Des employés de la Banque centrale de Madagascar (BCM) viennent d’entamer un mouvement de grève.
Objectifs affichés : dénoncer le renvoi du gouverneur par le gouvernement de transition.
Ils estiment en effet que cette mesure contrevient à l’indépendance de la banque.
Rappelons que Frédéric Rasamoely, en poste depuis janvier 2007, a été remplacé vendredi dernier par Guy Ratovondrahona, directeur général de la même institution. Mesure prise de manière aussi unilatérale que cavalière, le conseil d’administration de la banque n’en ayant pas été prévenu.
Lundi, le ministre des Finances, Hery Rajaonarimampianina, a estimé pour sa part que le gouvernement n’avait enfreint aucune législation, les mandats du gouverneur et du conseil d’administration ayant tous deux expiré en janvier 2011. Rappelant que ces derniers avaient été reconduit pour deux périodes de six mois.
Ratovondrahona a été directeur du Fonds de garantie malgache (FDGM) et secrétaire général de la Commission de supervision bancaire et financière malgache.
Les salariés estiment de leur devoir de tirer la sonnette d’alarme afin que la situation ne s’aggrave. Ils redoutent que le pays ne devienne comme Zimbabwe, où le gel des comptes de la Banque centrale et un recours à la planche à billets ont été instaurés.
Selon les spécialistes, le blocage des activités de la BCM pourrait avoir des conséquences néfastes sur le paiement des pensions ou des virements de salaires des militaires.
Si Madagascar a peu à peu renoué avec la croissance en 2010, le pays continue toutefois de subir les retombées politiques du coup d’État de 2009, lequel avait chassé du pouvoir le président Marc Ravalomanana, accentuant l’impact de la récession mondiale de 2008/09 sur Madagascar.
M.Après avoir reculé de 3.7 % en 2009, l‘économie malgache a progressé de 0.3 % en 2010, malgré une baisse de l’aide au développement, laquelle finance traditionnellement l’investissement public dans les infrastructures.
Sources : AFP, Reuters, Ecofin