Slovénie : les taux de la dette d’ores et déjà au dessus du seuil de 6 %

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Nouvel arrivant au sein de la crise de la zone euro : la Slovénie.

Alors que les marchés s’alarmaient encore il y a peu du franchissement par l‘Italie du seuil fatidique de 6 % associé au taux pratique pour les obligations d’Etat de l’Italie, la Slovénie ne fait guère mieux.

Le taux d’intérêt exigé par les investisseurs pour acquérir des obligations d’Etat à 10 ans arrivant à maturité en 2020 a en effet franchi vendredi la barre des 7%, soit bien au delà de la limite considérée comme zone à risques.

Il a ainsi atteint un nouveau record historique depuis l’adoption de l’euro par la Slovénie, en 2007.

Rappelons que la Grèce, le Portugal et l’Irlande ont été obligés de demander l’aide quand les taux des obligations d’Etat de ces pays ont atteint le niveau de 6%.

Réagissant à une telle flambée, le ministre des Finances, Franc Krizanic, a affirmé que la Slovénie avait assez de ressources pour rembourser ces emprunts jusqu’en 2014. Mais au delà ?

Raisons par ailleurs invoquées par le gouvernement slovène pour expliquer une telle envolée : le rejet en juin dernier de la réforme des retraites, suite à l’échec du référendum associé.

Malgré les exhortations du gouvernement social-démocrate et du gouverneur de la Banque centrale, les Slovènes ont rejeté le 5 juin dernier, à plus de 70% le projet de réforme relevant de 63 à 65 ans l’âge légal de la retraite.

Le projet de réforme des retraites, exigé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), avait été adopté en décembre 2010 par le Parlement avant de provoquer la colère des syndicats et de l’opposition, lesquels avaient obtenu l’organisation de ce référendum.

« Jusqu’à dimanche, nous sommes encore maîtres de notre destin. Mais, si nous ne soutenons pas cette réforme, les finances publiques peuvent s’effondrer et alors les maîtres de notre destinée seront les Etats qui nous prêterons de l’argent », avait insisté préalablement au scrutin le premier ministre social-démocrate, Borut Pahor.

« Nous appelons les électeurs à réfléchir très sérieusement aux perspectives sur le long terme », avait déclaré de son côté le gouverneur de la Banque centrale slovène Marko Kranjec, mettant par ailleurs en garde contre le risque d’une dégradation de la notation de la Slovénie et des conséquences d’une telle situation sur la croissance du pays.

Zadravec Capriolo, un des gouverneurs de la Banque centrale slovène, rejette quant à lui en partie l’origine du problème sur l’Italie, le pays voisin. Reconnaissant toutefois l’incapacité de la Slovénie à effectuer la moindre réforme structurelle.

Le 10 novembre, le président de la Banque centrale slovène, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), avait quant à lui exprimé son inquiétude face à la montée des taux.

Rappelons enfin que la Slovénie a été fortement impactée par la crise économique et financière mondiale survenue en 2008.

Tandis que le chômage doublait quasiment en trois ans, sa dette publique est passée de 22,5% à 50% du Produit intérieur brut (PIB) entre 2008 et 2011.

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