Deutsche Bank : report de lancement de produits spéculatifs agricoles

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Les banques auraient-elles – enfin – une moralité  ou les lois de la rue et du quand dira-t-on seraient-elles les plus fortes ?

Quoi qu’il en soit, Deutsche Bank, la première banque allemande,  vient de renoncer au lancement cette année de nouveaux produits boursiers sur les produits agricoles de base.

Une annonce qui intervient sur fond de polémique sur le rôle jouée par le monde de la finance  sur la flambée des prix alimentaires observée actuellement.

« Nous reconnaissons que le bon fonctionnement des marchés agricoles a d’importantes répercussions sociales », indique ainsi le groupe dans son rapport annuel de responsabilité sociale. Affirmant par ailleurs être inquiet du nombre croissant de personnes au niveau mondial se trouvant en état de pauvreté alimentaire. 

« Nous sommes d’accord avec les responsables politiques internationaux sur le fait que la transparence doit être accrue dans les marchés de dérivés sur les matières premières agricoles », ajoute par ailleurs la banque. « Toutefois, un lien de cause à effet entre la financiarisation de l’agriculture et la hausse des prix alimentaires n’a pas encore été établi avec certitude », tente d’argumenter la banque, cette dernière estimant qu’il s’agit avant tout « d’un déséquilibre entre l’offre et la demande ».

Selon elle, l’accroissement de la population mondiale et la hausse des revenus, ainsi que la modification du régime alimentaire  dans les pays développés et la production de biocarburant, pourraient grandement expliquer la situation actuelle.

Elle considère par ailleurs que la production agricole et la disponibilité alimentaire s’avèrent restreintes par des facteurs extérieurs, les restrictions sur le commerce international et les politiques nationales de subventions n’arrangeant rien à l’affaire. 

A noter que l’ONG allemande Foodwatch qui dénonce régulièrement les activités de Deutsche Bank dans ce domaine, fait toutefois remarquer que la banque n’a pas renoncé à ses produits existants dans la spéculation agricole  et se garde la possibilité d’en lancer de nouveaux hors Bourse. Selon son directeur, la seule décision vraiment responsable serait de renoncer complètement à cette activité.

Sources : AFP, Deutsche Bank