Russie : Fitch abaisse la perspective de la note de crédit

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Après l’Europe, la Russie ?

L’agence de notation Fitch a abaissé lundi la perspective de la note de crédit souverain BBB de la Russie, la ramenant de « positive » à « stable ».

Raisons invoquées : les risques politiques alors que les dirigeants russes sont accusés par la population d’avoir falsifié les résultats des récentes élections législatives.

La faiblesse de la croissance russe et une dépendance accrue de l’économie aux cours élevés du pétrole  ont également été pointés du doigt.

Si Fitch table certes sur un retour à la Présidence  de Vladimir Poutine en mars prochain, l’agence de notation estime toutefois que les manifestations qui ont lieu de manière récurrente depuis les dernières élections législatives engendrent de nouveaux risques politiques en Russie.

Or, l’incertitude politique « accroît les risques de fuite des capitaux du pays » souligne l’agence. Sur l’ensemble de 2011, la sortie nette de capitaux privés de Russie s’établit d’ores et déjà à 84,2 milliards de dollars, une valeur deux fois plus importante que celle enregistrée en 2010.

« Même si Fitch pense que l’actuel Premier ministre Vladimir Poutine est toujours ultra-favori pour gagner l’élection présidentielle du 4 mars, il reste des incertitudes sur la façon dont le pouvoir va répondre à la vague inattendue de protestation provoquée par les élections à la Douma (chambre basse du Parlement russe, NDLR), et de façon plus générale, sur le paysage politique« , précise par ailleurs l’agence.

Laquelle estime également que la « pression populaire » pourrait dissuader le gouvernement de durcir sa politique budgétaire, le rendant ainsi incapable de ramener son déficit, hors pétrole, sous le seuil de 4,7%, objectif défini avant la crise.

Certes, le pays, dont les ressources proviennent repose en grande partie des ventes d’hydrocarbures, bénéficie pour l’instant du cours élevé du pétrole. Ses importantes réserves lui auront ainsi permis d’enregistrer une croissance de 4,2 % en 2011. Mais revers de la médaille, la Russie demeure hautement vulnérable face à une brusque chute des cours des matières premières, laquelle pourrait résulter de la crise mondiale actuelle.

Rappelons que si les élections législatives du 4 décembre ont certes été remportées par le parti de Vladimir Poutine, Russie unie, avec près de 50 % des suffrages, des observateurs et l’opposition estiment pour leur part que le scrutin a été entaché par de nombreuses fraudes.

« En cas de nouvelle récession de l’économie mondiale, la Russie aurait moins de marge de manoeuvre pour mettre en oeuvre un paquet fiscal comme en 2008« , avertit par ailleurs Fitch.

Sources : AFP, Reuters