banque centrale européenne (BCE) soit deux fois plus exposée à la Grèce que la valeur de ses fonds propres.

Face à une telle situation, Charles Dallara redoute qu’en cas de sortie de la Grèce, la BCE ne puisse fournir la liquidité suffisante pour stabiliser le système.

« La BCE serait insolvable«  si la Grèce  devait quitter l’Europe. « L’Europe devra avant toute chose recapitaliser sa banque centrale« , a-t-il par ailleurs affirmé. Histoire de propager la terreur sur les marchés ?

Chemin faisant, le responsable bancaire estime qu’il serait plus efficace d’apporter de l’argent supplémentaire à la Grèce pour l’aider à sortir de la récession. Via des prêts accordés par les banques réunies au sein du lobby bancaire qu’il représente ? Qui sait ….

Mieux encore, le montant nécessaire aurait d’ore et déjà été calculé : 10 milliards d’euros supplémentaires pourraient « suffire ».

Ben voyons …

Depuis quelques mois, plusieurs analystes estiment qu’une faillite de la Grèce pourrait intéresser  les fonds spéculatifs (hedge funds) détenteurs de dette grecque , dans la mesure où la situation permettrait de déclencher le versement des assurances qu’ils ont souscrites.

Rappelons également qu’en février 2010, alors que certaines rumeurs laissaient entendre que des banques américaines – et non des moindres – pourraient être derrière les spéculations visant la Grèce, le New York Times affirmait de son côté que des banques de Wall Street – telles que Goldman Sachs  – auraient usé d’instruments financiers complexes en vue « d’aider » Athènes à dissimuler l’ampleur de sa dette.

Des montages, précisait le journal, « de même ordre que ceux qui ont été à l’origine de la crise financière outre-Atlantique ».

Selon le New York Times, citant « des personnes au courant de la transaction », un montage élaboré par Goldman Sachs aurait ainsi permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un « soutien » qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne.

Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses « services » à hauteur de quelque 300 millions de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirmait alors le NYT citant « plusieurs banquiers au courant de la transaction ».

Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro. ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.

Sources : AFP, Reuters, NYTimes