Compatissant l’Eurogoupe ? On peut y croire … ce dernier venant d’assouplir l’objectif de déficit 2012 de l’Espagne.
A moins que cette mesure de faveur ne soit qu’une opération de la dernière chance pour Madrid, et que l’objectif premier soit de ne pas provoquer une nouvelle déstabilisation de la zone euro, laquelle est déjà fortement malmenée par la Grèce.
Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroupe a ainsi annoncé lundi soir que les ministres des Finances de la zone euro avaient accepté d’assouplir l’objectif de réduction du déficit budgétaire de l’Espagne cette année.
Ce dernier devra être ramené à 5,3% du PIB contre 4,4% prévu initialement.
Un niveau quelque peu inférieur à celui annoncé par le Premier ministre espagnol le 2 mars dernier, celui-ci tablant sur 5,8% du Produit intérieur brut national.
Rappelons que l’objectif de 4,4% du PIB avait été jugé irréaliste par de nombreux économistes, ces derniers tablant au contraire sur une nouvelle entrée du pays en récession dès le 1er trimestre 2012.
Début janvier, le ministre espagnol des Finances rappelait : « il est évident que lorsqu’a été fixé l’objectif de réduire le déficit de 6,0% à 4,4%, cela était fondé sur un scénario de croissance économique et non de récession ». « Situation dans laquelle nous nous trouvons maintenant », avait-il alors concédé.
Rappelant que « lorsque Bruxelles a dit que l’Espagne devait réduire son déficit à 4,4%, c’est parce qu’elle prédisait une croissance de 2,3%« . « Ce scénario supposerait une hausse des revenus fiscaux, mais avec une récession, les revenus fiscaux vont de nouveau diminuer », avait-t-il souligné.
L’agence de notation Moody’s a quant à elle récemment déclaré que « la détérioration des perspectives de croissance de l’Espagne compliqu(ait) encore sa consolidation budgétaire ».
Sources : AFP, Reuters