Reculer pour mieux sauter ? Signe positif à prendre avec des pincettes ?
En tout état de cause, l’agence de notation financière Standard & Poor’s (SP) a annoncé vendredi que le Royaume-Uni ne risquait pas de perdre prochainement sa note maximale.
Le gouvernement britannique a quant lui immédiatement interprété cette nouvelle note comme un encouragement à sa politique d’austérité.
Standard & Poor’s a ainsi confirmé la note de crédit maximale AAA accordée au Royaume Uni, l’associant à une perspective stable.
Ce qui signifie en clair que l’agence de notation n’envisage pas de baisser prochainement sa notation.
Cette dernière indiquant par ailleurs que la perspective stable traduisait « son attente d’une poursuite de la consolidation des finances publiques par le gouvernement ».
SP affirme également s’attendre à ce que la reprise économique s’accélère à moyen terme. En vue de justifier sa position, elle cite les principaux points positifs dont est doté le Royaume-Uni selon elle : « une économie saine, ouverte et diversifiée, soutenue par des institutions politiques efficaces, qui peuvent réagir rapidement aux défis économiques ».
A noter toutefois que les deux autres agences, Moody’s et Fitch envisagent quant à elles d’abaisser la note souveraine – d’une valeur maximale – qu’elles attribuent au Royaume Uni.
« La Grande-Bretagne échappe à la tempête internationale causée par les dettes grâce à la politique que nous avons mise en oeuvre et à laquelle nous nous sommes tenus dans cette période difficile », a réagi en suivant le ministre des Finances, George Osborne.
« Nous sommes une nouvelle fois rappelés au fait que ceux qui veulent dépenser et emprunter toujours plus mèneraient notre pays droit à la catastrophe économique », a-t-il ajouté.
Rappelons qu’à la mi-mars, le gouvernement britannique a dévoilé un nouveau budget de rigueur, le troisième d’affilée.
Pour justifier la poursuite de l’austérité, le ministre des Finances George Osborne avait alors répéter qu’il n’y a pas d’alternative à sa stratégie visant à réduire de manière aussi drastique que rapide le déficit public, lequel devrait avoisiner 7% du produit intérieur brut (PIB) en 2012/2013.
Quoiqu’il en soit, la sauvegarde du satisfecit « AAA » demeure essentielle pour Londres afin de financer sa dette au meilleur coût.
Guetté par la récession, le Royaume-Uni privé de son triple A par Moody’s
Longtemps épargnée par les agences de notation, la Grande-Bretagne a, à son tour, été privée vendredi de son prestigieux « triple A » par Moody’s au moment où le pays menace de retomber dans la récession.
« Nous avons droit à un sévère rappel des problèmes de la dette auxquels est confronté notre pays (…). Nous n’allons pas tourner le dos à nos problèmes, nous allons les surmonter », a aussitôt réagi le ministre des Finances britannique George Osborne.
Moody’s avait déjà lancé un premier avertissement à Londres il y a tout juste un an mais s’était, depuis, davantage penchée sur les pays de la zone euro malmenés par la crise de la dette.
En novembre, l’agence avait ainsi privé la France de sa « Aaa », précieux sésame pour emprunter aux meilleures conditions sur les marchés financiers.
La Grande-Bretagne, solidement arrimée à sa livre-sterling et à sa florissante place financière, paraissait relativement à l’abri mais elle a fini par retomber dans le collimateur des agences de notation après une nouvelle rechute de son économie à la fin 2012.
Abaissant la note d’un cran à Aa1, Moody’s évoque « la faiblesse continue des perspectives à moyen terme » de la Grande-Bretagne, et dit désormais s’attendre à ce que l’activité économique atone du pays « s’étende à la deuxième moitié de la décennie ».
Le Royaume-Uni a fait un premier pas vers une nouvelle récession en accusant une contraction de son produit intérieur brut de 0,3% au quatrième trimestre 2012.
Si la morosité se confirmait sur les trois premiers mois de l’année, la Grande-Bretagne connaîtrait sa troisième récession depuis le début de la crise financière en 2008-2009.
Vaste plan d’austérité
« Plusieurs facteurs se combinent mais il y a principalement un processus de désendettement du secteur privé et public qui a sans aucun doute étouffé la croissance », a indiqué à l’AFP Sarah Carlson, analyste en chef de Moody’s pour la Grande-Bretagne, évoquant également une « inflation élevée » qui pèse sur les ménages.
Selon Moody’s, la dégradation de la situation dans la zone euro, un des principaux partenaires commerciaux de la Grande-Bretagne, a également « eu des retombées négatives » de l’autre côté du Channel.
A l’heure où le gouvernement conservateur de David Cameron s’est lancé dans un vaste plan d’austérité, l’agence de notation s’inquiète également du niveau de la dette britannique et souligne le « défi » posé par l’assainissement budgétaire.
Selon le FMI, la dette publique britannique devrait se creuser en 2013 pour atteindre 93,3% du PIB.
Début décembre, M. Osborne a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et repoussé ses objectifs de réduction de la dette d’un an, à 2016/2017.
« La trajectoire de la dette ne devrait pas s’inverser avant 2016 », abonde Mme Carlson.
Dans son communiqué, l’agence a toutefois tenu à souligner la solidité de l’économie britannique, « hautement compétitive » et « bien diversifiée » et assuré que la solvabilité de la Grande-Bretagne restait « extrêmement élevée ».
La perspective du pays a d’ailleurs été relevée de « négative » à « stable », a indiqué Moody’s.
« Le risque de contagion (par la zone euro, ndlr) est limité par la politique monétaire indépendante (du Royaume-Uni, ndlr) et par le fait que la livre sterling bénéficie du statut de monaie de réserve internationale », souligne Mme Carlson.
Londres peut toutefois s’attendre à subir le feu des deux autres grandes agences de notation. Mi-décembre, Standard and Poor’s (SP) avait annoncé qu’elle envisageait de priver le Royaume-Uni de son triple A en cas de dégradation de ses « performances budgétaires et économiques ».
Fitch continue, de son côté, à juger que la perspective du pays est « négative ».
http://www.boursorama.com/actualites/guette-par-la-recession-le-royaume-uni-prive-de-son-triple-a-par-moody-s-d40c7c97711c5a0cc66b74b96f0adc9f
Merci pour l’acte cependant poors maintient pas que la note…